Un nouveau livre fruit d'importantes recherches dans les archives de la Drôme et de l'Ardèche, est chez l'imprimeur. Livre de circonstance ? simplement une belle recherche historique tout à fait inédite sur les épidémies qui ont frappé nos départements. Un livre événement qui nous fera relativiser tout ce que nous vivons. qui ont frappé nos deux départements au cours des siècles C'est un voyage historique que propose l'auteur au travers de ce livre. Rédigé en période de confinement, il nous interroge : avons-nous déjà traversé d'autres tempêtes épidémiques ou pandémiques, ou bien vivons-nous quelque chose d'unique dans l'histoire de l'humanité ? C'est à travers de multiples documents et archives recueillies patiemment que l'auteur retrace l'historique de toutes ces maladies qui ont touchés nos deux départements drômois et ardéchois. Peste, lèpre, choléra, vous trouverez ici de nombreux faits historiques, comme les chroniques de la peste de Tournon-sur-Rhône ou l'épisode méconnu de la ligne de santé du pays nyonsais de 1720, mais également de nombreux témoignages d'époque. Vous trouverez également un état des nombreux hôpitaux de nos départements à travers le temps. Enfin, au travers de ces pages, vous découvrirez surtout que les cycles épidémiques ou pandémiques sont cycliques, ainsi que l'histoire des hommes et femmes qui, courageusement, se sont levés pour combattre ces différents fléaux. " LE LIVRE INCONTOURNABLE
SUR LES EPIDEMIES DROMARDECHOISES Format : 16 x 24 cm. 192
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AU COURS DES SIECLES ", RENE SAINT-ALBAN
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Bonnes fêtes
Table des Matières
Propos liminaires
Partie I
Chronologie de nos épidémies
Définition de quelques termes
Chronologie en France
Chronologie en Drôme-Ardèche
Quelques événements météorologiques
notables
A/ Les hivers
B/ Les étés
Partie II
Historique de nos épidémies
La lèpre, ou mal ardent
La peste, ou fléau de Dieu
La ligne de santé
Le choléra
La grippe espagnole
Autres maladies notables
La syphilis
Catastrophes agricoles dans la Drôme
Partie III
Comment se soignait-on ?
La figure tutélaire du médecin
Remèdes et autres panacées
Partie IV
De quelques institutions hospitalières en Drôme-Ardèche
La maison des frères de Saint-Jean-de-Jérusalem
Les hôpitaux de Romans
Les hôpitaux de Valence
Autres hôpitaux drômois
De quelques hôpitaux en Ardèche
Conclusion
Bibliographie
Remerciements
Index des noms
Table des Matières 1
Indes des noms de lieux
Ailhon, 83
Aix, 56, 67, 68, 159, 168
Andance, 24, 91
Anjou, 16, 18
Annonay, 21, 22, 23, 24, 31, 35, 36, 48, 49, 50, 94, 118, 162,
163, 169
Antraigues, 49, 50
Apt, 73
Arpavon, 106, 107, 108, 110, 111, 112, 113, 167
Arras, 94
Assions, 92
atteint Saint-Laurent-Les Bains, 49
Aubenas, 23, 25, 36, 49, 50, 93, 99, 118, 119, 163, 169
Auriolles, 178
Avignon, 21, 56, 78, 121
Baix, 93
Banne, 178
Bannes, 55
Beaumont, 43, 44
Beauvoisin, 78
Bénivay-Ollon, 78
Borne, 178
Bourg-de-Péage, 63, 64, 66
Bourg-Saint-Andéol, 49, 55, 93
Bouvante, 144
Bretagne, 16, 17, 18, 89, 138, 139
Buis-les-Baronnies, 78, 162
Buisson, 73, 108
Cabrières, 78
Carpentras, 67, 78
Chabeuil, 162
Chabrillan, 126
Chalencon, 94
Chambonas, 93
Chassezac, 49, 178
Chassiers, 23, 49
Chateaubourg, 94
Cliousclat, 126
Comtat, 78, 79
Cornillac, 72
Cornillon, 72
Crestet, 84
Cruas, 93
Dauphiné, 43, 71, 73, 78, 80
Devesset, 94
Die, 73, 161
Dieulefit, 162
Dijon, 51, 52
Durance, 72, 74, 78, 81
Embrun, 73
Érôme, 105, 106
étang de Thau, 27
Eygues, 77, 82
Gap, 73
Gévaudan, 23, 80
Gravières, 49
Grenoble, 73, 155, 160
Grignan, 72, 162
Grospierres, 178
hôpital de la Charité, 152
hôpital de la Magdeleine, 158
hôpital de Notre-Dame de Pailherey, 152
hôpital de Pierre Galtier, 150
hôpital de Saint-Grégoire, 155
hôpital des Infects, 150, 156, 158
hôpital des Jacinières, 38, 148, 158
hôpital des Repenties, 158
hôpital du Bourg, 160
hôpital du Colombier, 57, 149, 150
hôpital du Pont, 160
hôpital du Saint-Esprit, 155
hôpital Général, 150, 151, 152, 158, 159,
160
hôpital Neuf, 156
hôpital Notre-Dame de la Susterie, 156
hôpital Saint-André, 160
hôpital Saint-Antoine, 155, 160
hôpital Sainte-Marthe ou Saint-Georges, 160
hôpital Saint-Étienne, 155
hôpital Saint-Félix, 155, 159
hôpital Saint-Jacques, 160
hôpital Saint-Jean, 159
hôpital Saint-Sébastien, 156, 158
hôpital Saint-Vincent ou de Saint-Jean-de-Jérusalem,
161
hôpital Vieux, 150
Hôtel-Dieu, 37, 159, 160, 161, 163
Jabron, 77
Joyeuse, 49, 122
La Louvesc, 23, 50
La Voulte, 91, 94
Labaume, 31
Labégude, 93, 98, 99
Lagas, 78
Lagorce, 93
Largentière, 23, 49, 50, 91, 92, 94, 95, 117, 125, 167
La-Roche-de-Glun, 65
Laurac, 93
Lavilledieu, 24, 100
Le Pouzin, 24, 91
Léoncel, 162
Limony, 94
Loriol, 126
Lyon, 33, 35, 50, 51, 52, 98, 102, 160
Mâcon, 52
Marseille, 18, 20, 23, 27, 50, 65, 67, 68, 69, 71, 73, 74, 80,
89, 98, 112, 119, 127, 150, 157
Mazan, 78
Melun, 17
Mercurol, 51
Méthamis, 78
Mirabel, 72, 74, 77, 162
Mollans, 69, 75, 78, 82
Montbrun, 74, 78
Montélimar, 55, 56, 73, 126, 161
Montpellier, 49, 73
Montréal, 93
Nyons, 67, 69, 70, 71, 72, 73, 76, 78, 79, 80, 81, 82, 106, 107,
109, 162
Olivier de Serres, 177, 178
Orange, 73
Païolive, 178
Paris, 16, 17, 27, 59, 89, 90, 91, 113, 167
Pertuis, 73
Peyrins, 40, 44, 146
Piégon, 74, 77
Pierrelatte, 55, 69, 113, 162
Pisançon, 38, 44, 146
Plaisian, 78
Poët-Laval, 161
Poitou, 16
Pont-d'Aubenas, 99
Pouzat, 94
Pouzin, 93
Préaux, 84
Privas, 49, 91, 93, 94, 95, 117, 163
Provence, 26, 71, 72, 73, 80, 105
Rémusat, 72
Rhône, 21, 26, 27, 31, 36, 38, 49, 50, 55, 65, 74, 77, 90,
160, 162, 163
Rochecolombe, 101
Rochemaure, 55, 93
Rochepaule, 94
Roiffieux, 36
Romans, 21, 23, 31, 37, 38, 39, 40, 42, 43, 56, 57, 58, 59, 60,
61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 73, 90, 103, 104, 105, 106, 143, 144,
145, 146, 147, 148, 149, 150, 151, 152, 153, 154, 158, 160, 161,
167, 169
Rousset, 69, 82
Ruoms, 24, 93, 98, 101
Sablières, 117
saccol, 178
Sagnes, 176
Saint-Agrève, 24, 94
Saint-Alban-d'Ay, 84
Saint-André-des-Effangeas, 94
Saint-Didier, 99, 156
Saint-Donat, 43, 44, 60
Sainte-Foy, 37, 40, 43, 57, 66, 146, 147, 148
Saint-Jean-En-Royans, 162
Saint-Laurent-du-Pape, 93
Saint-Laurent-les-Bains, 93
Saint-Laurent-Les-Bains, 102, 163
Saint-Marcel, 93, 161
Saint-Marcel-de-Crussol, 93
Saint-Marcellin, 73
Saint-Martin-d'Ardèche, 93
Saint-Maurice, 77, 81
Saint-May, 72
Saint-Paul-Trois-Châteaux, 76, 77, 162
Saint-Privat, 99
Saint-Remèze, 101
Saint-Restitut, 77, 138
Saint-Sauveur-de-Cruzières, 93
Saint-Symphorien, 84, 93
Saint-Symphorien-de-Mahun, 84
Saint-Vallier, 162
Sallèles, 49
Sampzon, 178
Satillieu, 36, 84
Sault, 76, 78
Savasse, 104, 161
Séderon, 78
Sisteron, 77, 78
St-Paul-le-Jeune, 178
Suze, 69, 74, 77, 162
Teil, 93
Thines, 117
Toulon, 98, 112
Tournon, 21, 23, 31, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 58, 62, 91, 94,
163, 168
Tulette, 69, 76, 77
Ucel, 93, 99
Usclades, 24
Uzer, 93
Vaison, 79
Valence, 30, 35, 38, 40, 42, 43, 49, 51, 55, 56, 57, 59, 67, 73,
90, 102, 108, 119, 133, 144, 148, 149, 152, 153, 154, 155, 156,
157, 158, 159, 160, 161, 162, 163, 167, 168
Vallon, 49, 93, 121
Vals, 49, 93, 97, 98, 99, 138
Vans, 93, 98
Vaux-en-Velin, 51
Venterol, 69, 79
Vernoux, 163
Vesseaux, 83
Veyrines, 84
Vienne, 36, 43, 65, 73, 149, 150, 154
Villeneuve-de-Berg, 25, 100, 176, 177
Vinezac, 23, 49
Vinsobres, 69, 77, 81, 109
Viviers, 21, 48, 49, 91, 92, 93
Vogüé, 24, 94, 95, 96, 97, 98, 167
Voley, 37, 38, 39, 40, 42, 43, 167
Propos liminaires
L'Histoire, celle avec un grand H, est souvent porteuse de
leçons que nous devons toujours méditer afin de
ne pas refaire les mêmes erreurs. Mais avant tout, l'Histoire
est cyclique, et l'ensemble des historiens vous le diront, des
moments de troubles et de tensions suivent toujours des moments
de paix. Qu'il s'agisse de guerres, de révoltes, de révolutions,
les temps troublés sont périodiques, souvent plus
ou moins longs, et sont souvent précédés
de crises économiques ou morales et suivies d'une embellie.
La première guerre mondiale, par exemple, a été
précédée de tensions internationales vives
qui ont conduit aux extrémités que l'on connaît,
avant d'amener les années 20, des années d'insouciance
et de bonheur connues sous le nom des " Années Folles
". Le crash de Wall Street, les récessions et les
humiliations ont alors fourni un terreau fertile sur lequel ont
pu pousser les idées fascistes et nazies en Italie et en
Allemagne, annonçant l'arrivée d'une nouvelle guerre
qui, à son tour, sera suivie d'une période de prospérité
intense que furent les Trente Glorieuses
Et ainsi de suite
!
Tel en a été fait notre passé, et tel sera,
n'en doutez point, notre futur, qu'il soit proche ou lointain.
Cependant, de temps à autre, au milieu de ces périodes
viennent se greffer des bizarreries qui n'ont rien à voir
avec les tensions internationales et qui finissent de façon
dramatique. Nous en vivons une au moment où je pose les
premières lignes de ce nouvel ouvrage, jour 2 de notre
second confinement, ici en France et plus précisément
dans mon doux village de Mauves, dans ma belle Ardèche.
Alors bien entendu, il est inutile de refaire l'histoire : vous
êtes certainement toutes et tous dans la même situation
que moi, à regarder passer les nuages à travers
vos vitres à espérer en un bonheur qui devient hypothétique.
Car dehors rôde la menace, la COVID 19, puisque l'être
humain a décidé de mettre un nom sur tout ce qui
est important pour lui. Ce terrible virus, qui rôde dehors
et qui a déjà emporté près de 40 000
personnes en France à l'heure où j'écris
ces mots, vient de mettre la septième puissance économique
mondiale pour la seconde fois en un an à l'arrêt.
Il est inutile de se lancer dans un débat stérile
sur qui est responsable de quoi, nous avons une situation sanitaire
qui est ce qu'elle est, à nous de régler ce problème
et d'être solidaire !
Mais à l'orée de cette seconde mise sous cloche,
il me semble bon de se pencher en direction du passé afin
de l'interroger et de réfléchir : cette situation
est-elle vraiment inédite, ou bien nos valeureux anciens
ont-ils eu eux aussi à affronter pareille tempête
? Et si oui, s'en sont-ils sortis mieux que nous ? Bien entendu,
il est évident que la réponse est oui : d'autres
tempêtes ont soufflé en France et sur nos deux départements,
sinon je n'écrirais pas cet historique. Mais il semble
intéressant de noter que ce que j'ai nommé des bizarreries
qui surgissent ainsi sans vraiment qu'on s'y attende semblent-elles
aussi cycliques : après tout, la grippe espagnole de 1918
a débarqué sans que l'on sache vraiment comment,
à une époque où les échanges inter-nationaux
certes existaient, mais étaient nettement moins développés
qu'à l'heure actuelle.
Il n'est pas question d'analyser ici les causes et encore moins
les conséquences d'une épidémie. Les faits
sont souvent difficiles à analyser ou à comprendre,
mais ils sont ainsi : de temps en temps le monde est touché
par une pandémie qui se retrouve être plus ou moins
longue ou plus ou moins meurtrière. Elle prend souvent
naissance dans les pays asiatiques, frappe à une vitesse
folle, emporte des vies et repart sans la moindre explication,
nous laissant avec nos doutes et nos interrogations. Parfois,
elle s'installe et dure sur un territoire au détriment
d'un autre. Bref, vous l'aurez compris, une épidémie
ou une pandémie sont souvent imprévisibles.
Ce que je me propose ici de faire est de retracer le fil des épidémies
ou pandémies que nos ancêtres on pu connaître
et traverser, d'analyser au niveau historique les faits, rien
que les faits et les chiffres si ces derniers sont disponibles.
Cela n'est point aisé en revanche : les témoignages
existent, il y a beaucoup de documents à disposition, mais
les données, elles, sont au mieux parcellaires, au pires
totalement absentes. Alors, quelles méthodes utiliser pour
essayer de défricher tout ce qui pourrait aider à
cette tâche ?
L 'aspect historique est indéniable, mais rejoint, bien
évidemment, l'aspect folklorique. Nous sommes en des temps
plus ou moins lointains dans lesquels la raison scientifique n'en
est qu'à ses balbutiements. La peste, cette terrible affliction
sur laquelle j'insisterai énormément dans ces pages,
était ainsi nommée " le fléau de Dieu
", notamment au XIVème siècle : rien de scientifique,
comme vous pouvez le constater, dans cette appellation, mais en
revanche, malgré tout, certaines personnes se sont levées
pour se dresser contre la maladie, estimant qu'elle pouvait être
combattue et soignée autrement que par la prière.
La plupart de ces médecins, qui ont étudié
les symptômes et passé du temps au contact des malades,
sont pour la plupart décédés des suites des
maladies qu'ils étudiaient, mais ont permis de démontrer
que le fléau de Dieu n'était, au final, pas si divin,
même si les remèdes étaient pour la plupart
inefficaces.
Aujourd'hui, à la lumière de la situation que nous
subissons actuellement, mais que nous avons déjà
subi, il est bon de se retourner vers le passé et d'observer
ce qui nous est déjà arrivé. Peut-être
ne l'avons-nous tout simplement pas assez fait, et peut-être
au final n'avons-nous pas suffisamment tiré de leçons
de ce que nous avons déjà vécu. Au final,
les pandémies ne sont pas rares, et il n'appartient qu'à
nous de savoir gérer une crise sanitaire de façon
responsable. La grippe H1N1, il y a quelques années, est
la dernière forme pandé-mique connue qui a secoué
le monde : elle ne s'est finalement révélé
être qu'une grosse grippe assez violente certes, mais loin
des chiffres annoncés. Ici, la COVID 19 représente
encore quelque chose d'autre. Chaque pandémie est différente
: elles n'ont en commun que leur caractère cyclique et
leur méthode de soin, généralement par vaccin
ou par confinement afin de freiner la propagation. Cette dernière
option est, pour le moment, celle qui concerne, pour la seconde
fois en quelques mois, une majeure partie du monde et la totalité
de la France.
Mon ambition ici est de ne rien cacher, de ne rien enjoliver et
de ne rien laisser de côté. Encore moins de donner
le moindre avis sur la gestion de la crise, de ce qui est fait,
a été fait ou aurait dû être fait. Les
sachants et les scientifiques sont certainement beaucoup plus
calés en la matière que votre modeste serviteur.
Mon ambition est avant tout de vous divertir en vous plongeant
dans notre passé afin, une nouvelle fois, de partir à
la découverte des gens courageux qui ont fièrement
fait ce que nous sommes aujourd'hui.
Vive l'Ardèche libre !
Partie I
Chronologie de nos épidémies
L'Histoire, celle avec un grand H, est souvent capricieuse,
mais elle est aussi têtue. Comme nous l'avions dit en propos
introductifs, elle se veut cyclique, les jours de prospérité
précédant ceux de misère ou les jours de
joie précédent ceux de tristesse. Il en a toujours
été ainsi au cours des siècles. Cependant,
par intermittence, ces grands cycles sont perturbés par
un fait que personne n'aurait pu prévoir, et, sans vouloir
refaire l'introduction, cette bizarrerie est souvent une épidémie.
La chronologie des époques nous le prouve, les épidémies
appa-raissent souvent sans que l'on s'y attende et touche les
territoires, locaux, régionaux ou mondiaux, durant un laps
de temps plus ou moins élevé, parfois en une ou
plusieurs vagues plus ou moins meurtrières. Les populations
touchées sont souvent différentes, que ce soient
les jeunes ou les personne d'un certain âge, ou présentant
des comorbidités favorisant une infection. Nous allons
voir ici que les hommes et femmes du passé ont souvent
appris à vivre avec les épidémies, celles-ci
se manifestant à des moments beaucoup plus rapprochés.
Nous allons voir aussi que ce que nous appelons les vagues épidémiques
étaient également beaucoup plus longues et beaucoup
plus rapprochées dans le temps. Une épidémie
que l'on croyait éradiquée pouvait, sans que l'on
sache vraiment comment, se réveiller soudainement afin
de replonger un territoire, plus ou moins vaste dans le chaos,
la misère et le désarroi. Nous verrons alors que,
déjà, de premières conclusions pourront être
tirées.
Cependant, s'il semble bon et primordial de définir des
différentes périodes épidémiques qui
ont jalonné notre Histoire, que cette dernière soit
régionale, française ou même mondiale, il
apparaît encore plus nécessaire de commencer à
se pencher sur les différents termes que nous allons utiliser
ici sans perdre le lecteur. Car beaucoup de termes peuvent être
utilisés sans que l'on sache vraiment ce qu'ils peuvent
signifier parfois.
Définition de quelques termes
Avant toute chose, je tiens, bien évidemment, à
m'excuser auprès de celles ou de ceux ayant quelques compétences
médicales qui pourraient tenir ce livre entre leurs mains.
En effet, les définitions que je vais donner ici sont certainement
lacunaires et seront certainement critiquables, mais je ne me
suis tenu qu'aux définitions que n'importe qui pourraient
trouver dans n'importe quel dictionnaire de langue française.
Forcément lacunaires face à un dictionnaire médical,
elles restent néanmoins accessibles à la plupart
des lecteurs, et de l'auteur, de l'ouvrage.
Le terme épidémie se définit par la croissance
rapide de l'incidence d'une maladie dans une région donnée
et durant une période donnée. Elle se propage plus
ou moins rapidement en fonction du taux de contagiosité.
Toutes les maladies infectieuses ne sont pas contagieuses. Depuis
le début du XXIème siècle, les épidémies
les plus fréquentes sont celles de type Coronavirus. Le
terme apparaît en France pour la première fois au
XIème siècle, " Ypidime " en Ancien Français.
Il semble emprunté au grec " épidêmia
" (séjour dans un pays). Le phénomène
s'inscrit donc dans le temps, dans un espace donné et également
au nombre de victimes.
Le terme endémie se définit comme la présence
habituelle d'une maladie, en générale infectieuse,
dans une population déterminée ou une région
précise, avec une incidence d'une stabilité plus
ou moins stable. Par exemple, dans de nombreux pays africains,
le paludisme est endémique. Il est intéressant de
noter que, compte tenu de l'inci-dence élevée du
paludisme dans le monde par exemple, une mala-die endémique
peut toucher plus de personnes et être beaucoup plus mortelle
qu'une épidémie, voir qu'une pandémie.
Le terme pandémie se définit comme une épidémie
d'envergure tellement formidable qu'elle dépasse les frontières
des états. Elle se développe sur un territoire immensément
vaste. Selon les critères actuels de l'OMS, est considérée
comme pandémie une épidémie qui balaie au
minimum deux continents. Notons que derrière ce terme,
souvent, et à juste titre parfois, anxiogène, se
cache une réalité qu'il est bon de connaître
: le monde connaît régulièrement des pandémies,
notamment celle de la grippe qui touche l'ensemble du globe sur
un moment donné. Nous avons appris à vivre avec
la grippe, même si cette dernière tue encore et peut
même se révéler extrêmement meur-trière
certains hivers lors de certaines mutations virales. Certaines
pandé--mies sont, de même, nettement moins mortelles
que certaines épidémies ou endémies.
Le terme épidémiologie renvoie, bien entendu, à
l'étude des différentes épidémies,
même si cela à évolué. En plus de cela,
l'épidémiologiste travaille sur la fréquence
d'apparition des maladies et tente d'en découvrir les mécanismes
les plus complexes, sur les facteurs de risque, et la létalité
dont les épidémies sont responsables. On distingue
notamment l'épidémiologie descriptive qui recueille
des informations, l'épidémiologie analytique qui
analyse les déterminants des affections étudiées
et l'épidémiologie évaluative qui mesure
l'efficacité d'une politique de santé publique.
Le terme de virus désigne un agent infectieux qui nécessite
un hôte, souvent une cellule, dont il va utiliser le métabolisme
et les constituants pour se répliquer. Le terme vient du
latin est a été utilisé pour la première
fois par Ambroise Paré, l'un des médecins les plus
influents de son temps, au XVIème siècle
Le terme de virologie désigne la science qui étudie
les virus.
Le terme de virologue désigne le spécialiste des
virus.
Le terme de bactérie désigne un micro-organisme
unicellulaire et sans noyau (procaryote) dont le génome
est constitué d'ADN. Celui-ci consiste en un seul chromosome.
Le terme de vaccin désigne une préparation administrée
pour provoquer l'immunité contre une maladie en stimulant
la production des anticorps. On trouve dans les vaccins des suspensions
de micro-organismes inactivés ou atténués,
ou des produits ou dérivés de micro-organismes.
Le terme d'anticorps désigne une glycoprotéine complexe
utilisée par le système immunitaire adaptatif pour
détecter et neutraliser les agents pathogènes de
manière spécifique. Ils sont sécrétés
par des cellules spécifiques que l'on nomme les plasmocytes.
Le terme de confinement désigne la stratégie de
réduction des risques sanitaires obligeant, sous peine
de sanctions économiques ou pénales, une population
à rester dans son logement ou dans un lieu spécifique.
Le terme de maladière désigne le lieu d'isolement
et de prise en charge des malades de la lèpre. Elle est
également nommée Lépro-serie, Ladrerie ou
Maladrerie. Nous verrons que ce terme est parti-culièrement
important dans nos régions à une époque donnée.
L'OMS désigne l'Organisation Mondiale de la Santé.
Elle dépend de l'ONU (Organisation des Nations Unies) dont
elle est une agence spécialisée. Elle fut crée
en 1948. Elle dépend directement du Conseil Économique
et Social des Nations Unies et son siège se trouve à
Genève, en Suisse. Selon sa constitution, l'OMS a pour
objectif d'amener tous les peuples des états membres et
partenaires au niveau de santé le plus élevé
possible, la santé étant définie dans ce
document comme " un état complet de bien-être
physique, mental et social et ne consistant pas seulement en une
absence de maladie ou d'infirmité. "
Les mesures sanitaires consistent dans les mesures prises pour
freiner, puis stopper une épidémie. La vaccination
et le confinement sont des mesures sanitaires par excellence,
de même que l'utilisation des gestes barrières.
Les gestes barrières ou comportements barrière sont
l'ensemble des gestes individuels et collectifs permettant de
freiner durablement une épidémie. Ils peuvent varier
en fonction de l'épidémie en cours, mais généralement
ils passent pas des gestes hygiéniques simples comme le
lavage de mains, mais peuvent parfois être plus poussés
(interdiction des embrassades, de se serrer la main, port d'un
masque, utilisation de gel ou de substance spécifique,
distance
)
Le terme de coronavirus désigne les genre de virus à
ARN responsable d'infections respiratoires et digestives chez
plusieurs espèces de mammifères dont l'être
humain. Les chauves-souris et les oiseaux seraient, en tant que
vertébrés volants, les hôtes idéaux
pour la propagation et l'évolution des coronavirus. Ils
sont normalement limités aux animaux mais peuvent changer
d'hôte en cas de mutation. On soupçonne l'existence
de 5000 coronavirus différents dans le monde animal, dont
500 chez la seule chauve-souris. Sept ont une chance de contaminer
l'être humain, 229E, NL63, OC43 et HKU1 sont les quatre
principaux et les responsables de la plupart des rhumes qui nous
enquiquinent l'existence. Le B814, premier coronavirus humain
identifié, ne semble plus circuler. Le SARS-CoV a été
responsable du SRAS (symptôme respiratoire aigu sévère)
entre 2002 et 2004. Le MERS-CoV désigne celui qui a touché
le Moyen-Orient en 2012. Enfin, le SARS-CoV-2 désigne celui
qui nous touche à l'instant où j'écris ces
lignes, la COVID-19, apparu en Chine durant l'hiver 2019.
On le voit donc, beaucoup de termes qui nous semble familiers
à l'heure actuelle tant nous les entendons ou tant nous
les utilisons. Néanmoins, ces termes sont plus complexes
qu'ils ne le laissent paraître : la COVID-19 n'est ainsi
pas LE coronavirus, mais bel et bien UN des multiples coronavirus
que nous sommes susceptibles, malheureusement, de contracter.
La médecine a, bien heureusement, grandement évolué
: à l'heure actuelle, ces virus, aussi violents soient-ils,
n'ont, et il faut s'en réjouir, qu'un taux de létalité
assez faible. Une vie prise par la maladie est une vie de trop,
mais les situations sanitaires ainsi que les incontestables progrès
de la médecine vont dans le bon sens. Imaginons qu'une
telle épidémie nous ait touché seulement
un siècle plus tôt. La grippe espagnole, qui a ravagé
le monde pendant deux ans à partir de 1918, en est le triste
exemple : elle a tué plus que la première guerre
mondiale en moitié moins de temps
La méfiance
se doit donc d'être de mise. Nous verrons que l'Histoire,
avec ses fameux cycles, nous prouve souvent, bien trop souvent,
qu'une maladie est bien difficile à éradiquer
Chronologie en France
Les fameux cycles historiques évoqués plus haut
vont ici prendre tout leur sens. En effet, nous allons voir, dans
cette sous-partie, combien la France a été touchée
par les épidémies au cours des siècles. Cela
remonte à la nuit des temps, et si l'on se base sur le
monde, la première épidémie dont nous ayons
une description précise est la peste d'Athènes qui
a sévi de -430 à -426 avant notre ère. Cependant,
les descriptions faites de la maladie ne laissent que peu de place
au doute : cette peste athénienne était en réalité
une forme de typhus.
Alors donc, quelles épidémies et quels impacts sur
la société française au cours des siècles
? Nous allons ici faire une rapide chronologie des différents
cycles qui ont touché le pays et nous verrons les conclusions
que nous pourrons tirer par la suite.
- Entre 165 et 190 sévit dans tout l'Empire romain la peste
Antonine. Le sud de l'actuelle France est durement touché,
et on estime le bilan de cette peste à 5 millions de morts
sur toute sa durée.
- Entre 250 et 266 c'est au tour de la peste de Cyprien de frapper
l'Europe. Cependant, les descriptions faites de la maladie nous
montrent qu'il s'agirait en fait de la variole.
- Entre 541 et 767, le premier véritable fléau épidémique
touche le monde et on peut déjà parler de pandémie
à cette époque. La peste de Justinien va sévir
pendant plus de deux siècles, touchant la totalité
de l'Europe mais aussi l'Afrique et le Moyen-Orient. On dénombre
entre 25 et 100 millions de morts. La peste fera ensuite de nombreuses
autres apparitions mais restera extrêmement localisée,
comme nous le verrons par la suite.
- Les débuts de l'époque médiévale
verront naître une épidémie de lèpre
qui sera diffuse sur le territoire durant plusieurs siècles.
En 1090, ainsi, un mal nommé feu Saint Antoine va d'abord
toucher la Lorraine, puis s'étendre jusqu'à nos
territoires.
- Entre 1331 et 1353, c'est à dire pendant plus de 20 ans,
le fléau de Dieu va s'abattre sur le monde. La peste noire
va toucher l'ensemble des territoires connus lors de plusieurs
vagues successives. Elle est, à l'heure actuelle, la pandémie
qui a fait le plus de victimes dans le monde et sur une durée
aussi courte. En un peu plus de vingt ans, la peste noire va emporter
les trois quarts de la population européenne et marquer
durablement les esprits. Nous verrons d'une façon plus
détaillée que la Drôme et l'Ardèche
ont payé un tribut extrêmement lourd durant cette
pandémie. Le bilan global, difficile à établir
en raison du peu de sources fiables, fait état d'un nombre
de morts compris entre 75 millions et 200 millions d'individus.
Ces chiffres ne sont pas exagérés, surtout à
une époque ou la médecine est balbutiante et l'hygiène
particulièrement discutable. Il faut noter que le Royaume
de France ne reviendra à sa population pré-épidémique
qu'au XVIIème siècle, c'est à dire quasiment
trois cent ans plus tard.
- Entre 1500 et 1501, la peste frappe la Bretagne.
- En 1522, 1523 et 1529, la peste touche le royaume de France
de manière plus sporadique. Elle frappe la Bretagne plus
fortement en 1531 et 1532.
- L'été 1557 voit démarrer une épidémie
de grippe qui touche la totalité de l'Europe.
- En 1562, on relève 25 000 morts de la peste noire à
Paris. Elle s'étendra durement au Bassin parisien dans
sa globalité, avant de toucher le Poitou et l'Anjou durant
les années 1563, 1564 et 1565.
- 1578 voir le retour de la peste noire à Paris, accompagnée
de la dysenterie. Elle touchera également la ville de Melun
en 1580.
- Entre 1582 et 1584, l'Ouest de la France est ravagé par
la peste.
- Entre 1596 et 1597, la Bretagne est une nouvelle fois touchée
par la peste.
- Entre 1601 et 1617, soit pendant plus de quinze années,
la peste touche une nouvelle fois l'ensemble du Royaume de France,
notamment sous la forme de peste noire, la plus dangereuse, en
1606 et 1607. Il faut noter que c'est à Rennes que seront
mises en place les premières vraies mesures sanitaires
face à une maladie : les immon-dices doivent être
brûlées et les mendiants sont expulsés de
la ville. Si cette dernière mesure semble un peu brutale,
et elle l'est clairement, il faut se remettre dans le contexte
de l'époque : les mendiants qui rentraient dans la ville
pouvaient amener la maladie avec eux. Pour la première
fois, et même si c'est de manière expéditive,
on devine que la maladie peut se déplacer et être
contaminante.
- 1624 est une date importante : pour la première fois
en France une ville est entièrement confinée afin
de mettre un coup de frein à une propagation épidémique.
Il s'agit de la ville de Rennes, encore une fois. Les habitants
ont pour ordre de ne pas sortir de chez eux et aucun étranger
n'est accepté au sein de la cité. Pour la première
fois en France un territoire se ferme complètement.
- 1626 voit le Royaume être touché par une nouvelle
épidémie de peste. Le sud paie un tribut particulièrement
lourd.
- Entre 1629 et 1632, une nouvelle épidémie de peste
touche le Royaume. Une mesure inédite est prise en 1630
avec l'interdiction des foires sur tout le territoire.
- Sur une période de deux ans, 1636 et 1637, la peste touche
durement la Champagne, la Lorraine et l'Alsace.
- Une nouvelle peste s'abat durement sur le monde entre 1644 et
1654. C'est une nouvelle forme pandémique de l'épidémie
qui va toucher durement l'Europe mais aussi l'Asie et une partie
de l'Afrique. Elle est extrêmement mortelle, notamment dans
nos régions. Drôme et Ardèche, comme nous
le verrons, ont conservé de nombreuses archi-ves et autres
traces de cette pandémie. Un bilan précis est difficile
à établir mais on parle là aussi de 25 millions
de morts.
- En 1666 et en 1680, les navires espagnols ont interdiction d'accoster
dans les ports de Bretagne.
- En 1670 une courte épidémie de peste touche le
Royaume.
- En 1706 la dysenterie touche l'Anjou. Elle touchera le Val de
Loire en 1719.
- En 1720, Marseille est durement touché par la peste.
On dénombrera entre 30 000 et 50 000 morts dans toute la
ville, mais l'épidémie ne touchera que le sud-est.
- Entre 1729 et 1733 se développe la première vague
épidémique d'Est en Ouest. Elle démarre en
automne 1729 et l'ensemble du pays est touché en un mois.
- En 1740, c'est une épidémie de bronchite aiguë
qui
- En 1741 et 1742, la dysenterie et le typhus touchent durement
la Bretagne.
- De 1772 à 1773, la Bretagne est à nouveau frappée
par les épidémies, cette fois la variole, la typhoïde
et la grippe.
- En 1779, la dysenterie touche violemment le Nord de la France.
- En 1780, l'épidémie de dysenterie s'étend
sur toute la Bretagne, le bilan est d'approximativement 132 000
morts.
- En 1781, c'est une pneumonie qui ravage tout l'Ouest de la France.
Elle sera suivie par une violente grippe qui s'étendra
d'Est en Ouest et qui se prolongera pendant deux ans, de 1781
à 1782.
- De 1783 à 1785, l'Ouest est à nouveau durement
touché par une épidémie de pneumonie.
- Au printemps 1831, la grippe balaie la France d'Est en Ouest.
- 1833 est une année durant laquelle la grippe a fait de
nombreuses victimes dans toute la France.
- De 1833 à 1837, c'est le choléra qui touche la
France entière. L'épidémie se propagera jusqu'au
sud de la France en plusieurs vagues. Le XIXème siècle
est incontestablement celui du choléra, et nos deux départements
ont été particulièrement touchés,
notamment entre 1882 et 1887. Ce sujet sera développé
par la suite.
- Entre 1918 et 1920 se développe dans le monde la pandémie
dite de grippe espagnole qui fera pas moins de 50 millions de
morts. Ce virus, qui contrairement à ce que son nom laisse
penser n'avait rien d'ibérique, venait en réalité
d'Asie, vraisemblablement de Chine. Elle est, à ce jour,
l'une des pandémies les plus meurtrières de l'Histoire.
C'était il y a à peine cent ans.
- Le XXème siècle dans son ensemble voit le développement
d'épidémies de type SRAS (voir plus haut). Si la
plupart son moins virulents que ce que les années passées
ont connu, c'est essentiellement grâce aux progrès
médicaux. La France a été touchée
durement par certains de ces syndromes, notamment le H1N1, mais
les victimes ont été, et heureusement, nettement
moindres.
- 2019, puis 2020, ont vu l'arrivée d'une nouvelle pandémie
venue de Chine, dite COVID 19. Cette dernière, à
l'heure où ces lignes sont écrites, a causé
la mort de plus de 55 000 personnes sur le territoire.
Comme on le voit, les cycles historiques et épidémiques
déjà évoqués sont nombreux, c'est
évident. L'Histoire est têtue, c'est une évidence,
et sa fâcheuse tendance à se répéter
prouve certainement que nous aurons encore d'autres luttes à
mener dans le futur face à d'autres fléaux épidémiques.
Néanmoins, on ne peut que se féliciter : les progrès
de la médecine ont été nombreux au cours
des âges et nombre de personnes, notamment des médecins,
ont un jour compris que la propagation de la maladie ne relevait
pas d'un caractère divin. C'est souvent au péril
de leur vie que ces hommes (et femmes !) courageux se sont levés
pour tenter de faire progresser des systèmes de soins éminemment
balbutiants.
Quelques chiffres cependant pour clôturer cette sous-partie,
des chiffres assez éloquents et sur lesquels nous aurons
l'occasion de nous attarder plus loin. Il s'agit du nombre de
victimes causées par la peste au cours des époques
en France.
- La grande épidémie de peste de 1346, la plus meurtrière
de toute, a causé la mort de 7 millions de français.
Ce chiffre n'est qu'une estimation basse, les sources étant
au mieux lacunaires, ou pire totalement absentes. Le Royaume avait
une population de 17 millions d'habitants en 1346, chiffre ramené
à 10 millions environ en 1353. Ce chiffre d'habitants correspond
à celui de la Gaule. Ce n'est qu'au XVIIème siècle
que ce déficit de population sera comblé.
- De 1600 à 1616, on dénombre 360 000 morts sur
tout le Royaume.
- De 1626 à 1632, ce sont 950 000 décès qui
sont comptabilisés sur le territoire.
- Entre 1633 et 1642, la peste emporte 600 000 personnes.
- Entre 1644 et 1657, 270 000 français décèdent
de la peste.
- On dénombre 110 000 morts entre 1666 et 1670.
- Enfin, en 1720, l'épidémie de peste, circoncise
au sud-est de la France, cause la mort de 120 000 personnes, dont
entre 20 000 et 50 000 rien que pour la ville de Marseille. C'est
ce dernier chiffre qui doit être pris en compte : on estime
en effet à l'heure actuelle qu'il se rapproche le plus
de la réalité.
La lèpre fut le fléau médiéval, mais
la peste, sous ses deux formes (pulmonaire ou bubonique) a emporté
pas moins de 2, 5 millions environ de français aux XVIIème
et XVIIIème siècle. Si l'on rajoute ce chiffre à
celui de la grande peste du XIVème, c'est pas loin de 10
millions de décès qui sont comptabilisés.
Bien évidemment ces chiffres donnent le vertige, mais ils
se doivent d'être interrogés à la lumière
des connaissances que nous avons désormais des maladies.
Une épidémie est toujours subite et prend au dépourvu,
et se propage d'autant plus si les conditions sanitaires et hygiéniques
sont mauvaises. De nos jours, l'insalubrité est combattue
et la médecine avance à grand pas. Si nous sommes
encore surpris par les épidémies, la lutte devient
en revanche beaucoup plus égale. Nous savons nous battre
contre la maladie.
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