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et
https://www.youtube.com/watch?v=YBvIBbtpajwJésus est né en Ardèche ! LES GASPARDS
ENTRETIEN AVEC SAMANTHA GUERRY ET VINCENT LANDELLE DU GROUPE LES GASPARDS
Samantha et Vincent, pouvez-vous présenter votre groupe de musique les Gaspards ?
Cest un groupe qui existe depuis 2004. Au tout début avec les Gaspards nous avons commencé à nous produire en acoustique avec le spectacle la Guinguette à roulettes à loccasion de divers événements. En 2013 nous avons eu envie dexplorer la scène avec le projet Little New York dans ton bled et dont le répertoire est influencé par les musiques du monde. En 2019 une nouvelle
création sur scène Des mots dans lair a vu le jour.Comment est né le groupe ?
Le groupe les Gaspards est né suite à un spectacle monté avec une compagnie de théâtre, la Cie du passage, pour un accompagnement musical sur des lectures de séries noires. A lépoque Vincent avait composé des morceaux dans une sonorité jazz avec laccordéon, la contrebasse et la batterie. Cela a bien fonctionné et nous a donné envie daller plus loin dans ce projet artistique.
Qui composent les Gaspards ?
Le noyau dur cest nous, Samantha et Vincent. Selon les projets, des musiciens qui viennent de la Drôme, de lArdèche et de la région lyonnaise se joignent à nous. Il sagit de Laurianne Lapra, Cyrille Savoi, Benjamin Plante, Stéphane Pardon, Lionel Moine, Jérôme Burillon. Chacun amène son expérience musicale et sa bonne humeur. une musique multiple, colorée et populaireQuest ce que la Guinguette à rou-lettes ?
Ce spectacle est un close-up musical festif et interactif qui amène un ton joyeux et décalé. Il est joué le plus souvent avec cinq musiciens. Il y a Laurianne Lapra à la batterie et au chant, Samantha à
laccordéon et au chant, Cyrille Savoi à la flûte traversière et au saxophone soprano, Benjamin Plante au saxophone ténor et Vincent à la contrebasse. Nous défendons la forme musicale acoustique. Nous tenons beaucoup au son brut quoffre cette Guinguette à roulettes car ça permet dapprécier la musique dune autre façon. Avec ce spectacle nous aimons être proches du public hors-scène. Nous proposons des tableaux musicaux qui posent différentes ambiances : swing, klezmer-tsigane, guinguette et latino-américaines. Et grâce à un répertoire très large puisé dans nos compositions et dans plusieurs styles, des moments inattendus où la musique prend une autre dimension peuvent arriver. Le rapport au public est différent et on aime beaucoup ça.
De quoi parle votre spectacle Little New York dans ton bled ?
Little New York dans ton bled est un projet en scène avec nos compositions inspirées des musiques du monde dans lequel nous sommes quatre musiciens : Stéphane Pardon à la batterie, Cyrille, Samantha et Vincent. Cest comme une histoire musicale qui commence avec des musiques latino-américaines puis passe par les musiques africaines, réunionnaises et qui finit avec des musiques klezmer et des pays dEurope de lEst.le créole-ardéchois
Loriginalité du projet est le fait dimaginer quen Ardèche il existe une contrée où sont joués tous ces styles musicaux grâce à une forte immigration et un fort métissage culturel. Nous nous servons des lieux typiques et des personnages ardéchois pour inventer nos histoires. Nous faisons par exemple un hommage aux mémés dans une langue quon appelle le créole-ardéchois,
nous jouons de la musique africaine en hommage à Lucie, la plus ancienne femme du monde, et tout ça avec accordéon et contrebasse qui ne sont pas très typiques en Afrique, nous chantons un rap qui se veut rural sur les personnes qui font du miel et qui vont le vendre à Paris Cest très joyeux et coloré !Quelle est lhumeur de votre nouvelle création ?
Des mots dans lair est un spectacle plus intimiste où nous sommes tous les deux avec laccordéon, la contrebasse et la voix. Le répertoire est également fait de nos compositions et de nos chansons dans un son swing, tango, chansons françaises et dautres sons comme des références à la musique classique ou au jazz. Le chant est très présent. Ce projet musical aborde des thèmes qui nous touchent, évoque des personnages et des situations qui nous ont inspirés. Nous avons aussi voulu dire des textes entre les morceaux pour faire le lien avec le public et aller plus loin quun simple concert. Et pour linstant ça fonctionne très bien !
Avez-vous enregistré des disques ?
Oui avec le spectacle Little New York dans ton bled nous avons trois disques. Le premier disque est épuisé mais les deux derniers (Racines imaginaires et Vibrations vagabondes) sont encore disponibles.Comment peut-on vous trouver sur internet ?
Nous avons un site internet www.lesgaspards.com et sur ce site il est possible de trouver des informations sur nos trois spectacles avec les dates des concerts, des vidéos, du son et dautres éléments. Nous présentons notre musique dans toute la France mais nous avons aussi beaucoup de plaisir à jouer en Drôme-Ardèche.
Pour finir comment définissez-vous votre musique ?
Cest une musique multiple, colorée et populaire. Populaire car elle fait partie de la vie et de lhistoire des gens.
CHATEAUBRIAND A TAIN ET AVIGNON
En1802, François-René de Cha-teaubriand
(1768-1848) avait fait en bateau la descente du Rhône car
il avait appris qu'un imprimeur d'Avignon venait de mettre en
vente un édition contrefaite du Génie du Christianisme.
Après un arrêt à Tain, où il termina
un article par une image que lui inspirèrent les deux tours
qui dominent Tournon, il débarqua sur le quai d'Avignon
et eut le juste pressentiment d'entrevoir la terre latine. "
Les voyages transalpins, déclare-t-il, commençaient
autrefois par Avignon ; c'était l'entrée de l'Ital-ie.
" Il alla jusqu'à Vaucluse, en souvenir de Pétrarque,
et cueillit, au bord de la Fontaine, des bruyères parfumées
et la première olive que portait un jeune olivier. Une
belle gravure, que nous reproduisons ici, parut dans les Mémoires
d'Outre-Tombe. Elle a pour légende : " Chateaubriand
dans la petite auberge de Tain ". ( Gravure de F. Delannoy
d'après R. Demoraine).
L'année suivante, Bonaparte le nommait secrétaire
d'ambassade à Rome, auprès de son oncle, le cardinal
Fesch. Voici sa relation dans ses Mémoires d'outre-tombe,
2ème partie, livre 14, chapitre 2, Voyage dans le Midi
de la France en 1802, rédigé en 1838.
" Le 27 octobre (1802), le bateau de poste qui me conduisait
à Avignon, fut obligé de s'arrêter à
Tain, à cause d'une tempête. Je me croyais en Amérique
: le Rhône me représentait mes grandes rivières
sauvages. J'étais niché dans une petite auberge,
au bord des flots ; un conscrit se tenait debout dans un coin
du foyer ; il avait le sac sur le dos et allait rejoindre l'armée
d'Italie. J'écrivais sur le soufflet de la cheminée,
en face de l'hôtelière, assise en silence devant
moi, et qui, par égard pour le voyageur, empêchait
le chien et le chat de faire du bruit.
Ce que j'écrivais, était un article déjà
presque fait en descendant le Rhône et relatif à
la Législation primitive de M. de Bonald. Je prévoyais
ce qui est arrivé depuis : " La littérature
française, disais-je, va changer de face ; avec la Révolution,
vont naître d'autres pensées, d'autres vues des choses
et des hommes. Il est aisé de prévoir que les écrivains
se diviseront. Les uns s'efforceront de sortir des anciennes routes
; les autres tâcheront de suivre les antiques modèles,
mais toutefois en les présentant sous un jour nouveau.
Il est assez probable que les derniers finiront par l'emporter
sur leurs adversaires, parce qu'en s'appuyant sur les grandes
traditions et sur les grands hommes, ils auront des guides plus
sûrs et des documents plus féconds. "
Les lignes qui terminent ma critique voyageuse sont de l'histoire
; mon esprit marchait dès lors avec mon siècle :
" L'auteur de cet article, disais-je, ne se peut refuser
à une image qui lui est fournie par la position dans laquelle
il se trouve. Au moment même où il écrit ces
derniers mots, il descend un des plus grands fleuves de France.
Sur deux montagnes opposées s'élèvent deux
tours en rui-nes ; au haut de ces tours sont attachées
de petites cloches que les montagnards sonnent à notre
passage. Ce fleuve, ces montagnes, ces sons, ces monuments gothiques,
amusent un moment les yeux des spectateurs ; mais personne ne
s'arrête pour aller où la cloche l'invite. Ainsi
les hommes qui prêchent aujourd'hui morale et religion,
donnent en vain le signal du haut de leurs ruines à ceux
que le torrent du siècle entraîne ; le voyageur s'étonne
de la grandeur des débris, de la douceur des bruits qui
en sortent, de la majesté des souvenirs qui s'en élèvent,
mais il n'interrompt point sa course, et au premier détour
du fleuve, tout est oublié. "
Arrivé à Avignon la veille de la Toussaint, un enfant
portant des livres m'en offrit : j'achetai du premier coup trois
éditions différentes et contrefaites d'un petit
roman nommé Atala . En allant de libraire en libraire,
je déterrai le contrefacteur, à qui j'étais
inconnu. Il me vendit les quatre volumes du Génie du Christianisme
, au prix raisonnable de neuf francs l'exemplaire, et me fit un
grand éloge de l'ouvrage et de l'auteur. Il habitait un
bel hôtel entre cour et jardin. Je crus avoir trouvé
la pie au nid : au bout de vingt-quatre heures, je m'ennuyai de
suivre la fortune, et je m'arrangeai presque pour rien avec le
voleur.
Je vis madame de Janson, petite femme sèche, blanche et
résolue, qui, dans sa propriété, se battait
avec le Rhône, échangeait des coups de fusil avec
les riverains et se défendait contre les années.
Les voyages transalpins commençaient autrefois par Avignon,
c'était l'entrée de l'Italie. Les géographies
disent : " Le Rhône est au Roi, mais la ville d'Avignon
est arrosée par une branche de la rivière de la
Sorgue, qui est au pape. " Le pape est-il bien sûr
de conserver longtemps la propriété du Tibre ? On
visitait à Avignon le couvent des Célestins. Le
bon roi René, qui diminuait les impôts quand la tramontane
soufflait, avait peint dans une des salles du couvent des Célestins
un sque-lette : c'é-tait celui d'une femme d'une gran-de
beauté qu'il avait aimée..." "
René Adjémian, Expert en livres anciens.