La Bouquinerie

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Manuscrit du XVIIIe siècle concernant le
COMMERCE DU LANGUEDOC
(au XVIIIe siècle)

Manuscrit réglé de 84 pages
de la seconde moitié
du XVIIIe siècle
(vers 1760)
concernant en particulier
Les péages sur le Rhône
dont ceux de l'ARDECHE et de la Drôme.
grand in 4 (32,3 cm x 21 cm)

d'une écriture fort lisible sur velin à la forme
Reliure début XXe en 1/2 toile rouge.
Dos lisse, filets, titre gravé.
Très bel exemplaire réglé avec 23 lignes par page d'une écriture fort lisible concernant Le commerce : commerce des soies p 1 à 24. Les péages du Rhône (p 25 à 67). La navigation sur le Rhône page 68 à 84.

Très rares et précieuses informations sur le commerce, la navigation et particulièrement les péages sur le Rhône
(Drôme, Ardèche, Camargue)
dans la seconde partie du XVIIIe siècle.


L'auteur anonyme dans cette étude très précise concernant en particulier le commerce de la soie, du vin et du bois nous fait un listing très précis des nombreux péages sur le Rhône de Lyon à la mer.

Dans la première partie il s'étend particulièrement de la foire de Beaucaire, de l'approvisionnement et de la qualité. " La livre de soye qui coûte 15 sols en vaut souvent plus de 50 lors qu'elle est travaillée. " Il affirme qu'il faut empêcher de sortir nos matières premières, " afin d'empêcher les Anglais et les Suisses de s'en saisir… " Il souligne encore les problèmes de main d'œuvre qui est un sixième en dessous à l'étranger car ils ont " un sixième de plus de jour ouvrable " ! Il parle de Vaucancon qui a fondé " en Vivarais " à Aubenas la première manufacture royale de soie dirigée par Deydier ce qui nous indique que ce manuscrit a été écrit après 1752.

Notre auteur affirme aussi qu'il serait nécessaire pour le commerce de creuser un canal jusqu'à Narbonne pour prolonger celui du Languedoc. Ses propositions son très intéressante pour développer la Narbonnaise : il demande à ce que " les terres soient retirées des mains oisives qui les possèdent pour les affermer ou les remettre en des mains laborieuses parce que l'intérêt public doit l'emporter sur l'intérêt particulier. " !

Notre auteur questionne sur le " nombre prodigieux des péages sur le Rhône et des vexations qu'elles y donnent lieu. " Et d'argumenter que ces péages font un tord considérable au commerce : " … les bois pourrissent sur plante dans le Vivarais et le Forest pendant qu'ils manquent totalement dans la Provence et le Languedoc… Et de conclure : " Reste de la barbarie du gouvernement féodal qui a longtemps tyrannisé la France et qui en avait banni l'industrie et les arts. ".

L'auteur va donc faire l'inventaire de tous les péages en donnant " Les noms respectables des seigneurs propriétaires de ces péages " ainsi que tous les droits de péages pour chaque marchandise. On n'est pas sous la Révolution ! " Pour le bien public et la gloire du Roy attaché au bonheur de ses peuples.

Nous ne donnerons que quelques particularités pour chaque péage

…1- Péage de la Motte (Maison de Nogaret)… " le muid de vin contenant douze barreaux pesant 120 L chacune paye 1L . On perçoit de plus 3 barreaux de vin en nature sur toutes les barques chargées de vin soit grandes soit petite. Et de commenter : " ce second droit est injuste : 1e Est-il naturel qu'une barque qui ne porte que 10 muids de vin paye autant que celle qui en porte 60, et n'est-il pas à présumer que dans l'origine inconnu de ce péage, on a du fixer la grandeur et le chargement de la barque sur laquelle on devoit prélever les trois barreaux de vin en question. 2e. Le receveur péager prétend être autorisé par la pancarte à percevoir 3 barreaux de vin en nature. N'est-il pas injuste d'obliger un voiturier à percer une pièce de vin en tirant trois barreaux pour payer le péage ? Il est vrai que communément ce droit est converti en argent mais c'est toujours au préjudice du voiturier parce que le receveur péager fixe au vin le prix qu'il lui plait et que le voiturier n'ose disputer, aimant mieux payer le double de la valeur que de s'exposer à perdre une pièce de vin entière comme il arriveroit nécessairement si on en tiroit les trois barreaux de vin en nature… "

2- Péage d'Arles (appartient à l'Archevêque). " On y évalue la charge de marchandise à 400 L pour le Languedoc sans distinction de la qualité des marchandises. Il n'est pas juste que le fer brut et la quincaillerie commune payent autant que les bijouteries fines et autres marchandises précieuses… "

3- Tarascon (Célestins d'Avignon). Même problème qu'à Arles. Sous prétexte de pancarte mal expliquée les droits deviennent identiques quel que soit la marchandise.

4- Beaucaire. (Domaine du Roy). " Ce péage demande la même réforme que celle qui a été faite au Bourg Saint Andéol (dont on fera mention) où la pièce de vin a été fixée à un muid contenant 12 barreaux " pezant " 120 L chacun. "

5. Péage de Roquemaure et Lhus. (Les 2 appartenant au Prince de Soubise). " On croit que le Duc de Richelieu en a une partie ". " Cependant les marchandises sont différenciées dans la pancarte du péage, même abus qu'à celui de Tarascon et par conséquent, même réforme. "

6- Péage de Paty.(Réuni aux fermes du Roi). Vous trouvons dans A.N., H4 2953. Extrait du procès-verbal de tournée de M. Chalut de Vérin fermier général (1753) : " Pour éviter ces détournements de la circulation, les propriétaires de péages préféraient parfois consentir une réduction de leurs droits afin d'éviter une trop forte déperdition du trafic. Sur le Rhône, ces réductions de droits étaient de l'ordre de 12 à 20 %. Au Paty, le " péage se lève avec beaucoup de douceur et le receveur a ordre de faire 12 % de grâce ".

7- Péage de Mornas (appartient à la Ville de Mornas). " Péage exigé avec la dernière rigueur ".

8-Péage du Saint Esprit. (Princesse de la Roche sur Yon). " … Les uns payent 14 pour cent par charge de marchandise de 4 quintaux la charge poids de Languedoc, les autres 18. Cette inégalité prouve l'injustice du receveur et l'abus qu'il fait de l'obscurité de la pancarte… " De plus ici on paie aussi à vide ! Un droit pour le bateau, un droit pour la charge. On parle pour conclure de : " l'injustice de ce péage. ".

9- Bourg Saint Andéol. (Evêque de Viviers). " … il eut été plus encore à désirer pour le bien du commerce que ce péage eut été entièrement supprimé… ".

10- La Batie. (Communauté de la ville).

 

11- Baix. (Melle de la Roche sur Yon). " On prend 3 L pour chaque tonneau de vin grand ou petit… même injustice que dans les autres péages. " Un droit est aussi pris pour le seigneur de Monaco. 12- La Voulte (Prince de Soubise). On perçoit dans le même bureau le péage de Beauchastel du Poulsin (sic). Mêmes inconvénients.

13- Tournon. 3 péages perçus en ce bureau appartenant au Prince de Soubise. " … les différences de mesures occasionnent des disputes journalières entre le receveur et les voituriers… ".

 

14- Saint Rambert appelé le Paté (Patte). " On crie que ce péage appartient à M. le S. Vallier, il ne le perçoit que dans un certain temps de l'année… ". 15- Serrières. (Prince de Conti. Mêmes inconvénients. Un chapitre est ensuite spécialement écrit pour les péages perçus sur les bois avec le montant pour chaque péage. Les droits sur les planches et les planchers sont qualifiés d' " exorbitants ". Il est expliqué que le péage se fait sur le prix estimé mais celui-ci montant considérablement à chaque péage, le prix du péage suivant augmente ! De plus à Valence et à Saint Esprit on prélève aussi en nature ! " Ce double droit est une assurément une vexation, il n'est as naturel de croire que dans l'origine du péage, on ait mis un droit en argent et un droit en nature… "

A cela s'ajoute aussi un droit sur le bateau ! S'ensuit ensuite le détail de la façon dont il est procédé au péage. Chaque partie minorant ou majorant le volume ou la valeur. Les négociations peuvent durer des heures voire des jours. Les voituriers peut demander à ce que tout soit vérifié au déchargement mais la procédure et longue, coûteuse et agrémentée d'une amende appelée " frais de consigne " ! La contestation peut aller à Paris. Qui va se risquer à une telle procédure fort coûteuse ? On y parle aussi de la façon dont sont rédigés les actes de paiement qui ne comportent pas les poids et mesure ainsi que les dangers de péages et du retardement de la navigation. Un jour de retard à la foire de Beaucaire par exemple et tout est fichu.

Le chapitre suivant est consacré au " Plan de réforme de tous les péages ". Une dizaine de mesures sont détaillées dont le regroupement des péages à Valence, Pont St Esprit et Beaucaire… " M de Banville dans ses mémoires sur le Languedoc a démontré tout le tort que ces péages faisoient au commerce et la nécessité d'y remédier… ". Mauvaise Navigation du Rhône : Cette très intéressante partie nous explique par exemple la construction d'une jetée quai importante faite au pont Saint Esprit qui a ensablée une partie du Rhône et produit de grands terrains obligeant d'accoster bien plus en dessous de la ville. Se pose ici le problème de la délimitation des rives qui étaient changeantes. Les rochers devraient servir de point de limite et de… " canalisation ".

Chapitre : " Isles de Camargues, rétablissement du Port de Bouc et navigation de la partie inférieure du Rhône ". Difficulté de la navigation. Banc de sable. Nécessité d'un canal proposé par Vauban. " … une partie des habitants vivent et meurent en vrais sauvages. Cette isle stérile (la Camargue) et submergée souvent par les eaux, comme l'Egypte l'est par celles du Nil, elle pourroit à la faveur de quelques canaux et avec fort peu de dépense devenir une petite Hollande qui fournirait des graines et des bestiaux à la Provence qui en manque, et des matelots à la marine. Enfin on va défricher des terres au Canada, il en est dans le royaume d'incultes, d'abandonnées, pourquoi ne pas les mettre en valeur ? " Une autre mesure concerne le Faux saunage qui serait évité et le Port de Bouc assurerait la navigation qui s'arrête à Avignon.

Exceptionnel et unique
1250 euros

 

 

 

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