Chez l'imprimeur. Sortie prévue le 30 juillet 2020 MICHEL FREYCHET SOUS LA MAIN INVISIBLE Traversée d'un siècle entre ombre et lumière 1930-2020 Le présent ouvrage comporte trois parties : – la première évoque les souvenirs d’enfance de l’auteur dans les années 30, puis ceux des années noires de la Deuxième Guerre mondiale : la « drôle de guerre », la débâcle, l’occupation, sa scolarité au collège Cévenol (Chambon-sur-Lignon, 1941-1944), les combats de la Résistance, la clandestinité, l’arrestation et la déportation de son père à Buchenwald. – La deuxième partie est relative au temps des « Trente Glorieuses » durant lesquelles a éclos et mûri sa vocation au service de l’Évangile. – La troisième partie concerne les différentes étapes de son ministère pastoral, avec une attention particulière sur l’évolution des relations œcuméniques depuis le Concile de Vatican II. En fin de parcours, récapitulant un siècle d’histoire, il s’interroge sur l’étrange silence de Dieu au cœur d’un monde désenchanté, mais dans lequel, en dépit des ténèbres qui le recouvrent, le peuple croyant, espérant contre toute espérance, voit poindre une grande lumière. L’auteur, né le 10 juillet 1930 à Roquefort-sur-Soulzon (Aveyron), nous livre ici l’émouvant témoignage de toute une vie. Pasteur de paroisse (Épinal, Montpellier), il sera chargé entre 1984 et 1992 des relations œcuméniques, d’abord au nom du Conseil Permanent Luthéro-Réformé, puis de la Fédération Protestante de France avant d’exercer un ministère spécifique en Cévennes dans le cadre d’une équipe pastorale itinérante . EAN : 9782847942026 Beau livre cartonné de 520 pages avec de nombreuses photos dont certaines en couleurs. format 16 x 24 cm Prix spécial achat avant parution : Voir ci-dessous.

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EXTRAIT

 

AVANT-PROPOS

 

L'auteur de ces lignes, devenu père, grand-père et arrière-grand-père, les dédie à la génération montante. C'est elle qui a supplié ses grands aînés de laisser une trace écrite de ce qu'ils ont vécu. Elle désire savoir comment ils ont traversé leur époque et quel regard ils portent sur elle. Pour ma part, j'ai finalement cédé à leur demande expresse et me suis donc attelé à cette tâche. S'est naturellement posée à moi la question de savoir comment j'allais m'y prendre pour répondre à leur attente. Fallait-il faire un récit sous la forme d'un raccourci synthétique, en soulignant quelques points saillants, ou bien s'aventurer à entrer, chemin faisant, dans certains détails, avec les risques que cela comporte d'alourdir par trop le texte ? À la réflexion, j'ai fini par privilégier ce dernier choix. Et puis, fallait-il consentir ou non à se livrer au regard des autres, où le " je " serait soit prédominant et insupportable, soit absent au point de faire du narrateur un fantôme neutre, froid et distant. J'ai essayé de me situer entre ces deux postures, c'est-à-dire entre, d'une part, le dévoilement de certaines réalités existentielles personnelles, demeurées peut-être jusque-là ignorées même de mes proches mais qui, une fois révélées, permettent éventuellement de mieux saisir certaines situations et, d'autre part, la retenue pudique qu'oblige l'intime, tant il est vrai que ce qui est au plus profond d'un être n'appartient en définitive qu'à lui seul, même s'il peut parfois le partager, avec justement toute la discrétion qui s'impose. Au demeurant, il importe de se souvenir que, de toute façon, en dépit de nos jardins les plus secrets, nul ne peut échapper au regard de Celui qui sonde les cœurs et les reins.
Jetant un coup d'œil en arrière, on s'aperçoit que la vie est souvent faite au quotidien de petits riens qui ont finalement plus d'importance qu'on ne pourrait le croire de prime abord : il peut se glisser parfois un souffle dont on ne sait d'où il vient, ni où il va ! Ils colorent le parcours, même s'il est vrai que celui-ci est tributaire au premier chef d'événements marquants qui, au fur et à mesure qu'on avance sur le chemin de la vie, vont l'orienter dans telle ou telle direction.
Le lecteur s'apercevra vite que le pronom " nous " est souvent employé... Cela ne signifie pas que ce " nous " implique l'assentiment systématique de tous ceux qui sont ainsi désignés à propos des faits que je rapporte : tout en les associant étroitement à la vision que j'ai de notre histoire commune, je sais en effet pertinemment que, malgré mon souci d'objectivité, cette vision reste personnelle, donc forcément partielle, peut-être même parfois partiale, et que, très certainement, dans leur propre narration, leur point de vue diffèrerait du mien quant au choix des faits retenus et à leur perception. Il est à peine utile de souligner qu'ici, consciemment ou inconsciemment, la subjectivité joue à fond, opérant un tri sélectif. Je crois qu'il ne peut pas en être autrement. On se souviendra que même dans le Nouveau Testament, il n'y a pas un évangile, mais quatre, écrits par des témoins oculaires du même événement dont chacun rend compte de manière différente.
Plus tard, quand, dans les années 1940 et 1950, mes sœurs d'abord, puis mes frères et moi-même, nous nous serons tous envolés du nid familial - où cependant, nous nous retrouverons toujours avec bonheur, mais autrement, chacun accompagné de ses nouveaux plus proches - " nous " ne désignera plus systématiquement la fratrie telle qu'elle est comprise dans les lignes précé-dentes. Ainsi, avec l'arrivée dans la famille de Mizou, ma fiancée, devenue mon épouse, suivie bientôt de nos quatre enfants, " nous " désignera alors de préférence notre propre cellule familiale ainsi nouvellement constituée.
Au demeurant, le " nous " pourra encore englober ici et là tout lecteur, connu ou inconnu, croisant le chemin du narrateur, faisant route un moment avec lui, partageant ses joies, ses peines, ses questions, peut-être en quête lui aussi du déchiffrement de nos jours et du sens de notre existence ici-bas.

Il se peut que certains s'interrogent sur le titre donné à cet essai. Il s'est imposé à moi. Je pense qu'au fil de la lecture chacun comprendra pourquoi.

En cours de route, je donne des dates précises. C'est vrai, j'ai la marotte des dates. Je crois qu'elles peuvent aider à corriger quelque peu notre subjectivité. En effet, que peut bien signifier une lettre, une photographie, un document non datés pour qui les découvre dans un dossier ou dans un album de famille ? Aussi me suis-je efforcé d'être aussi exact que possible en cette matière comme dans les autres. Qu'il puisse y avoir ici ou là une erreur, un anachronisme, reste, hélas, chose possible. Qu'on me le pardonne alors !
Enfin, dans mon récit, je nomme de nombreuses personnes. Je suis conscient que la plupart d'entre elles sont inconnues, même de nom, de mes éventuels lecteurs. Leur mention ne leur dira rien. Mais si je les évoque, c'est d'une certaine manière pour leur rendre hommage, du moins au plus grand nombre, quelle que fût leur place ou leur rôle dans la société. En effet, leurs noms ne désignent pas des êtres mythiques mais des êtres de chair et de sang de qui j'ai pu percevoir quelques traits de la personnalité, sans pour autant percer le secret de leur propre histoire. Ils sont là tout simplement, peuplant ma mémoire de souvenirs qui renvoient à des événements ou à des épisodes qui ont contribué à tisser mon parcours personnel. Ils font donc partie, à leur façon et à leur insu, de l'univers dans lequel j'ai évolué de l'enfance à l'âge mûr jusqu'au bord de l'autre rive. En somme, à travers eux aussi, il s'agit ici de témoigner d'une époque donnée, vue de ma lucarne et commentée au gré d'impressions, vives parfois, qui ont jalonné mon propre itinéraire au long des jours.
Nul, parmi ceux qui ont eu le bonheur de les rencontrer un jour, ne sera surpris qu'au centre de la saga familiale émergent deux figures peu communes, exemplaires, semblant sortir tout droit d'un conte de fées, sauf qu'elles ont réellement existé. Elles ont marqué à vie nos existences et, envers elles, nous avons une dette infinie de reconnaissance. Ici, elles apparaîtront le plus souvent sous le plus beau nom par lequel un enfant peut désigner son père et sa mère : " Papa " et " Maman ".
*
Le présent ouvrage comporte trois parties :
- la première évoque mes souvenirs d'enfance dans les années 30, puis ceux des années noires de la Deuxième Guerre mondiale dont les événements successifs m'ont profondément marqué : la " drôle de guerre ", la débâcle, l'occupation, les années scolaires au collège Cévenol (Chambon-sur-Li-gnon, 1941-1944), les combats de la Résistance, la clandestinité, l'arrestation de mon père, son calvaire entre les mains de la Gestapo, sa déportation à Buchenwald et, enfin, sa libération au terme d'une longue et épuisante " marche de la mort " sur les routes de la Ruhr.
- La deuxième partie est relative à mes années d'études au temps des " Trente Glorieuses " où a éclos et mûri ma vocation au service de l'Evangile.
- La troisième partie concerne les différentes étapes de mon ministère pastoral, y compris celle de la retraite, avec une attention particulière sur l'évolution des relations œcuméniques depuis le Concile de Vatican II.
En fin de parcours, dans l'épilogue, récapitulant un siècle d'histoire, je m'interroge sur Dieu et son étrange silence au cœur d'un monde désenchanté, mais dans lequel, en dépit des ténèbres qui le recouvrent, le peuple croyant voit une grande lumière, espérant contre toute espérance !

Montpellier, le 10 juillet 2020

 

table des matières

AVANT-PROPOS 7

CHAPITRE 1 11

AVANT ET PENDANT LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE 11

A. PRIME ENFANCE (1930 - 1939) 12

1. Le cocon familial 12
2. La maison 20
3. Mon père, capitaine d'industrie 45
4. Roquefort-sur-Soulzon, un village singulier 50
5. Mon école 61
6. Un bel intermède 69
7. Heureuses vacances 81

B. LES ANNÉES NOIRES DE LA GUERRE (1939-1945) 109

8. Signes prémonitoires 110
9. Année 1939-1940 111
10. Année 1940-41 124
11. 1941-1942 132
12. Année 1942-43 157
13. Année 1943-44 165
14. Année 1944-45 198

CHAPITRE II 227

AU TEMPS DES TRENTE GLORIEUSES 227

15. À l'aube des " Trente glorieuses " 228
16. Le lycée et la famille d'accueil (1945-49) 230
17. Années préparatoires au concours d'entrée aux Ecoles nationales d'agriculture (1949-51) 247
18. Ecole Nationale d'Agriculture de Montpellier (1951-1954) 258
19. Faculté de théologie (1er cycle Montpellier : 1954-56). 282
20. Union Theological Seminary, Richmond, Va (1956-57) 296
21. Un mariage champêtre 313
22. Service militaire 317
23. Faculté de théologie (deuxième cycle : 1960-61) 335
24. Stage de fin d'études : une année charnière au Chambon-sur- Lignon (1961-62) 344
25. Le Lavandou et Dieulefit, deux sites mémorables 355

CHAPITRE III 371

AU SERVICE DE L'ÉVANGILE 371

26. Epinal 372
27. Montpellier (1968-1984) 408
28. Paris : Au service des relations œcuméniques (1984-1992) 460
29. Les Cévennes (1992-95) 465
30. La retraite 474

Epilogue 511

ANNEXE 1 517
ANNEXE 2 518
ANNEXE 3 520

ABREVIATIONS POUR LES LIVRES BIBLIQUES 524

TABLE DES MATIERES 527

 

 

 

 

 

 

 

 

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