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Reprise dans le dauphiné article la debrif de la semaine le samedi 18 mars 2017
nous avons fait la une du dauphiné libéré le jeudi 16 mars 2017 avec cet article repris en page de valence
à la une du dauphiné du jeudi 16 mars 2017
Extraits
Avertissement
Les faits, les lieux, les personnages, de ce récit n'existent
que dans l'imagination de l'auteur.
Il serait évidemment vain de rechercher quelque ressemblance
que ce soit avec des personnes existantes ou ayant existé.
Les lecteurs qui croiraient en trouver seraient les dupes de leur
propre imaginaire.
Quant aux pratiques rapportées, elles ne peuvent pas se
ren-contrer dans une société policée comme
la nôtre où le respect du droit et des bonnes murs
est le souci majeur de chacun.
Cette uvre est donc une uvre de pure fiction dont
l'objectif est seulement de divertir. Elle doit être reçue
comme telle.
Prologue
La scène se passe dans le bureau cossu d'un notaire en
vue de la place. Quatre hommes sont réunis dans l'élégante
étude de l'officier ministériel qui, selon le dictionnaire
de l'Académie " reçoit ou rédige les
contrats, les obligations, les transactions et les autres actes
volontaires et leur confère l'authenticité."
Il y a là, outre le maître de céans, un promoteur
qui apporte des fonds, un architecte qui a esquissé un
projet immobilier de grand luxe et un membre du cabinet du maire
de la ville parfaitement au fait de l'état du plan d'occupation
des sols, des conditions et des procédures d'attribution
des permis de construire. Ils viennent de boucler le montage d'une
opération dont ils attendent, les uns comme les autres,
quelques profits sonnants et trébuchants.
- Ainsi nous sommes bien d'accord, interroge le notaire.
Les trois autres opinent du chef.
- Je peux donc lancer l'opération dès maintenant
?
- Pas de problème de mon côté, sourit le promoteur
étalé dans un vaste fauteuil de cuir et suçant
un gros havane. Les premiers fonds sont d'ores et déjà
disponibles. On peut y aller.
- Pas de problème pour moi non plus, confirme son voisin
avec une solennité grotesque, ponctuant son affirmation
d'un ample geste des bras et d'une profonde inclination de tête.
Les esquisses sont prêtes.
- Vous êtes sûrs de vos relais à la Région,
demande encore l'homme qui se tient derrière un large bureau
d'acajou témoin de sa réussite professionnelle.
Cette étape est essentielle pour le bon déroulement
du programme !
- Certains, répondent en chur le financier et l'architecte.
- Et du côté de la mairie ?
- Il ne devrait pas y avoir de problème non plus, confirme
le quatrième homme. Les délibérations nécessaires
seront prises dans les délais prévus dans le planning
que nous venons d'établir. Le maire et les adjoints concernés
sont d'accord. Tout devrait donc se passer sans accroc. Le conseil
municipal suivra.
- Rien à craindre du côté des gens de l'opposition
?
- Pas grand-chose en tout cas. Il est peu probable qu'ils soient
attentifs à cette question. Les problèmes immobiliers
ne sont pas au centre de leurs préoccupations et ils n'ont
pas grande compétence en cette matière. Je ne pense
pas qu'il y ait quoi que ce soit à redouter de ce côté-là.
- Et le trublion qui avait essayé de nous chercher des
poux dans la tonsure dans l'affaire du " Grand Pavois "
? Il a été réélu ?
- Oui, mais on lui donnera un os à ronger qui l'orientera
dans une autre direction. Il s'est cassé les dents dans
l'affaire en question et je ne crois pas qu'il se risque une deuxième
fois à être tourné en ridicule ou à
se voir menacé d'un procès en diffamation. De toute
façon, même s'il essaye, il n'a pas les moyens d'aller
très loin.
- Vous êtes sûr de vous ?
- Sûr !
- Je vous crois sur parole.
- Vous pouvez !
- Et bien, dans ces conditions, il ne nous reste plus qu'à
arroser ça et à trinquer au succès de notre
entreprise, conclut le maître des lieux en se levant et
en invitant ses interlocuteurs à s'approcher du meuble
bar. Whisky ?
Satisfaits d'eux-mêmes, les quatre hommes se congratulent,
lèvent leur verre à la réussite du programme
" Horizons " et aux bénéfices qu'ils vont
pouvoir en tirer. Les voilà engagés, sous les meilleurs
auspices pensent-ils, dans une opération qui devrait leur
rapporter de substantiels dividendes. Habitués à
brasser les affaires d'envergure et imaginer des montages compliqués,
ils ne doutent pas que tout se passera sans difficulté
particulière.
Ils ne savent pas encore que celle dans laquelle ils se lancent
sera moins classique que prévu et qu'elle va réserver
quelques surprises.
1
Le nouveau directeur de l'urbanisme était ressorti de son
entre-tien avec la directrice de cabinet et le directeur général
des services en s'interrogeant sérieusement sur le rôle
que ses nouveaux employeurs entendaient réellement lui
voir tenir.
C'était un homme d'expérience, mais il n'avait pris
son poste dans les services de la ville que depuis peu de temps.
Désireux de se rapprocher professionnellement de sa région
d'origine, il avait profité, pour candidater et obtenir
l'emploi, de ce que l'agent contractuel qui occupait avant lui
la fonction n'avait pas souhaité prolonger sa collaboration
avec l'équipe municipale qui venait d'être réélue.
Les raisons du refus de la jeune femme de renouveler son contrat
n'étaient pas tout à fait claires, mais il n'avait
pas vraiment cherché à savoir ce qui l'avait réellement
conduite au choix de ne pas poursuivre sa tâche avec une
équipe reconduite à la gestion des affaires municipales.
Il s'était contenté, lors d'une brève entrevue,
de l'explication qu'elle lui avait donnée. Elle cherchait
une nouvelle expérience lui permettant d'améliorer
ses compétences. Cela cachait sans aucun doute quelques
difficultés avec les élus, voire des divergences
de point de vue sur l'évolution urbanistique de la ville.
Il l'avait bien senti, mais il avait pensé que, quelles
que soient les difficultés à venir, son expérience
lui permettrait de faire face. Revenir dans sa région valait
bien de prendre quelques risques avec ses futurs employeurs. Il
n'avait donc pas questionné plus avant sa jeune collègue,
se contentant de lui souhaiter bonne chance dans les nouvelles
fonctions qu'elle allait prendre dans une grosse communauté
urbaine.
De nature assez souple et bon diplomate, il avait toujours assez
bien réussi à faire valoir les points de vue qu'il
voulait respectueux de l'intérêt général.
Dans les différents postes qu'il avait occupés,
sa méthode, pour être simple, n'en était pas
moins efficace. Il écoutait le maire et son adjoint à
l'urbanisme lui exposer les priorités qu'ils entendaient
développer pour l'aménagement de leur ville. À
charge pour lui de faire des propositions pour une mise en uvre
effective de ces objectifs dans le cadre d'opérations chif-frées,
programmées et planifiées. Il concevait son rôle
comme celui d'un expert indiquant aux élus des hypothèses
et décrivant des alternatives pour la réalisation
de leurs projets. Il présentait des études comparatives
propres à les aider dans la prise de décision. Travaillées,
et souvent habillement mises en forme par les techniciens de son
service, présentées de manière très
profession-nelle et surtout très pédagogique, il
était bien rare qu'il ne réussisse pas à
faire adopter celle de ces hypothèses qui avait sa faveur,
sans jamais avoir à la défendre positivement. Les
artifices de la présen-tation en 3D, qu'il maîtrisait
parfaitement, lui permettaient d'influencer discrètement
des élus qui, en toute bonne foi, avaient le sentiment
de choisir et d'être les seuls auteurs de la décision
finale. En cela, il disposait de toutes les qualités d'un
bon collaborateur.
Pour la première fois dans sa carrière, les choses
ne s'étaient pas passées comme il en avait l'habitude
et la pratique.
On ne lui avait pas présenté des objectifs à
atteindre, mais on lui avait énoncé une série
d'opérations très précises à réaliser
: ici un parking qui demandait à ce que la ville se rende
préalablement maîtresse du foncier nécessaire
à la création de l'équipement ; là,
la préparation de la cession d'un terrain à un promoteur
pour une opération d'aménagement et la construction
d'un immeuble de standing ; ailleurs le percement d'une rue qui
supposait une déclaration d'utilité publique et
des expropriations ; plus loin, la rénovation d'un quartier
ancien.
Lorsqu'il avait demandé quelles étaient les raisons
qui prési-daient à ces choix et quelle était
la cohérence d'ensemble du projet dans lequel ces opérations
pouvaient prendre place, ses demandes d'explication s'étaient
heurtées à une évidente mauvaise volonté
de la part de ses interlocuteurs. On s'était borné
à lui dire que ces projets étaient arrêtés
et qu'il trouverait dans le service les dossiers correspondants.
Tout semblait avoir été décidé, il
ne savait ni par qui, ni pourquoi, ni dans quelles conditions
précises.
Il avait retiré de cet entretien une impression de malaise.
Le directeur général des services lui était
apparu comme disposant d'une autorité tout à fait
particulière et inhabituelle dans une municipalité
de cette importance. La directrice de cabinet, qui était
censée porter la volonté politique du maire, et
qui aurait dû, logique-ment, conduire l'entretien, avait
été étrangement muette, se bornant à
opiner aux propos du D.G. Elle avait donné le sentiment
d'être plutôt à disposition du fonctionnaire
que d'être le donneur d'ordre qu'elle avait, théoriquement,
vocation d'être.
Du coup, il regrettait de n'avoir pas été plus curieux
auprès de la collègue qui l'avait précédé
dans la fonction, et de ne pas l'avoir interrogée sur le
fonctionnement habituel de l'équipe municipale. Il s'était
promis de la contacter par téléphone et de la questionner
plus précisément. Il pouvait le faire au prétexte
de recueillir des renseignements sur quelques dossiers en cours.
Il allait aussi prendre contact avec l'adjoint à l'urbanisme,
curieusement absent lors de la séance de travail au cours
de laquelle sa mission lui avait été tracée.
Cela lui avait donné le sentiment désagréable
d'être destiné à une position de simple exécutant
alors qu'il souhaitait mettre en uvre toutes ses compétences
de concepteur.
*
Dès le lendemain, il téléphonait à
sa collègue.
- Madame Lhermet !
- En effet.
- Nicolas Bardon. Je viens de vous succéder au poste de
direc-teur de l'urbanisme à
et j'aurais quelques
questions à vous poser pour essayer de bien comprendre
où j'ai mis les pieds. Vous avez quelques minutes à
m'accorder ?
- Bien sûr. Je me doute même de certaines questions
que vous allez me poser.
- Ce sera donc facile. J'irai droit au but.
- Je vous en prie.
- J'imagine que vous n'avez pas quitté votre poste uniquement
pour parfaire votre expérience professionnelle ?
- Tout à fait exact.
- Vos relations avec la hiérarchie et la direction générale
je suppose ?
- Encore tout à fait exact.
- Vous pouvez m'en dire plus ?
- Bien sûr.
- Je vous en remercie.
- Le problème principal vient de ce que cette équipe
municipale n'est pas dirigée par les élus mais par
le directeur général des services. Le député-maire
s'en remet entièrement à lui pour toutes les affaires
importantes et il donne même le sentiment de ne pas toujours
chercher à comprendre certaines des décisions de
ce fonctionnaire. Il semble même lui faire beaucoup plus
confiance qu'à ses adjoints qui sont largement tenus en
lisière.
- Lequel D.G aime particulièrement exercer le pouvoir et
semble un homme très autoritaire.
- Au-delà de cela même. C'est un homme cultivé,
intelligent, compétent, politiquement très engagé
à droite et qui a fait partie de l'équipe rapprochée
d'un ancien ministre actuellement en réserve de la politique
pour avoir été rattrapé par une affaire de
corruption.
- Bigre.
- Attention, rien ne prouve qu'il ait été, de quelque
manière que ce soit, personnellement impliqué dans
cette affaire. Il n'a jamais été inquiété
et il est très probable qu'il avait été assez
prudent pour se tenir effectivement en dehors des affaires qui
ont finalement fait l'objet d'une intervention de la justice.
Il est cependant tout à fait évident qu'il sait
parfaitement utiliser les règlements pour conduire des
opérations " border line " sans jamais se trouver
en défaut au regard de la loi. Il fait passer l'efficacité
avant toute chose. En tire-t-il un profit matériel personnel
? Je n'en sais rien. C'est possible, mais c'est tout aussi possible
qu'il n'agisse ainsi qu'au service de ce qu'il considère
comme relevant de l'intérêt général
ou pour le simple plaisir d'exercer le pouvoir.
- Vous avez été témoin de ce genre de pratique
?
- Oui.
- Par exemple ?
- Je vous laisse le soin de vous renseigner directement auprès
de vos services. Intéressez vous, par exemple, à
l'historique du programme immobilier " Grand Pavois ".
C'est un chantier en cours à propos duquel vous aurez peut-être
à intervenir. Vous verrez des choses curieuses. C'est très
instructif.
- Mais encore ?
- Voyez par vous-mêmes. Je ne voudrais pas fausser votre
point de vue.
- Je le ferai. Les adjoints et les élus se laissent donc
dominer par l'administration ?
- Vous savez, il y a deux types d'élus.
- Seulement deux ?
- Deux grandes catégories et, à l'intérieur
de ces catégories, beaucoup de variantes.
- Voyons.
- Il y a ceux qui veulent servir la collectivité, cherchent
à s'impliquer activement dans la vie municipale, à
comprendre et à maîtriser les dossiers. Ceux-ci interrogent,
débattent avant de se déterminer et argumentent
des points de vue. Et puis il y a ceux qui sont là pour
avoir leur photo dans la presse, leur nom sur la porte d'un bureau,
une cocarde sur leur voiture ou un pin's à la boutonnière.
Ceux-là sont toujours de l'avis du maire sans trop s'interroger.
Puisqu'il est le chef, il a raison. En conseil municipal, ils
approuvent, quitte à se dédouaner dans les couloirs
: je ne suis pas complètement d'accord mais, que voulez-vous,
il est difficile de contredire le maire. Il ne faut pas faire
le jeu de l'opposition. Et puis, vous savez, il maîtrise
mieux les dossiers que nous. Alors, pourquoi ne pas lui faire
confiance ?
- N'êtes-vous pas un peu caricaturale ?
- Excessive peut-être, mais certainement pas caricaturale.
- Et l'adjoint à l'urbanisme ?
- C'est un homme personnellement sympathique mais qui tient à
sa place d'adjoint. Il n'avait pas, à l'origine, de formation
en matière d'urbanisme. Il était enseignant en lettres.
Son intérêt pour la question, sa curiosité
naturelle et sa culture lui ont permis d'acquérir une certaine
compétence. Mais, même s'il a désormais des
opinions personnelles fondées, il n'oserait jamais contredire
un avis du maire
que dis-je, du D.G.
- Je vois, je vois. Pas une forte personnalité sur laquelle
on pourrait s'appuyer.
- Tout à fait exact. Intéressant dans le contact
privé, chaleureux même, mais inefficace pour défendre
un dossier ou une option face à l'autorité parce
qu'il n'a nulle envie de présenter et de défendre
un point de vue face à un pouvoir supérieur qu'il
considère comme légitimé par le suffrage
universel.
- Toute l'équipe est à cette image ?
- Je ne connais pas tous les nouveaux élus. Je ne porterai
pas de jugement global. Mais ce que je sais, c'est que les élus
du mandat précédent qui ont fait la preuve de leur
appartenance au premier genre n'ont pas été repris
dans la nouvelle municipalité. Il fallait bien renouveler
les cadres. Plutôt éliminer ceux-là que les
autres. Ceux de la seconde catégorie, par contre, sont,
à peu près tous, tou-jours là. Ce n'est pas
grave. De toute manière, les élus ne décident
de rien. Ils se rangent à l'avis de la direction générale
qui tranche de tout, y compris dans des domaines où ses
compétences ne sont pas avérées.
- Vous avez visiblement eu des heurts avec cette direction géné-rale.
- Pas vraiment, car je ne suis pas du genre à chercher
le conflit frontal et que, en tout état de cause, je n'aurais
probablement pas pu faire fait valoir mes points de vue. J'ai
préféré me taire, remplir mon contrat dans
la fonction d'exécution qui m'était impartie et
partir sous d'autres cieux dès que je le pouvais. Par ailleurs,
n'oubliez pas que je ne suis que contractuelle. On se défait
aisément d'un agent contractuel. Il est ensuite difficile
pour lui, dans un C.V, d'expliquer et justifier une rupture anticipée
de con-trat. Les employeurs ont tendance à ne pas aimer
ça. Ils sont toujours un peu soupçonneux lorsqu'un
candidat a été en conflit dans ses postes précédents.
Il y a une sorte de solidarité incons-ciente des employeurs
face aux employés. Et ce, même chez les élus
de gauche.
- Ce n'est, hélas, pas faux.
- C'est, vous le constaterez, une des caractéristiques
de cette ville que d'avoir un taux important d'agents contractuels
aux postes d'encadrement. Ils sont moins bien protégés
que les fonctionnaires territoriaux et donc plus " influençables
". Il n'est pas du tout impossible que ce soit une politique
délibérée de gestion des ressour-ces humaines.
Vous vous rendrez rapidement compte qu'il y a une connivence entre
la directrice des ressources humaines et le D.G.
- Connivence ?
- Certains pensent qu'il y a même plus que de la connivence.
- C'est-à-dire ?
- Vous avez ce que sont les bruits, les rumeurs, les ragots dans
une collectivité
- Je vois. Je suis donc tombé dans une situation un peu
com-plexe même si elle n'est pas tout à fait originale.
- Je ne sais pas, je manque d'expérience. Je pense que
vous avez - pardonnez-moi cette expression - beaucoup plus de
bouteille que moi et que vous avez des moyens de faire face dont
je ne disposais pas. Je ne regrette en rien de vous avoir laissé
la place.
- Vous auriez peut-être pu m'alerter sur cette situation.
- Quelle raison aurais-je pu avoir de vous mettre en garde ? Vous
auriez pu croire que je cherchais à vous dissuader d'être
candidat pour pouvoir faire du chantage sur l'employeur et garder
le poste en négociant un meilleur salaire. Vous savez aussi
bien que moi que ce sont des choses qui se pratiquent. Dès
lors que vous ne me demandiez rien, je n'avais pas de motif à
vous avertir de ce que vous alliez trouver.
- Je vous l'accorde.
- Mais je reste évidemment à votre disposition pour
toutes les informations dont vous pourriez avoir besoin.
- Je vous en remercie. Je ne manquerai pas de faire appel à
vous dès que j'aurai des questions à propos desquelles
vous pouvez m'éclairer.
- Comptez sur moi.
- J'espère que vous trouverez une ambiance plus agréable
dans votre nouveau poste.
- Je l'espère aussi mais, vous savez, l'administration
territoriale n'est pas le long fleuve tranquille que l'on imagine
parfois quand on n'en fait pas partie.
- Ce n'est pas pire que le monde de l'entreprise.
- Certes non.
- La vie est un combat permanent.
- Merci de m'encourager !
- Vous êtes jeune, vous avez sans aucun doute un bel avenir
professionnel à vous construire. Je vous rappelle dès
que j'ai un problème à vous soumettre.
- N'hésitez pas. Et pensez à regarder ce qui se
passe autour du programme " Grand Pavois ".
- Je n'y manquerai pas.
2
Au siège de la section du Parti socialiste, on fait grise
mise. Les élections municipales de mars dernier n'ont pas,
et de loin, donné le résultat escompté.
Les experts en tactique électorale du parti avaient mis
au point une martingale qu'ils pensaient imparable pour récupérer
la mairie perdue aux élections précédentes.
Face à la droite, regroupée autour du maire sortant
qui émar-geait au principal parti dominant de ce côté-là
mais qui mordait largement sur tout l'électorat conservateur,
y compris à l'extrême droite, ils avaient fait le
pari de la jeunesse et du rassemblement.
Tête de liste : une trentenaire, jeune femme sortie des
grandes écoles, haut(e) fonctionnaire dans une administration
prestigieuse, compétente, bosseuse et de surcroît
plutôt bien de sa personne. (Mais cela, évidemment,
personne n'osait l'ajouter de peur de s'entendre traiter d'affreux
machiste). Pour l'appuyer, mais aussi pour la contrôler
- avec ces jeunes, on ne sait jamais - quelques anciens du parti,
rodés aux campagnes et aux manuvres électo-rales.
En seconde position : un militant écologiste connu pour
ses posi-tions à l'emporte-pièce mais suffisamment
avisé pour savoir comment ne pas aller trop loin dans ses
propos parfois iconoclastes et un rien provocateurs. Les communistes,
incapables de bâtir leur propre liste faute de militants
crédibles à des postes d'élus, s'étaient
laissés séduire par la perspective d'avoir un ou
deux adjoints dans la future équipe et ils avaient avalé
la couleuvre écologiste malgré les divergences sérieuses
qu'ils avaient avec les Verts, en particulier à propos
de l'avenir de la filière nucléaire, importante
pourvoyeuse d'emplois dans la région. On avait complété
le marquage à gauche avec des radicaux, d'anciens communistes
ayant transité par la " gauche autrement " et
d'autres qui s'étaient ralliés au républicanisme
chevènementiste. La " so-ciété civile
" : militants associatifs de diverses disciplines, avait
permis de boucler une liste qui, sur le papier, avait fière
allure et pouvait raison-nablement tenter sa chance.
*
Les électeurs en avaient décidé autrement.
Ils avaient confié les rênes de la ville à
la droite pour un second mandat consécutif. La prime au
sortant avait joué en faveur d'un maire qui n'avait certes
pas un bilan extraordinaire à présenter mais qui
était en même temps député et savait
parfaitement comment utiliser sa réserve parlementaire
et son carnet d'adresses. Et puis, surtout, il n'avait pas augmenté
les taux d'imposition. Cela expliquait certainement, pour une
grande partie, une victoire qui tenait, pour le reste, à
l'apparent " jeunisme " de la liste de gauche et à
son manque d'expérience évident. La ville, de tradition
petite bourgeoise et plutôt centre droit, se méfiait
de ce que pourrait effectivement être la gestion des affaires
publiques par une jeune femme, ambitieuse certes mais plutôt
inexpérimentée, et par ailleurs flanquée
d'un écologiste au verbe haut et aux idées parfois
surprenantes. Le maire sortant était rassurant : pas de
grands projets somptueux, une stabilité de l'impôt,
peu d'emprunt, de quoi satisfaire ceux qui tenaient à la
tranquillité de la vie publique. On sait ce qu'on a, on
ne sait pas ce qu'on pourrait avoir. Le principe de précaution
l'avait emporté sur l'esprit d'aventure.
Au soir de l'élection, en plus de la réelle déception
consécutive à l'échec, les responsables du
P.S avaient dû mesurer les consé-quences d'une erreur
tactique majeure. Persuadés que leur liste allait l'emporter,
ils avaient négligé d'envisager les conséquences
d'un échec électoral et ils avaient, finalement,
péché par naïveté dans la mise en ordre
des candidatures. Avec dix élus pour l'ensemble de la liste,
la répartition de l'opposition donnait trois sièges
pour le P.S, deux pour le parti communiste, deux pour les écologistes
et trois pour diverses petites formations de gauche qui avaient
contribué à " colorer " la liste en liste
d'ouverture citoyenne. Les socialistes encartés se trouvaient
minoritaires dans une opposition qu'ils ne contrôlaient
pas et, quelques jours après l'installation officielle
de la municipalité, les élus du P.C.F et deux "
divers gauche " leur avaient porté un coup - dans
lequel ils avaient voulu voir une traîtrise - en déclarant
constituer un groupe et en faisant bureau à part dans un
local installé dans une soupente de l'annexe de l'hôtel
de ville.
La majorité jouait de ces divisions avec d'autant plus
de facilité que la faiblesse de l'effectif socialiste ne
lui permettait pas d'être présent dans l'ensemble
des commissions réglementaires. En lâchant certaines
informations aux uns sans les donner aux autres, elle contribuait
à entretenir un climat de suspicion entre les mem-bres
de l'opposition dont chaque composante passait beaucoup de temps
à chercher à deviner ce que l'autre pouvait bien
savoir qu'elle-même ignorait. Les réunions des dix,
quand elles avaient lieu, prenaient parfois des allures un peu
surréalistes.
Et pendant ce temps-là, la majorité " faisait
ses affaires ".
*
Quelle stratégie adopter maintenant pour regagner l'opinion
et la mairie ? C'est la question obsédante que se posaient
les res-ponsables du P.S ?
Une cellule de crise siègeait quasiment sans désemparer
pour trou-ver la solution. L'équation à résoudre
n'était pas simple. Pendant le mandat de six ans qui s'amorçait,
le parti ne pouvait pas déserter le terrain municipal.
Il y allait de la préparation des échéances
futures - notamment des cantonales à venir - et de la sauvegarde
de ses chances de revenir prendre la direction de l'hôtel
de ville. Il devait être capable d'intervenir sur les gros
dossiers, être présent dans le débat, ne pas
laisser échapper une seule occasion de mettre en difficulté
le maire qui venait d'être réélu, montrer
qu'il était vigilant et porteur des intérêts
du peuple de gauche, faire des propositions répondant aux
besoins de la population. Mais, avec trois représentants
seulement au conseil municipal, les choses ne seraient pas faciles
et ce d'autant moins que les " alliés " allaient
essayer, eux aussi, d'occuper le terrain afin d'apparaître
comme des alternatives crédibles au leadership socialiste
ou, à tout le moins, de se placer comme incontournables
pour la suite.
Les vieux militants étaient là, un peu amers et
cachant mal les reproches qu'ils faisaient aux jeunes qui n'ont
pas su faire face dans une campagne qu'ils auraient dû mener
de façon plus virulente. Ils rappelaient volontiers comment,
dans les années 70, ils avaient su, eux, accéder
au pouvoir en prenant appui sur les réseaux associatifs
qui quadrillaient les quartiers. C'est dans la réactivation
de ces réseaux, qui avaient permis au parti de con-trôler
les associations, qu'ils pensaient trouver la solution. Mais cela
demandait beaucoup de disponibilité, des volontaires suscep-tibles
de prendre des responsabilités associatives, un accompagne-ment
de ces gens par des militants sachant orienter les actions. Le
parti pouvait-il encore fournir cette logistique ? Rien n'était
moins sûr. Il manquait de cadres. Les temps n'étaient
plus où l'on entrait en politique comme en religion et
où les militants de base sacri-fiaient tout à leur
parti. Même les communistes - ou ce qu'il en restait - n'en
étaient plus là.
Le vieux gourou qui, pendant toute une génération,
avait été au cur de la vie politique de la
ville et du département se désespérait. Lui
qui avait occupé quasiment tous les postes électifs
se désolait plus que les autres d'une situation dont il
savait bien, au fond de lui-même, qu'il portait une part
de responsabilité dans ce qu'elle était devenue.
Ayant eu quasiment tous les pou-voirs, il avait en effet témoigné
de ce défaut commun à beaucoup d'hommes politiques
qui est de ne pas savoir - ou plutôt de ne pas vouloir -
préparer sa succession.
Le mécanisme d'une telle impuissance si bien partagée
est simple. Un élu, pour gérer une collectivité,
a besoin de s'appuyer sur des gens compétents, surtout
lorsqu'il cumule les mandats. Il propose donc des fonctions et
des postes à des personnes dont il pense qu'elles seront
capables d'agir de manière efficace au servi-ce de la cause
qu'il défend
et de celui qui l'incarne.
Mais il faut être prudent. Il ne faut pas prendre le risque
de laisser émerger des rivaux. Si la compétence
prend trop de place, s'il devient trop visible que les réalisations
de l'élu sont en fait directement explicables par l'action
de son collaborateur, on pourrait finir par préférer
celui-ci à son patron. Le collaborateur lui-même
pourrait se lasser de l'action dans l'ombre et de la seconde place
et il pourrait, un jour, réclamer la première. On
voit beaucoup d'adjoints se sentir un jour l'envie d'être
patrons.
Ainsi, dès qu'un collaborateur paraît un peu trop
efficace, ima-ginatif, entreprenant, utile, on prend soin de lui
glisser une peau de banane sous les pieds. On cherche - et on
trouve - un prétexte pour le remplacer dans ses fonctions
par d'autres qui seront peut-être moins performants mais
aussi, pense-t-on, moins tentés par l'ambition de devenir
calife à la place du calife.
C'est ainsi que s'organise la valse périodique des directeurs
de cabinet, des chargés de mission ou des secrétaires
de section du parti que l'on choisit plutôt parmi les plus
dociles que parmi les plus imaginatifs. Si, d'aventure, l'un d'entre
eux réussit à échapper au filtre, ce ne peut-être
que le signe d'un raté du système et il est certain
qu'on trouvera les moyens d'organiser une crise qui permettra
de virer l'importun et de continuer à gérer les
choses entre soi. L'histoire récente de la plupart des
grands partis illustre parfaitement ce processus que l'on trouve
à l'uvre aussi bien à droite qu'à gauche.
Le " sage de la montagne " comme l'appelaient entre
eux, ami-calement mais cependant avec quelque ironie, les militants,
savait bien qu'il n'a pas toujours eu la main heureuse. Il avait
pesé pour le choix de certains leaders qui s'étaient
montrés soit trop entre-prenants et avaient donc été
éliminés par les " éléphants
" dépar-tementaux, soit beaucoup trop dociles, et
partant, ineffica-ces. S'agissant de sa nouvelle recrue placée
en tête de liste des municipales, la jeune et sémillante
Martine Rioux, il ne savait pas encore avec certitude dans quelle
catégorie il faudrait la placer, mais la période
de l'état de grâce passée avec l'échec
aux muni-cipales, il avait, sans oser encore se l'avouer, beaucoup
de crainte quant à l'avenir qui pourrait, une nouvelle
fois, consacrer une erreur de casting de sa part.
*
Les quatre " minoritaires " de la minorité regardaient
cette situation avec un relatif amusement. Ils savaient bien que,
dans le système politique français, pour avoir des
élus, les petites forma-tions doivent passer des accords
avec les grandes, celles qui ont pignon sur rue et qui peuvent
prétendre avoir un candidat au second tour de l'élection
présidentielle, la mère de toutes les élections.
Ils avaient donc passé l'accord électoral qu'il
fallait mais, en même temps, ils étaient bien décidés
à n'être pas des alliés faciles. " Alliés
mais par ralliés ", disait fréquemment l'un
d'entre eux. Cela leur laissait la possibilité de prendre
des positions qui pouvaient ne pas être conformes à
celles du parti dominant.
Siégeant chacun dans une des commissions clés de
la vie muni-cipale : la commission des finances et de l'urbanisme
pour les deux communistes, celle des marchés et des affaires
sociales pour les deux autres, ils étaient à peu
près certains qu'aucune des gran-des questions débattues
au sein de l'équipe municipale n'échap-perait à
leur vigilance et qu'ils pourraient être le poil-à-gratter
de la majorité comme de leurs partenaires de l'opposition.
Et tout ça faisait la joie de la presse qui jouait à
souligner les contradictions des uns et des autres ce qui lui
fait vendre du papier.
3
La direction " Marchés/Achats publics " occupe
une place essentielle dans le mécanisme de gestion des
affaires municipales. Sa tâche est double : assurer la sécurité
juridique de toutes les opérations qui font l'objet d'une
dépense publique et acheter, aux meilleures conditions
pour les finances de la ville, l'ensemble des biens et des services
dont la collectivité a besoin. À cet égard,
c'est une des directions les plus exposées juridiquement
mais aussi celle qui permet sans doute d'avoir la meilleure vue
d'ensemble sur ce que fait l'équipe municipale et de comprendre,
concrètement, la politique qu'au-delà des discours
destinés à la communication elle met réellement
à l'uvre.
Denise Chatel assure la responsabilité de cette direction.
Juriste spécialiste de droit public, ce n'est pas son premier
poste. Elle a fait ses premières armes dans diverses collectivités
territoriales mais n'a jamais voulu passer les concours qui lui
auraient assuré la stabilité et la sécurité
de l'emploi. Elle tient à son statut de contractuelle qui
donne la liberté à son employeur de la remercier
mais qui lui évite la tentation de s'installer dans la
routine qui, selon elle, menace tout fonctionnaire en place. À
l'approche de la quarantaine, célibataire qui ne dédaigne
pas les aventures humai-nes, elle est d'un contact agréable,
entretient de bons rapports avec les personnels qu'elle supervise
et ne " s'en laisse conter " ni par ses agents, ni par
la hiérarchie dont elle dépend, ni par les élus
qui interviennent dans le domaine des marchés. Elle parle
courtoise-ment mais clairement, et ses avis sont en général
écoutés parce que toujours marqués au coin
du bon sens et de l'efficacité.
Les tâches de la direction se répartissent entre
deux " pôles ". Au service " Achats ",
la responsabilité de répondre à tout ce qui
concerne les besoins en matière de fonctionnement : papier,
matériel de bureau, produit d'entretien, service de nettoyage,
mobi-lier, équipements de travail, énergie, etc.
Au service " Marchés " les grosses opérations
plus complexes : travaux d'équipement, presta-tions intellectuelles,
investissements divers, etc.
Une curiosité de cette direction tient à ce que
le service " Achats " est entièrement assuré
par un personnel masculin mais animé par une femme chef
de service et que, dans le service " Mar-chés ",
on ne trouve que des femmes dont la direction est assurée
par un homme. Faut-il voir dans cette organisation " sexuée
" une " ruse " de la DRH au service de quelque
projet expérimental en matière de gestion des compétences
? Les agents se perdent en conjectures sur la question et s'amusent
à échanger des hypothèses à ce sujet
lors des pots amicaux qui témoignent de la bonne ambiance
qui règne dans ce service dont le professionnalisme est
reconnu par tous, même si, parfois, les agents des autres
directions subissent, sans plaisir, le contrôle juridique
de leurs collègues sur les opérations qu'ils montent.
*
C'est précisément une de ces opérations de
contrôle que la directrice veut mettre en place. Elle a
convoqué les agents du service " Marchés "
pour une réunion de travail.
Elle attaque directement.
- Alexandre m'a fait part de ce qui est peut-être - et je
crains qu'il ait raison - un problème. Il a l'impression
qu'un des tech-niciens du service " espaces verts ",
appelons le BG, pour ne pas le nommer mais tout le monde voit
de qui il s'agit, fait preuve d'une propension à proposer
des analyses des offres qui abou-tissent assez régulièrement
à attribuer les marchés à une entreprise
qu'il semble privilégier pour des motifs dont la pertinence
ne serait pas toujours avérée et ce alors même
qu'elle n'est pas forcément la moins disante. L'élu,
président de la commission d'appel d'offre, qui est très
attentif à ce qui se passe, m'en a discrètement
fait la remarque ce qui signifie qu'il souhaiterait que cela soit
approfondi. Alexandre, tu veux bien répéter ce que
tu m'as dit et préciser les choses ?
Alexandre, le chef de service, s'exécute.
- Si tu veux, mais tu as déjà dit l'essentiel. Cela
fait plusieurs marchés qui font l'objet d'une attribution
à une entreprise qui n'est pas la moins chère, mais
la mieux disante selon le technicien. Lorsque les membres de la
commission demandent des explica-tions pour légitimer le
surcoût qu'on leur propose, le chargé de projet fournit
des justificatifs qui relèvent de la technique. Les élus
n'ont pas la compétence pour vérifier réellement
la validité de ces arguments. Ils ont tendance à
faire confiance au spécialiste. Mais comme c'est toujours
la même entreprise qui est proposée comme attributaire,
le président de la CAO commence à se poser des questions
en se demandant s'il n'y aurait pas du favoritisme dans l'air.
Par ailleurs, lorsque les entreprises évincées réclament
des justifications, ce n'est pas toujours évident de fournir
des explications convaincantes. Jusqu'ici nous nous en sommes
tou-jours sortis, mais je crains que nous ayons un jour affaire
à des recours non amiables.
Les agents se regardent
- Je vois de qui vous voulez parler, acquiesce Véronique,
une des quatre gestionnaires de marchés qui constituent
l'équipe. Le président n'a peut-être pas tort
de s'inquiéter. Vous vous en souve-nez peut-être,
l'an passé, j'avais déjà signalé que
le monsieur en question ne me paraissait pas tout à fait
clean dans ses rendus d'avis. À plusieurs reprises, j'avais
dû lui faire reprendre l'argu-mentation fournie car il y
avait des incohérences et la rigueur n'était pas
au rendez-vous. Je pense qu'il faut vérifier.
- Marie, ton avis, demande la directrice à l'adresse de
l'autre gestionnaire.
- Je n'ai pas vraiment d'avis. Je crois ce que vous dites, mais,
pour ma part, je n'ai pas eu beaucoup de dossiers communs avec
lui. Le fait qu'il ne propose pas systématiquement le moins
cher n'est pas forcément un indice qu'il y ait favoritisme
de sa part. L'entreprise qu'il soutient est peut-être réellement
plus perfor-mante que les autres en termes professionnels.
- Certes, mais quand c'est toujours la même entreprise qui
l'emporte, on peut s'interroger.
- Et bien, interrogeons nous, reprend Marie en souriant. C'est
quoi les indices qui vous inquiètent ?
Alexandre et Véronique développent leur point de
vue. Chacun y va de son commentaire. La directrice conclut la
discussion.
- Voici ce que nous allons faire. Chacun va reprendre les dossiers
qu'il a suivis avec BG au cours des deux dernières années
: montants estimés du marché, état des diverses
propo-sitions, montant de l'attribution, etc. Nous établissons
un tableau synthé-tique. Si l'impression d'une trop grande
fréquence d'attribu-tion au même soumissionnaire
se confirme, j'en parle à l'élu et il décidera
ce qu'il fait de cela. Après tout, c'est lui qui signe
les attributions et qui prend les risques de devoir éven-tuellement
affronter le recours d'un candidat évincé. Notre
devoir est de l'informer au plus juste. Vous me fournissez les
données pour la fin de la semaine. De mon côté,
je vois avec le directeur de l'espace public ce qu'il pense de
cet agent. OK ?
- OK, répondent les cinq participants à la réunion.
Chacun s'en retourne dans son bureau à ses tâches
ordinaires.
Du même auteur
Laïcité et enseignement - Armand
colin - 1996
Laïcité : textes majeurs - Armand Colin - 1997
L'école dans la Drôme - 1830/1880 - Editions et Régions
- 2006
Meurtre à Nyons - Une énigme au pays des olives
- Editions et Régions - 2009
Meurtres dans les Baronnies. Le manuscrit de Sainte-Jalle. 2014
En collaboration avec Chantal Forestal
La laïcité par les textes, documents
fondamentaux et matériaux d'ensei-gnement - L'Harmattan
- 2013
Tome 1 - La laïcité, genèse du concept
Tome 2 - La laïcité aujourd'hui, enjeux et controverses
Tome 3 - École et laïcité, un lien privilégie
Contributions à des ouvrages collectifs
Feu les écoles normales - L'Harmattan
- 1994
Le Plan Langevin-Wallon. Une utopie vivante - PUF - 1998
En préparation
L'École dans la Drôme - 1880/1914
EAN : 978 284794 1609
© E & R, EDITIONS ET REGIONS-LA BOUQUINERIE.
VALENCE. 2017
TOUTE PHOTOCOPIE / REPRODUCTION INTERDITE.
Diffusion exclusive de plus de 400 titres
sur la Drôme et l'Ardèche par :
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Dans la même collection (par ordre de parution) :
Meurtre à Jaujac. Gabriel Jan
Meurtres à Ruoms. Philippe Granchamp
Meurtres à Valence. Gabriel Jan
Meurtre à Annonay. Raymond Pascal
Meurtre aux Vans. Frances Harper
Meurtre à Nyons. Gérard Bouchet
Meurtre à Aubenas. Gabriel Jan
Meurtre à Crussol. David Vinson
Meurtre à Peyrebeille. Jean-Marc Gardès
Meurtres à Privas. Jean Nito
Meurtre à Montélimar. Roland Brolles
Meurtre à Davézieux. Raymond Pascal
Meurtre à Chomérac. Gabriel Jan
Meurtre à Crest. Chris Escot
Meurtre à Alissas. Jean Nito
Meurtres à Romans. Claude Ferrieux
Meurtres à Tournon. Yohann Fourey
Meurtre à Coux. Jean Nito
Meurtre à Vals-lès-Bains. Gabriel Jan
Meurtre à Thueyts. Gabriel Jan
Meurtre à Bourg-lès-Valence. Anny Blaise Resnik
Meurtre à Die. Chris Escot
Meurtre à Vallon-Pont-d'Arc. Philippe Granchamp
Meurtre dans les Baronnies. Gérard Bouchet.
Autres policiers régionaux :
Le mystère du bréviaire de Valence. Jean-Louis Thomas
Vinson. L'assassin habite
Privas