L'Almanach Ardèche & Drôme 2020 l'unique, l'authentique et véritable 160 pages. 6,45 euros Collection complète des 26 numéros disponibles : 125 euros franco ! Proverbes et dictons de la Drôme .et de l'Ardèche 54.Zéro déchet 57.Sudoku débutant 60.Festival Aluna 61.Colapsologie et Olivier de Serres 65.Meurtre à Oriol . 69.Sudoku confirmé 70.Sorcellerie en Drôme-Ardèche 71.Cimetières en Drôme provençale 74.Projet lac Issarlès, eau de Paris 75.Sudoku expert 77.Robert Serre et l'histoire de la Drôme 78.Les Gilets Jaunes en Drôme-Ardèche 82.Jazz à Vienne 87.François 1er et le cardinal de Tournon 89.Les Ponts de l'Ardèche 90.Proverbes et dictons.Barnas en 1886 .Les premiers Arméniens à valence 103.Chorégies d'Orange 105.Peyrebeille, les aubergistes coupables ? 107.Proverbes et dictons 3 .omieu, un drômois en Perse 118.Pont d'Aubenas, figures arméniennes 123.Les Martyrs de Privas 125.Ruy Blas à Grignan 128.Volcans de l'Ardèche 133.Les Arméniens en Drôme-Ardèche 136.La cuisine de Michèle Saint-Alban 139.Collectionnez les almanachs 146.Les fêtes 147.L'Horoscope 2020 signe par signe. 151.Correction sudokus 154.Catalogue éditeur-diffuseur .28 policiers drômois et ardéchois 158.Commandez les almanachs 159.Table des matières 160. |
CHERS LECTEURS
BONNE ANNÉE 2020
Merci encore mille fois pour les milliers
de lectrices et de lecteurs qui nous sont confiance depuis 26
ans. Que l'aventure est belle ! Vous retrouver chaque année
nous fait chaud au coeur... Aller sur le terrain, faire des reportages...
Quel plaisir que de sortir ce bébé 100% local qui
je l'espère vous distraira, vous amusera et vous fera passer
un bon moment, sans oublier de cultiver votre jardin.
Comme toujours, Michèle Saint-Alban vous a mitonné
ses recettes de notre région (intercalées dans les
mois) avec en plus un dossier sur la cuisine du terroir.
Nous trouverez encore des articles et reportages spécifiques
de notre région, confiés à notre rédaction
par des amis, écrivains, journalistes et lecteurs de chez
nous...
N'hésitez pas, vous aussi, à nous écrire
pour nous faire part de vos passions, coups de cur, critiques...
Cet alma-nach est toujours le vôtre. Proposez-nous un texte
! Enfin, complétez votre collection (page 159 en comman-dant
les almanachs des années précédentes à
un prix exceptionnel (page ???). Vous savez que tous les articles
sont nouveaux chaque année et constituent au fil du temps
une véritable encyclopédie régionale. Près
de 5000 pages !
Sinon, nos éditions, avec près de 450 titres drômois
et ardéchois publiés depuis 40 ans (voir catalogue
en fin), vous allez pouvoir parfaire la connaissance de notre
Drôme et de notre Ardèche. Le seul problème,
c'est qu'il vous faudra nous commander les livres car peu de vendeurs
veulent vendre des livres régionaux. Le " consommons
local " est souvent de façade ou de circonstance.
Passez donc nous voir directement à nos bureaux, mais attention
nous ne sommes ouvert que sur rendez-vous. Nous aurons aussi plaisir
à vous faire visiter nos locaux et à vous faire
un " poutou " ardéchois, voire la bizzzzzzzzzzzzz
drômoise !
Nous vous souhaitons une agréable lecture à tous.
Bonne et belle année 2020 !
L'équipe de l'almanach
Jour de sortie de l'almanach (10.10.2019), Krikor Amirzayan, auteur
des articles les Arménien en Drôme-Ardèche
et René Adjémian, directeur éditorial de
l'almanach
TABLE
DES MATIERES
Édito 3
Histoire d'Os. Bernard Guerry 4
Jardinage. 5
Calendrier 2020 6
Les mois 7
Phases de la lune 8
Éclipses, saisons, constellations 9
Calendrier mensuel et jardinage
Janvier à mars 10
Cuisine d'hiver 16
Avril à juin 18
Cuisine de printemps 24
Juillet à septembre 26
Cuisine d'été 32
Octobre à décembre 34
Cuisine d'automne 40
Tarifs postaux 42
Marchés & Foires Drôme-Ardèche 43
Brocantes, artisanat Drôme et Ardèche 49
Radars en DrômArdèche. 51
L'année du tant 52
Proverbes et dictons de la Drôme
et de l'Ardèche 54
Zéro déchet 57
Sudoku débutant 60
Festival Aluna 61
Colapsologie et Olivier de Serres 65
Meurtre à Oriol 69
Sudoku confirmé 70
Sorcellerie en Drôme-Ardèche 71
Cimetières en Drôme provençale 74
Projet lac Issarlès, eau de Paris 75
Sudoku expert 77
Robert Serre et l'histoire de la Drôme 78
Les Gilets Jaunes en Drôme-Ardèche 82
Jazz à Vienne 87
François 1er et le cardinal de Tournon 89
Les Ponts de l'Ardèche 90
Proverbes et dictons 2 95
Barnas en 1886 101
Les premiers Arméniens à valence 103
Chorégies d'Orange 105
Peyrebeille, les aubergistes coupables ? 107
Proverbes et dictons 3 113
Romieu, un drômois en Perse 118
Pont d'Aubenas, figures arméniennes 123
Les Martyrs de Privas 125
Ruy Blas à Grignan 128
Volcans de l'Ardèche 133
Les Arméniens en Drôme-Ardèche 136
La cuisine de Michèle Saint-Alban 139
Collectionnez les almanachs 146
Les fêtes 147
L'Horoscope 2020 signe par signe. 151
Correction sudokus 154
Catalogue éditeur-diffuseur 155
28 policiers drômois et ardéchois 158
Commandez les almanachs 159
Table des matières 160
Blagues pages : 42, 45, 60, 81, 93, 99,
100, 102, 104, 112, 117, 127, 136, 154.
Bonne, belle et heureuse
année 2020
Jour de parution, l'éditeur est heureux de présenter l'affiche et le 26e almanach !
Les eaux de Paris
PROJET DU LAC D'ISSARLÈS
En 1900, le docteur Prompt, ancien élève de l'école
Polytechnique, publiait à Grenoble, chez Allier, une plaquette
de 32 pages sur une possibilité d'alimenter en eau potable
Paris à partir du lac d'Issarlès.
Projet farfelu me direz-vous ? Effectivement, on est en droit
de se poser cette question en voyant le titre de cet opuscule.
En y jetant un il plus attentif, on découvre que
ce projet était déjà dans les placards depuis
plus de 12 ans. À l'époque, Paris n'a que 2,5 millions
d'habitants et ses ressources en eau potable sont problématiques.
Ne parlons pas de l'insalubri-té : " Le spectacle
horrible de l'infection des eaux... due au déversement
direct des eaux d'égout dans le fleuve. " Le 21 juillet
1900, un témoin oculaire décrivait l'aspect du fleuve
: " Sans avoir la cruauté de souhaiter qu'on oblige
les triomphants ingénieurs à boire de l'eau prétendue
assainie de la Seine, il est à souhaiter qu'ils viennent
faire une visite au bord de l'eau à Clichy. Ils reverraient
là ces lugubres spectacles qu'on a tant de fois décrits
ici et qu'ils avaient juré de faire disparaître :
des eaux bourbeuses et noirâtres, des berges couvertes de
boue visqueuse dégageant une odeur nauséabonde insoutenable,
et à la surface du fleuve les gaz empoisonnés décrivant
d'immenses cercles formés de globules blancs qui détonnent
".
Et pour couronner le tout : " Ils trouveraient le long des
berges des milliers et des milliers de poissons, morts empoisonnés
par l'eau. ces malheureuses bêtes ont l'agonie lente. On
les voit remonter le long des berges, faire des bonds hors de
l'eau comme pour s'échapper du fleuve où elles respirent
le poison, puis s'en aller mortes au fil du courant. "...
Notre auteur porte son dévolu sur le lac d'Issarlès,
"le plus bel ornement" de l'Ardèche, non encore
corrompu ! Son implantation et son volume est idéal, de
plus : " il en résulte qu'il suffirait de construire
une digue de 200 m de longueur et dont la hauteur moyenne serait
de 10 mètres pour donner 30 m de hauteur en plus à
la cuvette..." Il estime ainsi la capacité de cette
construction à 90 000 000 de mètres cubes.
Sans rentrer dans les détails techniques, notre auteur
ajoute la capacité de chaque cours d'eau pour grossir l'approvisionnement
: La Gagne, La Gage, Le Clut, la Veyradière et même
la Loire... Un aqueduc souterrain serait construit pour évacuer
les eaux vers la Charité, la vallée de l'Yonne,
Clamecy et Paris où un réservoir de 5 millions de
m 3 serait construit.
Avec ce procédé, " Paris recevra ainsi un mètre
cube d'eau et demi par seconde soit par tête d'habitant
et par jour 50 litres de plus que ce qui existe déjà.
En outre il y aura une réserve de 5 millions de mètres
cubes ce qui suffit à fournir pendant 2 mois si l'on veut,
un mètre cube par seconde ou pendant un mois seulement
2 mètres cubes... Le lac perdra ainsi pendant sa première
année 27 millions de mètres cube. "
Par ce procédé, l'auteur vide pres-que le lac la
deuxième année mais pas entièrement pour
ne pas rendre les eaux boueuses, puis pendant 8 mois, il remplit
le lac par le détournement des rivières de hautes
vallées et ainsi de suite !
Comme toujours à la fin : " il suffirait que la population
de Paris paye en moyenne 5 francs par tête pour que les
recettes de l'entreprise soit de 12 500 000 francs ce qui représente
largement la somme nécessaire pour payer les frais de l'administration
et l'intérêt du capital employé. "
L'évaluation des travaux est de 130 millions et différentes
solutions de financement sont élaborées.
Notre auteur de conclure qu'il détient la meilleure solution
: il n'y a pas d'eau dans le bassin de la Seine ! Pour avoir de
l'eau suffisante, " il faut la payer ".
" Il n'y a pas de doute que toutes les personnes raisonnables
répondront par l'affirmative ". Ainsi se termine cette
plaquette et ce beau projet !
René Saint-Alban
Au pied du suc de Cherchemus (1343 m), le lac d'Issarlès
n'occupe pas, comme on pourrait le croire, le cratère de
cet ancien volcan. Il comble par contre un cratère né
d'une violente explosion souterraine produite par la rencontre
d'une nappe d'eau et d'une colonne de magma montante. La lave
en fusion créa en effet, en rejoignant la surface, une
fissure par laquelle l'eau pénétra, se transformant
en vapeur. Soumise à une pression énorme, celle-ci
fit exploser la fissure, et donna naissance à un profond
cratère de forme tronconique. Les débris de l'explosion,
en retombant, comblèrent en partie la cheminée et
formèrent une sorte de croissant en préiphérie.
Les eaux anvahirent alors le cratère pour former un lac
naturel d'une grande profondeur (138 m) eu égard à
sa taille (90 ha). L'explosion qui donna naissance au lac d'Issarlès
n'est pas datée à ce jour. Elle se serait produite
voilà un million d'années.
Objet de culte au début de notre ère, le lac passa
alternativement aux mains des abbayes et des seigneurs jusqu'à
la Révolution. Plusieurs projets le concernant furent d'abord
sans suite. On envisagea de l'assécher en 1883, de détourner
ses eaux dans la Loire, l'Yonne et la Seine pour alimenter la
ville de Paris en proie à la sécheresse en 1900.
Le projet de centrale hydro-électrique envisagé
dès 1919 par la Compagnie électrique Loire et Centre
fut réalisé en 1953 par EDF, malgré le classement
du lac en 1935. Il consiste à alimenter la centrale de
Montpezat grâce à des canalisations souterraines
passant sous la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et
la Méditerranée. La première conduite relie
la Veyradeyre au lac d'Issarlès. Partant du plan d'eau,
la seconde conduite rejoint la Loire au barrage de Lapalisse.
La troisième descend la Fontaulière où se
trouve une centrale hydro-électrique souterraine puis un
barrage. Les lâchers d'eau permettent, en période
estivale, de grossir le faible débit de la rivière
Ardèche. Ils invitent en contre-partie, à s'aventurer
avec prudence dans le lit de la Fontaulière entre Montpezat
et Pont de Labeaume.
Source : Commune Le Lac d'Issarlès.
BARNAS EN 1886
Si la France entière connaît l'histoire de l'Auberge
Rouge de Peyrebeille, au travers des nombreux films qui ont présenté
cette terrible affaire, peu de gens connaissent l'effroyable affaire
de Barnas. C'est grâce aux recherches d'un savoyard, Christian
Barbier, passionné d'histoire et d'Ardèche, que
cette histoire peut vous être contée.
Claude Faure, propriétaire de 60 ans, vivait dans la maison
familiale, avec son frère Jean âgé de 57 ans,
et la femme de celui-ci, Rosine Plancher. Les parents des frères
Faure n'avaient pas accepté pour bru, Rosine, fille aux
murs libres, issue d'une famille peu recommandable. Ils
avaient donc avantagé Claude dans la répartition
des biens familiaux, d'où naquis une haine profonde de
la part de Rosine pour son beau-frère Claude.
De plus, si Claude était économe (une petite fortune
de 40 000 francs de l'époque), son frère Jean était
criblé de dettes et les tensions entre frères ne
faisaient que croître, si bien que Claude avait décidé
de vendre sa part, pour aller s'installer ailleurs. Il trouva·
un acquéreur : la vente devait être signée
le 25 mars 1886.
Dès qu'ils eurent connaissance des projets de Claude, Jean
et Rosine décidèrent d'empêcher, à
tout prix, de laisser conclure l'affaire. Le 15 mars 1886, à
22 heures, alors que Claude s'apprêtait à regagner
sa cham-bre, les époux maléfiques, cachés
en haut de l'escalier, n'hésitèrent pas à
passer à l'acte. Jean, muni d'une barre en fer, asséna
un formidable coup sur la tête de Claude, le laissant sans
vie.
Après leur forfait, Jean et Rosine descendirent le corps
dans l'écurie. Ils appelèrent à la rescousse
Jacques Philippe Plancher, le frère de Rosine, ancien gardien
de la paix, pour dépecer et découper le corps de
Claude au moyen d'une scie, d'une hache et de couteaux.
Rosine fit alors bouillir de l'eau, pour y plonger une partie
du cadavre découpé, qu'elle donna ensuite à
manger aux cochons. Les restes du corps furent enfouis dans le
champ de pommes de terre que possédaient les Faure et près
d'une grange située à l'Horesson.
Il fallut alors trouver des explications pour justifier de la
disparition de Claude. Jean et Rosine n'hésitèrent
pas à faire publier un avis dans les journaux, pour laisser
entendre qu'ils recherchaient le disparu, puis tour à tour,
indiquèrent que Claude était devenu fou, qu'il était
parti à Marseille, puis qu'il était entré
dans un couvent... et très rapidement, les époux
Faure demandèrent à ouvrir la succession de Claude
pour prendre possession de ses biens.
Devant l'attitude troublée des époux Faure, et des
contradictions quant à la disparition de Claude, la justice
s'empara de l'affaire. Très vite, Rosine avoua le forfait,
et s'accusa d'être seule l'auteur du crime afin d'innocenter
son mari et son frère et tenta, en vain de se donner la
mort. Après maintes confrontations, la vérité
éclata. Jean et Rosine Faure avouèrent leur responsabilité
dans la tuerie et Jacques Philippe Plancher, l'aide apportée
aux assassins pour faire disparaître le corps.
Pendant le procès, les auteurs du méfait furent
incarcérés à la prison de Largentière.
Jacques Philippe Plancher (frère de Rosine, ex-sergent
de police à Paris) s'y donna la mort en s'étranglant
de ses propres mains, le 8 octobre 1886.
Le 14 décembre 1886, les époux Faure furent con-damnés
aux travaux forcés à perpétuité.
Jean Faure fut déféré au bagne de la Montagne
d'Argent, en Gu-ya-ne française. Il y décéda
en 9 janvier 1893. Rosine Plancher, épouse Faure, fut incarcérée
à la prison de Montpellier. Elle y décéda
le 24 mai 1888. Son corps fut donné à la science.
Christian Barbier
COLAPSOLOGIE
EN DROME-ARDECHE
ET OLIVIER DE SERRES.
Excusez ce gros mot qui sera à la mode en 2020. Dans les
années 70, je veux dire au siècle et au millénaire
dernier, on parlait tout simplement de retour à la terre,
lorsque les gens fuyaient la ville pour aller vivre à la
campagne, mais aujourd'hui les mots savants sont de rigueur :
plus ils sont compliqués, plus les gens qui les prononcent
se croient intelligents... Votre almanach favori se doit de vous
informer des nouvelles tendances. Comme il sera conservé
parmi les livres, dans quelques centaines d'années, ses
futurs lecteurs se moqueront de notre bêtise, non ?
Toutefois rappelons-nous que l'Ardèche a été
le fer de lance du même engouement il y a 60 ans (Étiez-vous
nés ?). C'était le mouvement hippie et on a taxé
aujourd'hui ces chevelus libertaires de néo-paysans, encore
un mot qui n'avait pas cours à l'épo-que. Voici
un peu l'histoire de cette aventure qui perdure et pourrait avoir
une énorme recrudescence dans les années à
venir avec cette nouvelle vague " cataclys-mique " car
pour certains, la fin du monde étant proche, il faut dès
aujourd'hui apprendre à vivre en autonomie. Il peut y avoir
une corrélation avec la notion de décroissance mais
ceci nous amènerait à d'autres considérations.
Après mai 1968, le changement n'ayant pas été
possible par la " Révolution ", de nombreuses
personnes ont décidé de la vivre loin de tout. Mais
pourquoi l'Ardèche a-t-elle été si prisée
?
Catherine Rouvière, auteure du livre " Retourner à
la terre ", donne une explication intéressante, nous
la citons abondamment car son travail est remarquable : "
Ces montagnes avaient été touchées par un
exode rural massif : les paysans de la région quittaient
des terrains pentus et difficilement cultivables. Le prix dérisoire
du foncier motiva donc une grande partie des futures communautés.
S'y ajoutait la sauvage beauté de ces petites montagnes
forestières et l'image d'une ter-re de luttes : celles
des Camisards et de la Résistance".
Rappelons aussi que la protestante ardéchoise, Marie Durand
avait inscrit ce mot " résister " sur les murs
de sa prison d'Aigues Mortes. Pendant 37 ans, on lui demanda juste
d'assister à une messe et elle a invariablement répondu
" non ". Comme on dit en Ar-dè-che : " quand
on a quelque chose dans la cabetche (la tête), on ne l'a
pas ailleurs (certains disent dans les pieds) ".
Nous avons aussi une autre explication : le journal : " La
Gueule ouverte ", écolo de la première heure,
avait un rédacteur particulièrement productif :
Arthur, qui habitait à Montélimar, et écrivait
de belles lignes sur notre campagne.
Catherine Rouvière, quant à elle, nous décrit
quatre vagues : "1- La vague post-1973 : son discours était
" plus écolo que révolutionnaire ". L'idée
du changement imminent de société n'était
plus crédible et il s'agissait alors de construire une
alternative durable. 2- La vague post-1985 : elle concernait un
certain nombre de professionnel/les (profes-seur/es, infirmier/es,
etc.) qui cherchaient à quitter la ville pour changer de
mode de vie sans pour autant opérer de reconversion. 3-
La vague post-1995 : elle concernait des personnes précaires,
dont certaines se sont raccrochées aux réseaux de
solidarités locales. 4- La vague post-2005 : plus politique
que les deux précédentes, elle renouait avec un
discours de changement radical de société, porté
d'une part par les altermondialistes, de l'autre par de jeunes
écolos aux pratiques quotidiennes alternatives. "
Cette analyse brillante nous explique que ces retours ont été
très éphémères et que très
peu ont perduré. Les premiers " chevelus " ont
été moyennement accueillis par les autochtones qui
bien souvent ne voulaient pas vendre leur terre.
En Ardèche, il est connu qu'on cultive les cailloux et
le... touriste mais qu'on ne vend pas.
L'histoire de Pierre Conti et cette expérience ardéchoise
qui a fini dans le sang nous a aussi montré les limites
de cette aventure. Il est facile de vouloir aller élever
des chèvres en Ardèche et de cultiver son lopin
de terre mais la réalité est plus âpre et
compliquée. On ne s'improvise pas cultivateur, encore moins
éleveur ! Chaque métier est compliqué et
même à l'heure où tout le monde veut s'improviser
spécialiste après un stage de deux ou trois mois,
le retour au réél est parfois douloureux.
Malheureusement, les faits sont têtus. Conti en est venu
à braquer d'abord des épiceries, puis des banques
pour survivre car les poireaux ne poussaient pas facilement sur
les rochers ardéchois ! Pourtant sur le papier tout était
facile. Perrette et le pot au lait est toujours là pour
nous ramener à la dure réalité.
Pourtant, il y a 400 ans, (on a fêté en juillet 2019
le 4e centenaire de la mort d'Olivier de Serres), notre gloire
ardéchoise avait publié son fameux " Théâtre
d'agriculture et mesnage des champs " (première édition
en 1600) où il nous expliquait en long et en large comment
vivre harmonieusement avec la nature et en totale autarcie ! Écologiste
de la première heure qui commence à être redécouvert,
il avait fait une somme de tous les livres d'agriculture parus
avant lui. Son livre fut un best-seller et a été
publié de très nombreuses fois de son vivant. Bonaparte
avant de devenir Napoléon fit rééditer en
1804 ce magnifique traité d'agriculture qui n'a pas pris
une ride ! Pour la facilité de lecture, la Bouquinerie
a réédité une nouvelle version pour ce 400e
anniversaire. Écrite en français moderne, elle a
été abrégée car l'édition originale
a plus de 1000 pages. De nombreuses illustrations agrémentent
cette nouvelle version dont nous recommandons la lecture et ne
résistons pas au plaisir de vous donner des extraits...
histoire de vous encourager à cultiver votre jardin.
René Adjémian
LA CUISINE 2020 de MICHELE SAINT-ALBAN
Auteure de nombreux livres de cuisine ardéchoise et drômoise
qui sont des best-sellers, notre chef attitrée vous livre
pour la 26e année ses dernières recettes. N'oublier
pas aussi de regarder les doubles pages de recettes après
chaque saisons dans le calendrier.
D'autres recettes sont proposés en encart entre chaque saisons du calendrier
L'épinard
L'épinard, qui est tellement apprécié de
nos jours, ne l'était pas autant quand il fut introduit
chez nous, depuis la Perse, sans doute par les Croisés.
C'est Catherine de Médicis qui l'a fait apprécier
de ses contemporains, à la Renaissance. Ce légume,
de la famille des chénopodiacées, était surtout
con-sommé pendant le Carême, et donc associé
à une idée de jeûne et de privation. De nos
jours encore, on le cuisine très souvent " à
la florentine".
Sa pollinisation se fait par le vent, des pieds différents
portent soit des fleurs mâles, soit femelles.
Sous climat tempéré, l'épinard se cultive
toute l'année. Selon la date des semis, on a des épinards
annuels ou bisannuels.
La France est classé au 6e rang des pays producteurs après
des pays comme États-Unis et la Chine. Petit cocorico...
Une légende tenace fait de l'épinard la meilleure
source de fer alimentaire. On ne connaît pas exactement
son origine, mais ce n'est qu'en 1982 que la " supercherie
" fut dévoilée. De plus, les épinards
contiennent une grande quantité d'acide oxalique qui inhibe
l'assimilation du fer. Il faut savoir que le fer est beaucoup
mieux absorbé en présence de vitamine C. Ma mère
arrosait mes épinards de jus de citron. On peut également
manger les jeunes pousses en salade avec des segments d'oranges
ou de clémentines. C'est très bon.
Attention, cela ne veut pas dire que l'épinard, avec moins
de fer que prévu, est sans intérêt. Non car
il contient d'autres petites choses qui rende sa consommation
très intéressante.
L'épinard, par exemple est riche en nitrates, transformés
en nitrites par des bactéries situées dans la bouche,
ils participent à la vasodilatation et à la fluidification
du sang, permettant une meilleure oxygénation de certaines
zones du cerveau. De là à dire qu'un apport quotidien
préviendrait la démence et la baisse cognitive,
il n'y a qu'un pas, vite franchi par les amateurs d'épinard.
L'épinard est également une des meil-leures sources
connues de vitamine B9 ou acide folique, qui aurait une bonne
influence sur le développement ftal. Donc, ce légume
ne doit pas être boudé par les femmes enceintes,
au contraire, il doit faire partie de leur régime quotidien,
cuit de préférence si la prégnante n'a pas
eu la rubéole.
L'épinard est très simple à préparer.
Il faut l'équeuter, le rincer et le cuire dans très
peu d'eau ou à la vapeur. Pour celles ou ceux qui ont peu
de temps, les épinards congelés font merveille(s).
En effet, l'équeutage est assez long. Bien sûr, les
jeunes pousses n'ont pas de queues à ôter, mais les
plus grosses feuilles ont des queues un peu coriaces qu'il vaut
mieux couper. Avoir un sac de ce légume dans son congélateur
permet d'en prélever la quantité nécessaire,
à mesure des besoins et aussi souvent qu'on le veut.
C'est un légume peu calorique, si on ne compte pas la crème
ou le fromage qui peuvent entrer dans la composition des recettes
: 21.5 Kcal pour 100 g de légume cuit. Qui dit mieux ?
Donc cuisinons ce légume sans nous gêner.
Pain d'épinard
au chèvre frais
500 g d'épinards en branche,
6 feuilles d'oseille,
2 c. à s. de farine,
4 ufs,
30 g de beurre,
15 cl de crème légère fraîche,
15 cl de lait,
1 fromage de chèvre frais,
1 pointe de noix de muscade,
Sel, poivre.
Laver et équeuter les épinards. Dans une casserole,
faire fondre le beurre, y déposer les épinards et
l'oseille et faire fondre à feu doux pendant 10 minutes
en brassant de temps en temps.
Fouetter les ufs en les faisant doubler de volume, ajouter
la farine tamisée, en pluie, homogénéiser.
Ajouter la crème, le fromage coupé en petits dés.
Verser sur les épinards, mélanger et rectifier l'assaisonnement.
Ajouter la pointe de noix de muscade.
Verser l'appareil dans un moule à cake bien beurré.
Mettre au four à 190° pendant 20 mi-nu-tes, puis à
180° pendant 20 minutes.
Laisser tiédir et déguster en accompagnement d'une
salade composée.
Épinard à la florentine
6 ufs,
1 kg d'épinards,
2 gousses d'ail,
3 tranches de pain complet,
3 brins de thym,
1 pointe de noix de muscade,
50 g de beurre,
Huile de tournesol,
1 c. à s. de crème épaisse,
Sel, poivre du moulin.
Beurrer 3 plats à ufs individuels.
Peler les gousses d'ail, les réduire en pulpe. Faire chauffer
l'huile et y faire macérer l'ail pendant 30 minutes.
Couper chaque tranche de pain en quatre. Les faire dorer dans
l'huile passée au chinois. Saupoudrer de thym.
Trier et laver les épinards, les é-queu-ter si nécessaire.
Dans une casserole, faire fondre le beurre, y déposer les
épinards, saler et les faire fondre à feu doux et
à couvert en brassant de temps en temps.
Puis mettre à feu plus vif pour faire évaporer l'eau
rendue. Ajouter la crème et brasser.
Répartir les épinards dans chacun des plats à
ufs, déposer dans cha-que, 2 ufs, saler et
poivrer.
Mettre les plats au four à 180° pendant 10 minutes,
le blanc doit être pris.
Servir avec les croûtons de pain dorés.
Salade d'épinards
à l'orange
250 g de jeunes pousses d'épinards,
1 petit concombre,
10 radis,
1 orange,
1 oignon nouveau,
2 c. s. de graines de sésame,
vinaigrette :
2 c. à s. d'huile d'olive,
2 c. à c. de jus de citron,
1 c. à s. de sauce soja,
1 c. à s. de sauce tahine,
1 c. à s. de mélasse de grenade,
Sel, poivre.
Laver les légumes.
Peler le concombre, le couper en deux, l'égrener à
l'aide d'une cuillère et le couper en petits dés.
Couper les radis en rondelles.
Émincer l'oignon.
Peler l'orange à vif, et en prélever les segments
sans la peau, réserver le jus.
Battre au fouet tous les éléments de la vinaigrette
et y ajouter le jus de coupe de l'orange.
Dans les assiettes, déposer les pous-ses d'épinards,
ajouter quelques rondelles d'oignons et de radis, parsemer de
dés de concombre. Avant de servir, disposer des segments
d'oran-ge et arroser d'un peu de vinaigrette, et de graines de
sésame.
Servir avec du pain de campagne.
Velouté d'épinards
700 g d'épinards,
3/4 de litre de bouillon de poule,
50 g de beurre,
Crème fraîche épaisse,
Fromage râpé,
Sel, poivre.
Laver les épinards, en ôter les plus grosses queues.
Dans une casserole à fond épais, faire fondre le
beurre, déposer les épinards et les faire fondre
à feu doux, en remuant à la cuillère de bois.
Verser le bouillon de poule, porter à ébullition,
baisser le feu et laisser cuire 5 minutes. Saler, poivrer.
Verser le tout dans un blinder, ajouter 2 c. à s. de crème
fraîche épaisse, une petite poignée de fromage
râpé et mixer. Rectifier l'assaisonnement et servir
bien chaud.
On peut remplacer le fromage râpé par du Picodon
ou de la tomme de Coucouron et décorer les assiettes de
jeunes pous-ses.
Un des plats favoris des Grecs est la spanakopita, une tourte aux épinards. Je ne résiste pas à la tentation de vous donner une de ses recettes en la mettant à la mode ardéchoise. C'est très bon et ça fait aimer les épinards aux petits enfants.
Spanakopita
12 feuilles de filo rectangulaires,
1 kg d'épinards,
2 oignons blancs frais,
1 gousse d'ail,
1 bouquet de persil,
3 ufs,
2 fromages de chèvre frais,
5 c. à s. de farine,
Beurre,
Sel fin.
Laver et équeuter les épinard. Les faire blanchir
3 minutes dans une grande quantité d'eau bouillante. Les
égoutter, les presser fortement pour en extraire l'eau
et les hacher grossièrement au couteau.
Peler l'ail et les oignons, les hacher finement, avec le persil.
Écraser les fromages à la fourchette.
Battre les ufs en omelette.
Dans un saladier, mélanger les épinards avec le
mélange oignons, ail et persil. Ajouter les ufs,
puis la farine tamisée en pluie, mélanger délicatement
et ajouter le fromage. Rectifier l'assaisonnement.
Faire fondre le beurre.
Beurrer une plaque du four, y déposer une feuille de filo,
la beurrer légèrement au pinceau, recommencer avec
3 autres feuilles.
Déposer de petits tas de préparation aux épinards.
Recouvrir d'une feuilles de filo en repliant légèrement
les bords, la beurrer et recommencer l'opération jusqu'à
épuisement de la farce. Recouvrir alors de 3 ou 4 feuil-les
de filo en badigeonnant de beurre chaque couche.
Bien tasser avec les mains sans écraser. Inciser la surface
avec un cou-teau pointu en délimitant des parts.
Mettre au four à 185° pendant 30 à 40 minutes,
la pâte doit être bien dorée.
Se mange tiède avec une salade, ou froide. On peut la repasser
au four le lendemain pour lui redonner du croustillant. Bon voyage
!
En Grèce, la spanakopita se fait avec de la fêta,
bien sûr, et le persil est remplacé par l'aneth mais
notre fromage de chèvre ne dépare pas cette recette,
et la liberté est dans la cuisine.
AUTRES RECETTES DE LA CHEF
Côtelettes d'agneau
en caillette
8 côtelettes d'agneau,
4 côtes de blettes nouvelles,
1 petit oignon blanc,
2 gousses d'ail,
1 bouquet de persil plat,
2 feuilles de sauge,
2 petites poignées de fromage râpé
1 C; à s. de crème fraîche épaisse,
2 c. à s. de flocons d'avoine,
500 g de crépine,
Huile d'olive,
Sel, poivre du moulin.
Laver les blettes, réserver les feuilles, et effiler les
côtes en les coupant en petits tronçons.
Peler et hacher finement les aulx et les oignon. Hacher les feuilles
de persil.
Dans une casserole à fond épais, verser 2 c. à
s d'huile d'olive, y faire revenir les oignons hachés,
l'ail, la sauge et le persil. Ajouter les feuilles de blettes
coupées au couteau.
Faire cuire le tout une dizaine de minutes. Ajouter ensuite le
fromage et la crème. Remuer. Saupoudrer de flocons d'avoine
qui doivent absorber l'eau de cuisson et épaissir la farce.
Travailler le toute à la cuillère de bois sur feu
doux. Si nécessaire ajouter 2 ou 3 cuillérées
de lait.
Rectifier l'assaisonnement.
Rincer et couper la crépine en 8 morceaux à l'aide
d'un ciseau.
Saler légèrement les côtelettes les dégraisser
soigneusement et décharner les manchons. Étaler
de la farce aux herbes de chaque côté et les envelopper
de crépine
Les déposer dans un plat en terre, poivrer. Mettre au four
30 minutes à 195°.
Retirer les côtelettes du plat de cuisson. Les égoutter
sur une grille et les réserver au chaud,.
Dans une casserole, faire un roux en prélevant 3 c. à
s. de la graisse rendue par la crépine. Mélanger
à 3 ou 4 c. à s. de farine, et mouiller avec de
l'eau en battant au fouet. Ajouter 1/4 de fromage de Coucouron
coupé en dés, et le faire fondre dans la préparation.
Rectifier l'assaisonnement et poivrer.
Ajouter ensuite les côtes de blette et bien mélanger.
Se déguste bien chaud.
Cailles au foie gras
Les cailles sont généralement vendues prêtes
à cuire. Leur prix est fonction de leur qualité
d'élevage. Préférez les cailles label Rouge
qui certifie une densité plus faible au mètre carré
et une alimentation principalement à base de céréales.
Donnez également la priorité aux élevages
locaux de petite taille.
4 cailles de 200 g environ,
45 g de foie gras frais et cru,
4 beaux foies de volaille,
1 barde de lard fumé,
1 pain de mie du boulanger,
1 gros oignon jaune,
10 cl de cognac,
Huile de colza,
Beurre,
Sel, poivre.
Peler et hacher l'oignon. Couper le lard et les foies de volaille
en morceaux.
Diviser le foie gras en cinq morceaux, un pour chaque caille et
un pour la farce.
Dans une poêle, faire chauffer 1 c. à s. d'huile
de colza, y faire revenir l'oignon, les foies et le lard. Saler
et poivrer. Verser 5 cl de cognac chaud et faire flamber.
Passer tous les ingrédients et 20 g de foie gras cru, au
hachoir à grille fine. Malaxer la farce obtenue et rectifier
l'assaisonnement. Ajouter du thym.
Garnir chaque caille des 2/3 de la farce en incluant au milieu
un gros dé de foie gras. Les ficeler, les badigeonner d'une
noisette de beurre et les ranger dans une cocotte.
Mettre au four 20 à 25 minutes à 210°. Baisser
à 190° en fin de cuisson. Elle doivent être bien
dorées.
Couper le pain de mie en tranches de 2 cm d'épaisseur.
Les beurrer recto-verso et les faire dorer dans un appareil à
croque-monsieur.
Tartiner chaque tranche d'un peu de farce restante, superposer
3 tranches et poser une caille sur le dessus. Enfourner encore
pour 8 à 9 minutes.
Déglacer les sucs de cuisson avec le cognac restant, faire
réduire et en napper les cailles. Servir bien chaud.
Pommes au riz
6 belles pommes golden ou gala,
160 g de riz rond,
50 cl de lait entier,
25 cl de crème fraîche,
2 jaunes d'ufs,
120 g de sucre roux,
35 g de beurre,
1 gousse de vanille.
Laver les pommes, couper un chapeau sur chacune. Épépiner
et creuser les pommes en recueillant leur chair et en laissant
une épaisseur de 2 cm.
Laver le riz à grande eau. Le plonger dans une casserole
d'eau bouillante légèrement salée quelques
minutes puis l'égoutter.
Mélanger le lait et la crème fraîche, ajouter
la gousse de vanille fendue et grattée. Porter à
ébullition et verser le riz. Remuer à la cuillère
de bois et faire cuire à feu très doux 35 minutes
en brassant de temps en temps.
Ajouter le sucre, la chair des pom-mes coupée en dés.
Mélanger et faire cuire encore 10 minutes. Retirer la gousse
de vanille.
Hors du feu, incorporer les ufs battus. Bien mélanger.
Remplir chaque pomme de la préparation, couvrir du chapeau,
et les disposer dans un plat à four.
Déposer une noisette de beurre sur chaque pomme, les saupoudrer
de sucre et verser 1/2 verre d'eau chaude au fond du plat.
Mettre au four 30 minutes à 195°. Servir tiède
avec le reste de riz au lait.
Crumble de poires
au chocolat
75 g de farine semi-complète,
75 g de sucre roux,
85 g de beurre mou,
100 g de cacao en poudre,
4 poires pas trop mûres,
80 g de chocolat noir.
Laver et peler les poires. Les épépiner et les
couper en dés plus ou moins régulier.
Dans une jatte, mélanger 50 g de sucre avec la farine tamisée
et le cacao. Battre au fouet. Ajouter 60 g de beurre mou, coupé
en gros dés. Malaxer du bouts des doigts de manière
à obtenir un sable grossier.
Dans un plat en terre allant au four, disposer les morceaux de
poire, recouvrir de la pâte à crumble et mettre au
four 35 minutes à 185°.
Entre-temps, faire fondre le chocolat coupé en carrés
au bain-marie avec 15 g de sucre. Le remuer de manière
à obtenir une préparation brillante.
Servir le crumble tiède, arrosé de sauce au chocolat.
RUY BLAS A GRIGNAN
En 2019, les 33e fêtes nocturnes du château de Grignan
accueillaient Victor Hugo avec Ruy Blas. Nous n'étions
pas très enthousiaste pour aller écouter une pièce
en alexandrin crée en 1838. C'était sans compter
sur le génie du plus grand écrivain du XIXe siècle
: l'auteur des Misérables et des Contemplations, auteur
de romans, de poésies et de pièces de théâtre
qui sont toujours d'actualité ! Jugeons-en ici, car nous
l'avions oublié ou jamais bien su, mais Ruy Blas est une
belle satyre, intemporelle finalement : un amour... impossible
sur fond de tragédie sociale. Ruy Blas, simple laquais,
devient un ministre de la Reine d'Espagne et ne manquera pas de
dénoncer les turpitudes de la cour, des grands qui s'approprient
toutes les richesses du pays en pressurant toujours et un peu
plus les pauvres.
Que de belles scènes jouées par des acteurs de grand
talent qui vous font passer ce langage versifié en douze
pieds comme de la prose. Noémie Gantier qui joue et même
surjoue la Reine est une merveille, elle porte la pièce
par une présence incomparable. Son entrée, sous
le porche du Château de Madame de Sévigné,
dans un costume d'idole dont ses servantes vont la dépouiller
pour qu'apparaisse sous les ors de la reine la femme qu'il dissimule,
est un moment grandiose que je ne cesse de faire défiler
dans ma tête. François Deblock est un Ruy Blas fort
crédible. Une mention spéciale à Thierry
Bosc qui fait vivre son Don Salluste. Quand à Jean Christophe
Quenon, son Don César surpasse celui joué par Depardieu,
n'en jetons plus ! La mise en scène d'Yves Beauchesne a
su revisiter la pièce et nous la faire vivre de brillante
façon avec une scénographie astucieuse. Pas une
seconde on ne s'ennuie ! Et que dire de la scène des masques
qui dissimulent chacun des grands ministres, pilleurs de l'Espagne
(voir en annexe le fameux extrait : " bon appétit,
messieurs ". Les costumes de Jean-Daniel Vuillermoz sont
somptueux et il faut ici le noter, car sous prétexte de
modernité, on fait aujourd'hui bien souvent jouer les acteurs
en pyjama, tee-shirt ou jean, même à l'opéra
! Nous avons aussi été très ému pas
les chants et les parties musicales créées par Camille
Rocailleux qui entrecoupent cha-que acte : les chants répercutés
et magnifiés par les murs du château sont envoûtants
et exécutés de façon magistrale ! Un petit
clin d'oeil à l'air du temps avec à un magnifique
moon walk ! Tout est millimétré. Bra-vo. On vous
laissera apprécier le texte d'Hugo dans un encadré
de cet article dont la fameuse tirade : " Bon apétit
messieurs..."
Il faut dire que ce lieu est magique. Nous recommandons au spectateur
de venir un peu avant pour dîner au Bar du Bosquet sur l'esplanade
qui embrasse une vue à 360 degrés. Les seigneurs
savaient vivre et vous pouvez aussi en profiter en dégustant
des produits typiquement régionaux devant ce paysage magnifique.
Le mont Ventoux est au bout des doigts.
Pour commencer cette belle journée, nous recommanderons
aussi la visite du château que nous avons pu faire en milieu
d'après midi. Arthur Millet, médiateur culturel
(on ne dit plus guide), a su enchanter les pas de la Marquise
qui écrivait à sa fille adorée. Madame de
Sévigné nous a laissé ses lettres qui ont
fait sa gloire. People avant la lettre, ses missives sont un précieux
témoignage de la vie de la Cour au temps de Louis XIV.
Nous avons pu noter que le château s'embellit d'années
en années car l'ayant visité il y a plus de 30 ans,
nous avons pu constater un net et sublime progès dans l'aménagement.
De nom-breu-ses tapisseries d'époque égayent les
murs sans parler des nombreux lits et mobiliers anciens (voir
les photos dans cet article). 1500 personnes passent en pleine
saison à Grignan et nous nous réjouissons de cette
belle initiative culturelle qui nous fait revivre ces temps anciens
où l'aristocrate marquise disaient qu'elle se sentait seule
lorsqu'il n'y avait que 100 personnes dans ce château.
René et Michèle Adjémian
Madame de Sévigné
Née Marie de Rabutin Chantal en 1626, elle est orpheline
de père à 18 mois (percé de 17 coups de lance
à la bataille de l'île de Ré). Elle perd sa
mère à sept ans mais recevra une excellente éducation
dans sa famille maternelle en ayant accès aux plus belles
bibliothèques de l'époque. Danse, chant, équitation,
apprentissage des langues... elle excelle en tout et particulièrement
en littérature. Elle se marie avec Henri de Sévigné
qui lui donne son nom et deux enfants dont Françoise Marguerite
qui épousera François de Castellane-Adhémar,
comte de Grignan.
Veuve à 25 ans, après sept ans de mariage, elle
se gardera bien de prendre un second mari car elle est heureuse
de sa liberté et tient à en profiter ainsi que de
son indépendance financière ! A cette époque
ne l'oublions pas les femmes mourraient en couche comme des mouches
!
Elle séjournera en Bretagne et en Bourgogne où elle
a des châteaux mais c'est à Grignan qu'elle va retrouver
sa fille chérie à laquelle elle écrit ses
belles lettres qui seront par miracle conservées. Elle
décrit pas le menu tous les potins de la Cour. Cette chroniqueuse
de son temps est une belle épistolière, échotière
qui observe tout. A elle seule c'est "Voici" mais au
XVIIe. Elle est à la cour, pas dans les antichambres, le
Roi lui parle ! Elle se répand :
" Cela est immense, c'est Paris, c'est la Cour, c'est l'Univers...",
" Je reviens de Saint-Germain, toute la France y était
", " Jamais il ne s'est fait tant de dépenses
au triomphe des empereurs qu'il y en aura là, rien ne coûte,
on reçoit toutes les imaginations sans regarder à
l'argent ", " Il y aura pour mille écus de jonquilles..."
Rien ne nous est épargné et surtout pas les amourettes
et coucheries du Roi Soleil, de sa Cour, des maîtresses...
" Leurs majestés sont à table car, à
trois heures, le Roi, la Reine, Monsieur, Madame, Mademoiselle,
tout ce qu'il y a de princes, de princesses, Madame de Montespan,
toute sa suite, tous les courtisans, toutes les dames, enfin ce
qui s'appelle la Cour de France, se trouve dans ce bel appartement
du Roi que vous connaissait. Tout est meublé divinement.
Tout est magnifique. "
On jouait au reversi : " Mille louis sont répandus
que le tapis, il n'y a point d'autres jetons..."
Elle raconte la mort de Vatel le cuisinier du Roi le 23 avril
1671 : " Voyant à huit heures ce matin, que la marée
n'était point arrivée, n'a pu souffrir l'affront
qu'il a vu qu'il l'allait accabler... en un mot il s'est poignardé."
C'est aussi une journaliste qui va au devant des ragots : "
Je m'en vais faire un tour en ville pour voir si je n'apprendrai
rien qui puisse vous divertir... Vous savez comme j'aime à
rassembler les rogatons pour vous divertir."
La Marquise est à la pointe de la mode et se plie aux usages
du temps : aujourd'hui on " tapenade " on ne met plus
de la pom-made sur les cheveux, " c'est bien vieux ".
Pour le chocolat qui avait fait un tabac, tout à coup c'est
ringard : " Tous ceux qui m'en disaient du bien m'en disent
du mal. On le maudit, on l'accuse de tous les maux qu'on a ; il
est la source des vapeurs et des palpitations ; il vous flatte
pour un temps et puis vous allume tout d'un coup une fièvre
continue, qui vous conduit à la mort..."
Elle parle aussi de son Grignan : " N'y a-t-il point de balustres
à vos balcons ?" " Un beau château, un
bel air, de belles terrasses, une trop bonne chère..."
"... Cette vie est trop douce, et les jours s'écoulent
trop tôt, et l'on ne fait pas pénitence..."
Nous ne résistons pas à la citer encore et encore
mais comment résumer ses 1120 lettres dont 764 à
sa fille ? Nous finirons par ces propos culinaires, elle qui avait
été qualifiée de dame confiture de la littérature
française : " Cette cruelle et continuelle chère
: des perdreaux tous nourris de thym, de marjolaine et de tout
ce qui fait le parfum de nos sachets : il n'y a point à
choisir. J'en dis autant de nos cailles grasses, dont il faut
que la cuisse se sépare du corps à la première
semonce... Et les tourterelles toutes parfaites aussi. Pour les
melons, les figues et les muscats, c'est une chose étrange
: si nous voulions par quelque bizarre fantaisie trouver un mauvais
melon, nous serons obligé de le faire venir de Paris :
il ne s'en trouve point ici. Les figues blanches et sucrées,
les muscats comme des grains d'ambre que l'on peut croquer, et
qui vous feraient fort bien tourner la tête si vous en mangiez
sans mesure, parce que c'est comme si l'on buvait à petits
traits du plus exquis vin de Saint-Laurent. Mon cousin, quelle
vie ! "
Le 17 avril 1696, c'est dans ce château que la belle marquise
s'éteint à 70 ans, elle qui disait quelques temps
avant à sa fille : " Cela me dégoûterait
bien de mourir en Provence ! " Elle fut enterrée dans
une crypte souterraine, à l'ombre du château, à
gauche de la collégiale de Grignan.
Horoscope pour tous les signes : extrait
Bélier
21 mars au 19 avril
En début d'année, vous aurez tendance à vous
poser des question et à vous faire du cinéma sur
votre évolution, vos per-spectives et autres "joiseusetés".
Quand vous aurez compris, au printemps, que vous avez toutes les
cartes dans votre main et qu'il vous suffit juste de vous bouger
un peu... alors vous allez faire des étincelles et tout
ira pour le mieux. Yaka !!! En amour, tout neuf n'est pas forcément
tout beau ! Pour votre santé, pensez à recharger
vos batteries. De l'autodiscipline !