1789-1799 Villeneuve-de-Berg, bastide royale, atteint son apogée, lorsque Louis XVI, par son édit de Mai 1780, distrait le pays de Vivarais du ressort de la Sénéchaussée de Nîmes et crée une sénéchaussée royale en Vivarais ayant son siège à Villeneuve. La décennie suivante voit le royaume entier en grande effervescence. Éclairé par les philosophes des Lumières, le peuple, toutes classes confondues, aspire à de profondes réformes. Les États généraux sont accueillis dans lenthousiasme. Mais, dès louverture de lAssemblée et le serment du jeu de paume, londe de choc divise le pays. À Villeneuve, partisans du changement et royalistes sopposent violemment. Les premiers pourtant maintiendront jusquau Consulat, contre vents et marées, la République, tandis que les royalistes ralliés au camp de Jalès, encouragés par le comte dAntraigues et son représentant en Ardèche le chevalier de la Baume et par labbé de Barruel, théoricien de la contre-révolution, poursuivront le combat. La Révolution a bouleversé la vie de lAncien Régime mais aussi le destin de Villeneuve qui, de capitale juridique et administrative du Bas-Vivarais, nest plus quun chef-lieu de canton déserté des élites. Jean-Claude Hilaire, conservateur en chef honoraire, né dans une vieille famille villeneuvoise, après une maîtrise en droit, entre à lENSB puis est affecté à la bibliothèque de la faculté de droit dAix-en-Provence. Aujourdhui à la retraite à Villeneuve, il collabore régulièrement depuis 1970 à la revue des Enfants et amis de Villeneuve-de-Berg. « UN OUVRAGE MAJEUR POUR LA RÉVOLUTION EN ARDÈCHE », RENÉ SAINT-ALBAN |
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TABLE DES MATIERES
Villeneuve à la veille de la Révolution 7
La préparation des Etats généraux 13
La Réunion de Privas 16
L'abbé de Barruel écrira le discours de son frère 17
Les élections 18
Le 26 mars, Villeneuve en fête 20
Les débuts de la Révolution 23
La prise de la Bastille 30
Le 18 Juillet 31
Villeneuve fête le 14 juillet 1789 33
Le soutien aux députés vivarois 35
La Grande Peur 36
Arthur Young fait halte à Villeneuve 37
Nouvelles de la Capitale 39
La Garde nationale 40
Les journées d'octobre : Le Roi à Paris 42
La première élection municipale 45
La nouvelle municipalité 48
La formation du département 49
Le premier consul Saboul de Beaufort 51
La fête de la Fédération 54
Deux Villeneuvois vont prendre position contre cette décision 56
Le camp de Jalès 56
La fédération de Romans du baron de Gilliers, modèle de la première fédération de Jalès. 59
Le plan des conjurés 60
Villeneuve est invitée 62
Un détachement de quarante gardes se rendra à Jalès sous le commandement de François Clet Lejeune. 62
Les suites du camp de Jalès 63
Antoine Vidal revient à Villeneuve 65
Arrestation de Folacher 66
Les envoyés des princes en Ardèche 66
La société des amis de la Constitution 68
Louis Antoine Daizac, maire de Villeneuve 71
Tension dans la ville 72
Le procureur joue les provocateurs 73
Le serment du curé Doumain 75
Le deuxième camp de Jalès : l'Appel aux armes 76
Villeneuve reçoit la convocation 78
La fuite à Varennes 81
Le serment des troupes 82
La Scission des Feuillants 85
Consultation des patriotes 98
Emeute à Villeneuve 100
Madame de Lisleroy commente les événements 101
Une Lettre compromettante 102
Le couvent des Capucins 104
Le Père Léon écrit au procureur syndic du département 106
L'émeute villeneuvoise se répercute dans la montagne 112
Retour à l'ordre 113
La municipalité Dubois-Maurin 114
Les préoccupations sociales de la nouvelle municipalité 115
La fête patriotique du 10 Mai 116
Charles Genton écrit au Directoire 116
Les royalistes ne désarment pas 117
Le complot de Saillans 118
Les Volontaires 119
La chute de la royauté 122
La République 123
L'adhésion à la République 126
Le procès du Roi 126
Les réfractaires 127
Monsieur Vernet doit fuir 128
Les élections de 1792 129
1793, l'année terrible 129
Le fédéralisme. 131
L'assemblée du 23 mai 132
L'assemblée du 16 juin et celle du 29 juin 135
La Constitution de l'an 1793 137
L'agitation du mois d'Août 140
Le gouvernement révolutionnaire 142
Le comité de surveillance 143
La mission du représentant Boisset 144
On ferme la Chapelle des Pénitents 146
La Société populaire 147
Les inquiétudes économiques 148
On brûle les titres féodaux 150
1794 150
Guyardin, représentant en mission 151
Elimination des hébertistes 155
Danton et les indulgents sont éliminés 156
Un étrange complot 158
La Société populaire s'oppose au Représentant Guyardin 159
Les Sociétés populaires de Joyeuse, Villeneuve et même Valence interviennent 160
La fête de l'Etre suprême 163
La grande terreur 165
Le représentant Maignet 166
Gleizal informe Villeneuve 167
La Défense de l'Ardèche 168
La Réaction Thermidorienne 170
La libération des prisonniers 171
La Mission du représentant Serres 176
Daizac, persécuté par ses adversaires, veut quitter Villeneuve 177
En Ardèche la réaction se déchaîne contre les Montagnards 179
Monsieur Vernet, grand Vicaire, visite Villeneuve 185
Le Directoire 185
Villeneuve citadelle montagnarde 186
La foire des merluches 188
Les évènements du 29 frimaire 190
L'arrestation de Soulery 192
Mamarot, juge de paix reçoit les dépositions 193
Bataille juridique 194
Le ministre de la justice intervient 195
Délibérations agitées de l'administration municipale 196
La présidence de Daizac 199
En 1796, les royalistes sont en grande agitation dans toute l'Ardèche . 201
Monsieur Vernet et Villeneuve 203
Les élections de mars 1797 203
Le coup d'Etat du 18 Fructidor 204
Le cercle politique 205
La fête républicaine 206
Le coup d'Etat du 22 Floréal an VI (11 mai 1798) 208
L'Assemblée électorale 208
L'anarchie en Ardèche du printemps 1798 à l'été 1800 211
Le citoyen Robert, commissaire du pouvoir exécutif 211
La mission du commissaire Robert 211
L'abbé Jacques Joseph Laurent Vernet 213
Le 18 Brumaire (9 novembre 1799) 216
La Constitution de l'an VIII (24 décembre 1799) 218
L'assassinat de Montchauffé 219
Villeneuve sous le Consulat 220
La politique économique de Bonaparte 222
Que sont ils devenus ? 222
Index des noms et des lieux 230
Notes 237
Table des matières 248
Catalogue éditeur 252
Extrait 1
Villeneuve à la veille de la Révolution
Au printemps 1789, Villeneuve une cité de 2540 habitants1, siège d'une sénéchaussée depuis 1780, est la capitale administrative et judi-ciaire du Bas Vivarais.
C'est une ville prospère avec ses magistrats opulents, ses nombreux avocats et avoués dont beaucoup sont venus de tout le pays à la création de la sénéchaussée, Pichot de Lespinasse du Bourg-Saint-Andéol, Aymard de la Voulte, Jean Hilaire Mamarot de Saint-Privat, Louis Marcon du Pouzin, ses riches marchands drapiers, ses négociants en soie dont certains comme Lavalette font travailler un atelier de filature. Les privilèges fiscaux de Villeneuve assurent la fortune des commerçants qui viennent, eux, de tout le Bas Vivarais, s'installer dans la ville. On trouve à Villeneuve deux tanneries, plusieurs chapeliers, c'est une spécialité du pays. Les fermes des environs élèvent beaucoup de lapins dont maintes fabriques locales transforment le poil en feutre pour la confection des chapeaux. On produit aussi en faible quantité des étoffes, surtout des cadis dans des ateliers familiaux2. De nombreux commerces desservent la ville.
Ces opulents magistrats, ces riches marchands assurent à de nombreux artisans de talent une aisance certaine. Il n'est que de parcourir les quartiers dits populaires de Serres et de Basse Rue pour constater leur prospérité.
La moitié de la ville est constituée de cultivateurs depuis les gros ménagers jusqu'aux petits fermiers et simples travailleurs agricoles. Les grandes métairies que l'on appelle les granges appartiennent aux gens de robes, aux riches bourgeois, celles du Plan del Bun ou de Montfleury. Le mas de Serres est à la famille Daizac, la Javelier et la Grangette aux Malmazet aussi propriétaires à Saint-Andéol-de-Berg ; Le Chicon aux Pistre de Chambonnet, Védignias aux notaires Dupré. Nombre d'entre eux ont des possessions dans d'autres communes. La Boissière possède une propriété à Saint-Jean-le-Centenier, Charles Genton dans cette commune a le domaine de Jastres, à Villeneuve, il possède à moitié avec son cousin Vidal le moulin de Béchon, Lejeune est grand propriétaire à La Villedieu, Delière, propriétaire de l'hôtel du Cheval Blanc, achète des terres nobles à Thueyts, Louis Lavalette fait l'acquisition vers 1780 du domaine d'Arnoux à Mirabel 3, les Tavernol ont le domaine de Malaval à Saint-Jean-le-Centenier, celui de Merle à Chevalmort et la Grande Grange sur la commune de Rochesauve ainsi que le domaine de Charavel4. Les Barruel possèdent des vignobles à Montfleury, une métairie aux Bombyx, mais aussi à Saint-Pons le domaine de Maniber, celui de Faugère à Berzème. La deuxième grange des Bombyx appartient à Mme Pizon. Bien souvent une maison de maître complète le domaine, la famille y passe l'été.
La viticulture est, avec l'élevage du mouton dans le Mailhaguès, la principale ressource de l'agriculture. Les vins de Villeneuve sont renommés :
" Véritables élixirs écrit Giraud-Soulavie, les débris volcanisés du mont Coiron mélangés avec le sol calcaire de Villeneuve-de-Berg par les eaux donnent un vin qu'on place avant tous les vins du Vivarais 5. Le blé de Villeneuve est réputé excellent pour les semences. "
Cette ville méridionale, où règne une bonhomie patriarcale, est gérée par un consul maire assisté de deux consuls, dont le second est toujours un habitant de Tournon. Désignés selon le système de la cooptation, ils sont assistés d'un conseil des notables et principaux propriétaires fonciers assez représentatif de la population6. En 1788, on y trouve 20 % de magistrats et avocats, avoués et notaires, 8% de professions libérales : médecins, chirurgiens, apothicaires, ingénieurs etc. ; 20% de gros marchands, des bourgeois au nombre de 15 %, 23 % de cultivateurs, ménagers et laboureurs, 21 % d'artisans ainsi que 6% de travailleurs. Le critère pour faire partie des notables est celui de la contribution foncière.
La persécution des protestants, les dragonnades et la révocation de l'édit de Nantes ont laissé des traces profondes dans une cité où l'on comptait deux tiers de " nouveaux réunis " au début du siècle. Ils forment un fort parti sous la direction de la famille Lejeune : nous retrouverons nombre de leurs descendants dans les rangs des révolutionnaires.
Le progrès des connaissances scientifiques, l'uvre des philo-sophes des lumières ont profondément influencé les mentalités dans les classes privilégiées mais aussi dans le peuple grâce à la littérature de colportage.
L'instruction élémentaire s'est répandue jusque dans les petits villages. Un rapport rédigé sous l'Empire constate que chaque commune du Vivarais avait son école primaire7. Les résultats cependant étaient variables. L'école durait à peine de la Toussaint à Pâques et les parents n'étaient pas toujours disposés à y envoyer leurs enfants. Pourtant le cardinal de Bernis pouvait écrire en 1789 : " C'est un malheur aujourd'hui que tout le monde sache lire et écrire. "
L'abbé de Barruel raconte dans ses Helviennes :
" Déjà sous Louis XV, on avait assisté à une inondation de livres anti-monarchiques par le colportage, des marchands forains vendant des livres aux paysans. Ces marchands venaient aussi dans nos châteaux nous offrir des livres à acheter : je leur disais alors : " Quels livres pouvez-vous donc avoir ? Des catéchismes sans doute, ou des livres de prières, on n'en lit pas d'autres dans les villages ". A ces mots, j'en vis plusieurs sourire. " Non, me répondaient-ils, ce ne sont guère là nos livres ; nous faisons mieux fortune avec ceux de Voltaire, de Diderot et les autres philosophes. " Je reprenais : " Comment ? Des paysans acheter Voltaire et Diderot ? Mais où prennent-ils donc de l'argent pour des livres si chers ? " La réponse à ces questions fut constamment : " Nous en avons à meilleur compte que les livres de prières. Nous pouvons donner le volume à dix sols tournois. "8
Toute la France demandait un changement dans le gouvernement, une représentation nationale chargée de contrôler les dépenses de l'Etat et de voter l'impôt, une constitution écrite enfin. Avant de com-mencer, la Révolution était déjà dans tous les esprits. Le chancelier Pasquier le constate dans ses mémoires :
" A Dieu ne plaise que je prétende nier aujourd'hui l'enthousiasme sincère et sans doute légitime qui avait saisi à cette époque beaucoup d'âmes élevées et de curs généreux. Je me hâte de reconnaître que cet enthousiasme a dû être bien entraînant puisqu'en 89, 90 et 91, la grande majorité de la France a très certainement appartenu à la Révolution par ses sentiments, par ses inclinations et par ses vux. " 9
Les Villeneuvois partageaient ces sentiments. Un grand vent de liberté dans l'enthousiasme général allait balayer toutes les contraintes et tous les abus de l'Ancien régime. Lors de l'opposition parle-mentaire, les magistrats de la sénéchaussée se sont solidarisés entièrement avec le Parlement de Toulouse. Pour faire enregistrer l'or-don-nance et les édits réformant l'organisation judiciaire et restreignant les Parlements aux seules fonctions judiciaires, il avait fallu que l'intendant Ballainvilliers vint en personne à Villeneuve le 28 mai 1788. 10 Le curé Laroche note dans son carnet : " A Villeneuve-de-Berg le 29 mai, ledit baron de Ballainvilliers est parti pour le Puy et de là pour Annonay afin d'y faire enregistrer les mêmes édits11. "
Les magistrats villeneuvois réclamaient avec tous leurs confrères la convocation des Etats généraux malgré les mises en garde de l'abbé de Barruel :
" Vous êtes donc aussi des opposants dans vos cantons, c'est-à-dire que vous craignez aussi les revenants car, en lisant la relation de ce qui s'est passé à Villeneuve lors de l'arrivée de M. l'intendant, je me suis souvenu qu'autrefois on désirait précisément tout ce qu'il allait faire. Dieu veuille qu'on observe que cette opposition ne soit que sur la forme car il est plus d'un moyen de se venger ; et je sais que les gens de Privas ont déjà tenté de profiter de cette opposition. Heureusement, un de ceux à qui on s'est adressé ici, n'est point de cet avis ; mais qui sait si leur vu n'est pas arrivé au Garde des Sceaux par quelqu'autre voix. Quelque impossibilité morale qu'il y ait de trouver dans ce village des officiers capables de former un présidial, je crois devoir vous prévenir que je suis bien sûr qu'il a été écrit ici pour cela et je sais par qui ... Je conçois tout l'embarras où vous vous êtes trouvés ; mais enfin vous avez gardé le décorum pour le Parlement ; restent à présent le Roi et vos intérêts ; il est bien difficile de croire à une reculade de la part de la Cour. Autant vaudrait jeter le Sceptre et la Couronne... " 12
Devant la montée des troubles dans tout le royaume le Garde des Sceaux démissionne le 16 septembre ; Louis XVI renonçant à la réforme rétablie les parlements et annonce la convocation des Etats généraux pour la prochaine année. La ville de Toulouse et la province entière se mettent en fête. Dubédat, l'historien du Parlement de Tou-louse, écrit :
" On se passionnait dans les villes et les bourgades, des montagnes du Comminges aux Cévennes et au Vivarais et de la Garonne au Rhône, noblesse, clergé, bourgeoisie ou peuple, poussés par le Parlement, faisaient résonner, comme un tocsin, les mots de liberté et de progrès, n'aspiraient qu'à la réunion des Etats généraux et se livraient à une sorte de croisade contre les Etats du Languedoc. "13
Le rappel de Necker, la nouvelle qu'il allait convoquer les Etats généraux avaient enthousiasmé toute la France. Le 30 octobre, les consuls de Villeneuve auxquels s'était joint le conseil politique et général, se réunissent à l'Hôtel de ville ; Antoine Sévenier, second consul, prononce un discours dans lequel il se réjouit du retour de Necker, conformément au vu de la Nation entière :
" De suite, les prisons d'Etat ont été ouvertes ; les généreux citoyens, victimes de leur patriotisme, ont été mis en liberté. MM Despremenil et de Groslar (Monsabert), magistrats immortels, sont rendus à leur famille et à la Cour des Pairs. La convocation des Etats généraux est promise pour le mois de janvier prochain. Toutes les cours souveraines sont rappelées ; nous avions su la rentrée du Parlement de Paris et nous venons d'apprendre celle du Parlement de Toulouse. Un cri général de 'Vive le Roi, vive le Parlement', s'est fait entendre dans l'enceinte de notre ville... "
Pour fêter l'événement, on décide de tirer un feu d'artifice, d'allu-mer un feu de joie sur la place Notre Dame, d'y dresser une fontaine de vin rouge et d'ordonner une illumination générale de la ville et des faubourgs pendant trois jours14.
La Sénéchaussée de Villeneuve reprit le cours de ses fonctions. Le jour de sa réouverture, un avocat, Pichot de Lespinasse, fait un éloquent discours. La compagnie décide alors d'envoyer auprès du Parlement de Toulouse, une députation pour témoigner la vive allé-gresse dont les officiers de la Sénéchaussée sont animés, ainsi que le peuple de son ressort. MM. de Tavernol et Dubois-Maurin, se rendi-rent dans la capitale du Languedoc pour s'acquitter de cette fonction devant les Chambres assemblées. C'était le 1er décembre 1788. Le président du Parlement prononça les paroles les plus flatteuses à la louange du Tribunal de Villeneuve.
La préparation des Etats généraux
Dès l'annonce de la convocation des Etats généraux, le 5 juillet 1788, une active propagande est organisée en Vivarais par le comte d'Antraigues et Boissy d'Anglas, secondés par tout un état-major de nobles et de bourgeois : il s'agit de défendre le droit du Vivarais à une représentation particulière au sein du Languedoc, de s'opposer aux Etats du Vivarais et à leur syndic, Lachadenède, qui prétendent représenter la province, d'écarter les prétentions de Nîmes déterminée à ravir au Vivarais sa députation. Pour parer à cette menace, la Sénéchaussée de Villeneuve-de-Berg, le 31 octobre, réclame l'attri-bution présidiale avec appel immédiat au Parlement de Toulouse, le 20 décembre la Sénéchaussée d'Annonay adresse la même requête au Garde des Sceaux. La bourgeoisie des grands centres va progres-sivement introduire dans le débat les revendications générales du Tiers-état. Annonay et le Haut Vivarais ont pris les premiers l'initiative en réunissant dès le 27 octobre une assemblée des trois ordres pour demander que le Vivarais soit directement représenté aux Etats généraux et que le vote ait lieu par sénéchaussée. On décide la création d'une commission de 24 membres pour élaborer un pro-gramme définitif et activer la propagande dans tout le Vivarais.
On attend avec impatience dans la province, comme dans toute la France des précisions sur l'organisation de ces Etats.
Le 26 octobre 1788, l'abbé de Barruel écrit à son père :
" Depuis l'arrêt qui les convoqua et depuis le rappel du Parlement, nous n'avons pas eu la moindre nouvelle. Tous les esprits sont en suspens malgré la confiance en M. Necker ; chacun retire son argent, ceux qui en ont beaucoup s'entend ; car pour ceux qui n'en ont pas plus que moi, ils sont exemptés de ce souci.
Oh ! Si l'assemblée des notables pouvait décider que nous aurons les Etats à Paris et que nos juges-mages en seront, avec quel plaisir, j'enverrai cette nouvelle à mon frère ! En attendant, il me semble qu'il pourrait bien préparer les voies, supposé que tout soit électif, comme bien des gens croient le prévoir.
Je crains que ce Monsieur Lachadenède n'ait un peu plus d'intrigue que lui et ne me prive du plaisir de le voir ici. "15
Louis Antoine Daizac fait partie du groupe des partisans du changement, il est lié avec l'abbé de Pampelonne qu'il a fréquenté à Orange pendant ses études de droit à la faculté d'Avignon. Pampelonne est l'un des plus actifs parmi les réformateurs et ami de Boissy d'Anglas. C'est par Daizac que l'abbé peut écrire les nouvelles de la capitale du Bas Vivarais à ses amis. En Vivarais, on se souvient avec beaucoup de mécontentement des Etats de 1614 où le pays n'avait pas été représenté, les officiers de la Sénéchaussée de Nîmes s'étant arrogés le droit de parler au nom de leurs justiciables. Le 31 octobre, les officiers de la Sénéchaussée du Bas Vivarais délibèrent sur la manière la plus régulière et la plus convenable de procéder à la formation des Etats généraux. Leur historique prouvant que depuis Philippe le Bel, les Etats généraux ont toujours été convoqués par bailliage et sénéchaussée, la compagnie villeneuvoise émet le vu que le Vivarais soit maintenu dans le droit de députer par sénéchaussée. Le mémoire est envoyé au garde des Sceaux16.
Pour faire connaître le projet de l'assemblée d'Annonay et inviter les villes à faire cause commune en adhérant aux décisions prises, on a désigné le marquis de Satillieu, le baron de la Roque, Jullien du Vivier et Fournat de Brezenaud pour une mission patriotique dans le midi. Ils sont à Tournon le 3 novembre, à La Voulte le 4, Chomérac le 6, Privas le 7, Aubenas le 8 novembre puis Joyeuse, Largentière, Bourg-Saint-Andéol et le 16 à Villeneuve17. Partout ils sont accueillis avec enthousiasme. La municipalité de Villeneuve, réunie en conseil général, les reçoit. Ils exposent l'objet de leur mission, insistent sur l'importance et la nécessité de grouper toutes les forces isolées pour revendiquer les droits du pays. On applaudit leur zèle. Et ce jour, 16 novembre, la municipalité de Villeneuve-de-Berg en Conseil général s'associe aux vux des officiers de la sénéchaussée et à ceux des membres des trois ordres du Haut Vivarais. Une délibération est prise portant que " Sa Majesté sera suppliée de maintenir le pays de Vivarais dans le droit d'avoir un nombre de représentants aux Etats généraux proportionné à sa population et à sa contribution aux charges publiques. "
Les Etats du Vivarais et leur syndic Lachadenède ayant émis la prétention de représenter le Vivarais, le comte d'Antraigues fait paraître un " Mémoire sur les Etats généraux et la manière de les convoquer ". Partageant ce point de vue, la municipalité de Villeneuve, le 30 novembre, réunit un nouveau Conseil général augmenté des principaux notables (142 personnes), prend une nouvelle délibération où elle persiste dans sa délibération du 16 novembre. Elle ajoute que " les représentants du Tiers devront être librement choisis par leurs pairs de manière qu'aucun ne puisse être député-né à sa place "18.2 autres extraits à la fin de cette page
Index des noms et lieux
abbé de la Bastide de La Molette, 58, 61, 73, 74, 76
abbé de Pampelonne, 13, 15, 16, 20, 21, 24, 51, 66, 83
Allier (Claude prieur de Chambonas) 60, 76, 276
Aubignas, 148
Aude, 118, 120, 121
Aulard, 83
Auvergne, 67, 133
Auzas, 194
Auzeli, 194
Auzepy, 47, 143
Avignon, 13, 74, 95, 99, 156, 221, 251
Aymard, 10, 34, 38, 45, 65, 66, 77, 109, 114, 115, 116, 119, 122, 125, 137, 138, 139, 149, 165, 166, 170, 171, 173, 177, 198, 215, 239
Bailly, 30, 32
Baix, 172
Balazuc, 24
Ballainvilliers, 12,
Bannes, 61, 62, 115
Barbaroux, 77
Barbier, 182
Barjac, 195, 239
Baron de Breteuil, 28
baron de la Roque, 15
Baron de Villeneuve, 36
Barrère, 165, 169
Barrès voir Tavernol de Barrès
Barruel (abbé de), 11, 12-14, 17)24-27-32, 38-39, 50, 54-55, 73, 79, 90-91, 222-223.
Barruel (Louis Antoine sénéchal), 10, 12-14, 17, 19, 24-27, 32, 38-39, 50, 54-55, 73, 79, 90-91, 190-191, 221-223.
Bastide, voir abbé de la Bastide de La Molette.
Bastille, 26, 27, 29, 30, 31, 32, 33, 277
Bayle, 133
Beaufort voir Saboul de Beaufort
Beaujan, 144, 146, 167, 177
Beaulieu, 176
Balazuc (Comte de), 16
Beauregard, 216
Bernard (Alexandre), 8, 74, 77, 151, 158.
Bernis (Cardinal de), 11, 52
Berrias, 62, 63, 67, 77, 78
Bertoye, 139, 200
Berzème, 10, 144
Bésignan, 201
Besse (abbé de Glo de), 200, 215
Blachère, 171, 193
Boiron, 221
Boisgelin de Cucé (archevêque d'Aix), 54
Boisset (représentant du peuple), 133, 135, 144, 145, 147, 159, 160, 161, 175, 177, 207, 210
Boissière, 38, 39, 223
Boissy d'Anglas, 13, 14, 16, 22, 35, 51, 83, 85, 86, 87, 88, 96, 116, 120, 122, 123, 134, 186, 242, 245, 246
Bollioud, 183, 210
Bolze, 196, 197, 198, 277
Bombelles (Mme de), 60, 277
Bonaparte, 185, 204, 217, 218, 221, 222, 224, 228
Bonnaud, 223
Bonnaure, 189
Bonnet, 106, 108, 109, 110, 111
Bordeaux, 25, 27, 55, 133, 244
Bourg-Saint-Andéol, 9, 15, 22, 50, 52, 113, 115, 135, 170, 179, 202
Bourg-sur-Rhône, 160, 161, 179
Boyron (capucin), 108, 242,
Braccy, 36
Brahic, 61
Bret, 115
Briand 158, 166, 193
Briand (Jacques marchand), 17, 47, 106, 113, 129, 149, 187, 189, 190, 193, 196, 197, 221
Bruget, 112
Bruyère, 112, 121, 210
Cade, 36, 80, 90, 102, 119, 176, 187, 189, 221
Caffarelli, 221, 222, 223
Calais, 97
Calixte d'Abriès (capucin), 109
Cambacèrès, 224
Camille Desmoulin, 156
Cassien, 108
Castelnau, 67
Castrevieille, 112
Cayenne, 109
Cébets, 66
Cécile Renaud, 165
Chabanoles (Mme de), 223
Chabert (capitaine), 138, 158, 173, 194
Chabot, 225
Chagron, 158
Chalamon, 176
Chalbos de Teyrargues, 61
Challamel, 114, 129, 163, 222
Chambé (Achille), 97, 99, 100, 181, 278
Chambon, 128, 181, 215
Chambonnet Laboissière, 80
Champagnet, 35, 36, 41, 47, 48, 243, 278
Chapel, 194
Chapus, 143, 154, 194
Charrier, 169
Chartres, 25, 27
Chastagnier de Burac, 79, 80
Châteauneuf-Randon, 147, 150, 151, 153, 202
Châteauvieux, 61, 201
Chaumié(Jacqueline), 83
Chène, 140
chevalier de Borel, 61
chevalier de La Baume 28, 37, 68, 91, 101, 244
Cheyron, 111, 179, 189, 190, 194, 278
Chomérac, 15, 22, 24, 103, 242
Citoyen Robert, 203, 211, 213, 216, 217, 218
Coiron (District du) 10, 54, 65, 72, 80, 93, 109, 112, 129, 135, 144, 150, 151, 152, 158, 167, 171, 174, 175, 176, 177, 179, 180, 184, 214, 224, 243, 244, 246
Collot d'Herbois, 165
Colomb, 154, 171
Comité de Salut public, 70, 142, 148, 154, 157
comte de Saillans voir Saillans (comte de)
Condé, 57, 67
conspiration de Saillans, 103
Conway, 102
Corday (Charlotte), 165
Cornuscle, 72
Coste (Arnaud), 96, 102, 114, 279
Courruol (Louis, notable), 129, 143, 154, 193
Court (agent municipal de Saint-Andéol), 196, 197, 198
Coutances, 27
Couthon, 162, 167, 169, 175
Couvrait, 158
D'Ayzac, voir Dayzac (Claude )
Daizac (Louis Antoine), 9, 14, 16, 36, 41, 47, 48, 54, 62, 63, 68, 71, 72, 73, 74, 75, 78, 81, 82, 95, 105, 113, 121, 122, 123, 127, 130, 131, 138, 139, 169, 171, 173, 176, 177-179, 180, 187, 188, 192, 195-197, 199, 203, 206, 208, 210, 211, 21(, 226, 227
Dalmas (Jean-Baptiste), 53, 67, 87, 106, 121
Dampmartin, 58
Danton, 156
Dauphiné, 27, 36, 44, 60, 67, 246
Dayzac (Claude), 11, 70, 82, 112, 123, 180, 199, 211, 245
de Broglie, 29, 33, 245
de Verdus, 160
de Vogüé, 22, 51, 78, 83, 151, 202, 244
Debanne fils, 119
Deborne, 177, 179, 182, 191
Debry, 179, 180
Defrance (Pierre Simon, député), 22
Delent (Louis, Vicaire), 75, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 99, 115, 246
Deleuze, 104, 115, 177, 179, 182, 224
Delichère, 24, 37, 62, 63, 76, 79, 126, 136, 143, 167, 170, 176, 179
Delière (Jean-Louis, procureur du roi) 9, 19, 21, 36, 72, 115, 158, 171
Dereboul, 50, 87
Despremenil, voir Espréménil)
Digoine, 22, 83
Doize, 190
Doumain (curé), 34, 75, 81, 91
Dubois, 13, 19, 22, 35, 50, 51, 53, 71, 108, 113, 114, 115, 116, 120, 129, 160, 162, 170, 177, 248
Dubois-Maurin, 13, 20, 23, 33, 48, 49, 50, 58, 68, 105, 116, 124, 125 113, 114, 115, 116, 124, 125 259
Duc, 176, 247
Duchamp, 194
Ducros (Antoine), 171, 190, 191, 193, 223
Dufort (Etienne, 177, 179
Dumont, 121, 134, 135, 144, 210
Dupré, 9, 105, 121, 193, 219, 221
Dupuy, 16, 47, 114, 129, 143, 154
Dussaut, 75, 81, 91, 93, 246
Eldin, 139, 190
Emery, 91
Escalier, 197
Espic (Député), 22, 44, 51, 53, 280
Estézargues, 128
Estieulle, 158
Etienne Martin, 111
Fabre, 151, 156
Feuillade, 90, 102, 145, 185, 221, 246
Feuillants, 85, 86
Firmin Boissin, 80
Fisi, 194
Flachère, 16, 113, 129, 152, 175, 176, 194, 202, 280
Folacher, 57, 66, 67, 89
Forestier, 99, 101, 139, 140
Fortunat, 179, 284
Fournat de Brezenaud, 15
François Arnaud, 108, 246
François Julien voir julien, François
Fressenel, 87
Froment, 56, 57, 58, 61, 65, 66, 103, 143, 185
Galezière, 29
Gamon (François), 70, 87, 123, 124, 129, 134, 177
Garçon, 171, 204
Gard (département), 60, 61, 63, 67, 76, 77, 80, 124, 132, 138, 226
Garot, 137
général d'Albignac, 76
Génissieu, 182, 195, 280
Genton (Charles), 9, 65, 89, 100, 138, 224 (Stanislas), 65, 89, 98, 102, 138, 224
Genton (Augustin), 138
Germigny (Louis, Nicolas Robert), 139 144, 171, 243
Gévaudan, 57, 69
Gilliers (Baron de), 59, 60
Gimon, 177, 179
Girard, 197
Giraud-Soulavie, 10
Girault de Coursac, 84, 244
Giry, 184
Gleizal, 54, 70, 84, 88, 96, 112, 121, 124, 125, 127, 129, 130, 131, 132, 136, 137, 144, 155, 156, 159, 162, 167, 172, 180, 202, 207, 210, 211, 219, 226, 228, 245, 246
Gontier (François), 16, 47, 82, 190, 194
Goupilleau (représentant du peuple)154, 188
Gourdon, 93, 94, 99, 184
Grangier, 17, 35, 36, 41, 99, 100, 101, 139, 140
Gravier, 181
Grenoble, 38, 44, 59, 108, 131, 133, 221
Grivolas, 109, 113
Guey, 193, 194
Guigon, 104, 110, 194
Guyardin (représentant du peuple), 149, 151, 153, 154, 155, 158, 159, 160, 161, 162, 166, 214
Hébert, 155, 156
Henrich, 223
Hérault, 132, 151
Hérault Séchelles, 156
Hilaire (Pierre), 110, 173, 175 177
Hugon, 213
Imbert, 92, 171, 190, 243
Imonier, 179
Ingrand, 169
Jacobins, 42, 54, 59, 69, 71, 83, 84, 85, 86, 107, 122, 123, 133, 151, 160, 166, 170, 173, 179, 181, 183, 207, 208, 209, 210, 211, 213, 217, 218, 226, 245
Jacques Michel, 179, 182, 205, 207
Jalès, 56, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65, 67, 68, 69, 72, 74, 76, 78, 79, 80, 87, 89, 90, 98, 102, 107, 117, 118, 119, 124, 130, 132, 201, 246
Jaujac, 71, 112, 202, 226
Jean Bernard, 121, 171, 187, 188, 190, 191, 192, 193
Jean-Hilaire Mamarot Voir Mamarot
Jeanne Benoît, 194
Jérive, 193, 281
Job Aymé voir Joffre
Joffre, 188, 189, 190, 196, 197, 198
Joffre (capitaine des Hussards), 155-156
Jolivet, 184, 189, 206
Jouret, 94, 190, 194
Jouret fils, 94
Jouve, 119, 145
Jovyac, 36
Joyeuse, 15, 61, 64, 67, 118, 119, 135, 142, 160, 176, 177, 178, 179, 245
Julien (François procureur de la commune), 17, 36, 48, 52, 66, 72, 73, 74, 75, 78, 82, 90, 97, 98, 100, 101, 102, 108, 140, 145, 243
Julien (Hilaire Alexandre) 84 , 114
Julien (Pierre Protais, capucin), 86, 114
Jullien du Vivier, 15
La Baume (chevalier de), 71, 176
30, 39, 89, 242, 246
La Blachère, 67
La Boissière (Joseph Louis Rabaniol de), 9, 19, 39, 149, 165, 215, 216, 222, 223, 243
La Fayette, 31, 32, 34
La Saumès, 67
La Serre, 144, 177
Lavilledieu, 9, 128, 141, 148, 151, 164, 165
La Voulte, 9, 15, 41, 151, 172, 176, 179, 202, 205, 211
Labrot, 108, 115, 129, 185
Lachadenède, 13, 14, 15
Lacombe, 43, 72
Lacroix, 112, 156
Ladet, 114, 143, 154, 171, 184
Lagorce, 78, 148, 164
Lahondès, 217
Lally Tollendal, 46, 59
Lamothe, 103, 201
Lanas, 141, 212
Landrau, (Pierre-Philippe) 17, 113, 129, 143, 151, 171, 175, 221
Langonnet, 158
Languedoc, 12, 13, 19, 46, 56, 57, 67, 76, 133, 241
Lanthousset, 50
La plaine Cheyron, voir Cheyron
Largentière, 15, 36, 50, 62, 64, 67, 79, 112, 130, 134, 142, 148, 176, 179, 186, 201, 202, 222, 242
Laroche (Louis Antoine curé), 12, 104, 128, 130, 150, 241, 247
Lasporte, 17, 47
Lassaigne, 94, 282
Lauriol, 197, 198
Lauzier, 171
Lauzun (Armand Louis de Gontaut duc de), 31, 283
Lavalette (Louis), 9, 47, 54, 104, 107, 109, 113, 114, 115, 121, 129, 143, 152, 154, 171, 175, 180, 192, 193
Le Puy-en-Velay, 12, 64
Lefebvre, 37
Lejeune (François), 9, 10, 16, 17, 19, 46, 47, 48, 52, 54, 57, 62, 63, 68, 71, 80, 105, 106, 113, , 124, 125, 126, 128, 129, 139, 143, 158, 165, 179 181, 184, 198, 199, 202, 204, 210- 214, 226, 226
Lejeune (François Clet) 62, 226
Lejeune (Venant) 226
les Vans, 79, 134, 176
Leyris, 16, 47, 114, 115, 143, 283
Limoges, 133
Lindet, 133
Lisleroy (Mme de), 24, 101, 114, 242
Louis François de Comte, 61, 67
Louis XVI, 12, 27, 34, 54, 66, 68, 74, 124, 126, 129, 130, 131, 206
Louis XVII, 136
Lozère, 67, 132, 169, 250
Luol, 176
Lyon, 44, 61, 65, 66, 67, 70, 77, 86, 101, 104, 116, 122, 128, 133, 135, 136, 138, 139, 140, 141, 153, 178, 188, 201, 244, 245, 247, 279
Madame Elisabeth, 59
Madelon Friquet, 68, 159
Madier de Montjau (Noël Joseph), 22, 39, 42, 44, 45, 130, 183, 202, 243
Maignet, 162, 166, 167, 170, 179
Maigron, 108, 135, 185, 246
Malbosc, 61, 63, 67, 77, 79, 277
Malignon, 169
Malleval, 159, 160
Malmazet de Saint Andéol (Jean-André) (9, 16, 48, 66, 75, 88, 90, 93, 97, 107, 108, 113, 115, 117, 145, 154, 171, 204, 223, 226, 247
Mamarot (Jean-Hilaire), 54, 68, 72, 93, 94, 95, 100, 106, 123, 124, 129, 131, 135, 136, 158, 167, 171, 172, 175, 176, 177, 179, 180, 183, 184, 188, 193, 195, 202, 203, 205, 206, 207, 209, 212, 218, 219, 222, 226, 227, 228, 244
Marat, 124, 131, 132, 133, 151
Marcon (Louis) 9, 22, 33, 34, 41, 80, 95, 160, 162, 179, 244
Marie Albert, 194
Marnas, 197
marquis de Satillieu, 15, 16, 22
marquis de Vogüé, 16, 51
Marseille, 77, 133, 135, 136, 179, 181, 188, 245
Masseny, 82
Massot, 179
Mayaud, 111, 139, 158, 166, 184
Mazade, 171, 283
Mazon, 8, 220, 227, 228, 229
Mende, 61, 89, 225
Merlin de Douai, 202
Metz, 43, 46
Meyras, 112
Meyssonnier, 187
Mézenc, 135
Milhot, 167, 179, 284
Mirabel, 10, 92, 101, 110, 144, 148, 164, 188, 223, 241, 243, 246
Mollier, 47, 68, 71, 100, 101, 104, 108, 141, 170, 177, 202, 218, 244
Monsieur de la Tourette, 226, 227
Monteil, 18, 20, 71, 241
Montélimar, 36, 41, 67, 145, 188
Montfoy, (baronde administrateur du département) 201
Montgrand, (François) 113, 190, 284, 287
Montlosier, 60
Montmorin, 32
Montpellier, 63, 76, 77
Montpezat, 202
Montseveny, 112
Morel, 225
Mouline, 16, 48, 113
Mouraille, 133
Necker, 13, 14, 25, 26, 28, 32, 35
Neyrand, 213, 246
Nîmes, 14, 19, 56, 57, 58, 61, 63, 65, 66, 67, 76, 77, 87, 97, 98, 103, 124, 133, 140, 153, 188, 224, 226, 241
Nivet d'Aubenas, 212
Noailles, 31
Nougarède (Louis Hilaire), 110, 125, 126, 137, 143, 146, 147, 152, 172, 175, 200, 222, 226
Nuel, 111
Olivier de Serres, 38, 222, 223
Orange, 14, 65, 103, 166, 177, 179, 180, 227
Ovide de Valgorge, 124
Ozil, 213
Palarin, 67
Pampelonne, (baron de) 40
Payan, 146
Penthièvre (duc de), 61
père Ambroise, 108
père Félicien, 108
père Léon, 107, 108
Périer aîné, 221
Perlet, 85
Perrotin, 48, 221
Perrotin de Marichard, 221
Perrotin de Marsillac, 48
Pétion, 122, 124
Peyre, 187, 190, 194
Phélipaux, 156
Pichegru, 204
Pichot de Lespinasse, 9, 13, 41, 110, 113, 114, 117, 161, 243
Pinsard, 50,
Pistre de Chambonnet, 9, 145
Pizon, 10, 65, 243
Polignac, 32, 67
Pont-de-Beauvoisin, 67
Pont-de-Veyle, 225
Pouzin (Le), 9, 179
Pradel (Le), 38, 39, 108, 127, 220, 223, 246
Prades, 112
Précy, 136, 139
Prieur de Chambonas, voir Allier (Claude)
Privas, 12, 15, 16, 19, 22, 23, 33, 36, 42, 50, 51, 53, 54, 61, 65, 81, 88, 103, 115, 121, 132, 134, 135, 136, 144, 148, 153, 154, 158, 159, 160, 161, 162, 170, 172, 179, 181, 184, 185, 196, 198, 201, 204, 205, 206, 207, 210, 211, 214, 215, 216, 217, 218, 219, 222, 224, 228, 241, 242, 243, 244
Privat-Garilhe, 124, 134, 207, 210
Protais, 108, 281
Rabaut Saint Etienne, 85, 246
Ramel de Nogaret, 86
Rampon, 226, 227
Ranchin, 158, 193
Raoux, 176
Raymond, 184, 244
Reynaud, 158, 188
Ribière, 183, 194
Ribon, 225, 226
Rieu, 194
Riffart de Saint Martin, 115
Rigaud, 16, 21, 111, 113, 154, 162, 175, 176, 222
Rivière, 47, 97, 243
Roanne, 140, 226
Robespierre, 163, 165, 167, 168, 175, 179, 180, 183, 189
Rochecolombe, 141
Rochesauve ( Jean-François de Mercure de) 70, 72, 81-84, 165
Rodez, 27
Romans, 59, 60, 109
Rostaing, 84
Roure, 61, 242
Roussillon, 67, 248
Roux fils, 184
Rusat, 183, 188
Saboul, 16, 17, 19, 33, 40, 41, 47, 51, 82, 106, 108, 176, 187
Saint Andéol, 16, 62, 88, 89, 278, 279
Saint Christol, 205
Saint Germain, 141, 196, 243
Saint Prix, 87, 123, 124
Saint-Alban-sous-Sampzon, 176
Saint-Andéol-de-Berg, 9, 110
Saint-André, 188, 189
Saint-Cirgues, 71
Saint-Etienne-de-Fontbellon, 223
Saint-Fortunat, 144, 167
Saint-Germain, 208, 212
Saint-Jean-le-Centenier, 9, 208, 226
Saint-Julien-du-Serre, 181
Saint-Just, 142, 165, 167, 175
Saint-Maurice-d'Ardèche, 212
Saint-Maurice d'Ibie, 141, 212
Saint-Péray, 216
Saint-Pons, 10, 110, 208
Saint-Privat, 9, 176
Saint-Prix, 124, 134, 210, 211
Saint-Sernin, 61
Salavas, 78
Salse, 194
Savine, 20, 22, 26, 75, 128, 139, 215, 242, 245
Sceautre, 148
Serres, 9, 38, 170, 171, 176, 177, 179, 182, 187, 191, 192, 194, 222, 223, 227
Sévenier, 13, 17
Sévénier, 47, 106
Sibran, 108
Soulery, 108, 119, 190, 191, 192, 193
Souteyrand, 176
Suchet, 159, 160, 179
Suisse, 66, 70, 128, 139, 201, 202
Surville (Marquis de), 103, 127, 130, 223, 224, 226
Surville (Pauline de) 105, 126, 129, 221
Tanargue (district du), 77, 123, 135, 142, 153
Taurier, 61, 67
Tavernol, 10, 13, 18, 19, 22, 40, 46, 47, 48, 49, 64, 80, 83, 90, 101, 102, 125, 126, 127, 154, 170, 173, 175, 176, 187, 206, 220, 226, 241, 243
Teil (Le) 35, 36, 106, 114, 126, 227, 242
Teyrargues, 97
Teyssier, 61, 143, 153, 154
Teyssonnier(Secrétaire général du Directoire départemental) , 96, 114, 144, 160, 162
Tholoze, 16
Thoulouze, 124, 210
Thueyts, 9, 38, 112, 113, 123
Toulon, 80, 136, 152, 169
Toulouse, 11, 12, 13, 14, 19, 41, 47, 56, 76, 91, 133, 241, 247
Tour du Pin (La), 59, 124
Tournon, 10, 15, 17, 41, 42, 45, 48, 105, 108, 126, 133, 134, 135, 164, 221, 227
Trepon, 194
Vacher, 16, 19, 22, 33, 36, 47, 50, 87, 111, 113, 154, 162, 171, 175, 176, 215, 222, 243
Vacher fils, 16
Vacher-Rigaud, 158
Valence, 5, 42, 48, 87, 88, 101, 102, 105, 106, 107, 135, 144, 160, 161, 162, 167, 216, 241, 246, 247
Valentin (de Tournon) , 108, 189
Valladier, 70, 87, 210
Vallentin, 108
Vallier, 108, 193
Vallon, 47, 50, 78, 79, 87, 134, 135, 201, 243
Vallos, 190, 191,
Valvignères, 148, 164, 165
Vanderbourg, 223, 224, 226
Vaucluse, 166, 180, 188
Vernet (Jacques Hilaire, avoué)
Vernet (Jacques Laurent, dominicain)
Vernet (jean propriétaire)
Vernet (Laurent, négociant)
Vernet (Pierre, capucin père Jacques)
Vernet (Régis sulpicien) 90, 127, 183, 198, 201, 211
Vernet (dit Lafabrège, curé réfractaire) 103
Vernoux, 135, 200
Versailles, 16, 25, 29, 30, 31, 34, 42, 44, 45, 224
Vesseaux, 50, 243
Vidal (Antoine), 9, 57, 65, 66, 89, 98, 101, 103, 140, 226, 247
Vienne, 25, 27, 73, 140, 203, 215
Viguier (Dominique), 36, 71, 89, 102, 136, 145, 183, 226
Villard, 50
Villefort, 98, 103
Viviers, 20, 22, 50, 64, 66, 75, 103, 114, 128, 133, 134, 145, 146, 154, 158, 170, 171, 176, 177, 185, 186, 201, 202, 207, 216, 225, 244, 245, 246
Vogüé, 141, 148, 212
Wickham, 201, 202
Ymonier, 179
Extrait 2
Que sont ils devenus ?
Villeneuve, n'est plus qu'un gros bourg agricole, un chef-lieu de canton pourvu d'une justice de paix. Ses magistrats, avocats, avoués n'ont plus d'avenir sur place, ils partent remplir les tribunaux de Privas et de Largentière : Vacher est juge au tribunal de Privas ; Aymard substitut du commissaire près le tribunal criminel, son greffier est Louis Hilaire Nougarède ; Mamarot et Vacher-Rigaud sont avoués à Privas ; Challamel, président du Tribunal de première instance de Largentière, nommé en 1800, il y siégera jusqu'en 1816. Puis retraité à Villeneuve, il y écrit " L'Essai sur les antiquités du Vivarais " ainsi qu'un recueil de notes chronologiques destiné à servir à l'histoire du Vivarais, le tout laisé à l'état de manuscrits à son décès survenu en 1832.
Avec eux partent les familles. L'abbé Barruel se félicitant de la naissance de ses petits-neveux, le 26 décembre 1806, écrit : " Il faut bien que Villeneuve se repeuple car voilà bien des gens qui le quittent. "
Ces départs entraînent la vente des propriétés et l'arrivée d'une nouvelle population en provenance de toute la région : ainsi Pierre Bonnaud, né à Saint-Etienne-de-Fontbellon, le 30 Vendémiaire, an VIII, achète, aux Malmazet, La Grangette en 1825.
En décembre 1801, au Pradel, Pauline de Surville a reçu une lettre de Charles de Vanderbourg : il lui propose d'éditer des poésies qu'il a vues dans les mains de Surville lors d'un séjour à Hambourg. Elle serait d'accord pour cette proposition, mais les manuscrits ne sont pas en sa possession : ils ont été confiés à des mains sûres, lui a écrit son mari dans sa dernière lettre, mais elle ignore le nom du dépositaire.
Heureusement, en mai 1802, Madame de Chabanoles fait remettre à la marquise le précieux dépôt que " Monsieur de Surville, dit-elle, lui a recommandé au-delà de toute expression. "
Les poésies sont expédiées à Vanderbourg qui en accuse réception le 22 juillet : en mai 1803, paraissent chez l'imprimeur Henrich " les poésies de Marguerite Eléonore de Vallon-Chalys, depuis Madame de Surville " publiées par Charles de Vanderbourg. Le succès est grand, de nombreuses éditions suivront. Avec l'argent de la première, Pauline de Surville fait restaurer les salons du Pradel. Elle y réside jusqu'au décès de son père, le dernier comte de Mirabel, en 1817. Elle vient vivre alors à Villeneuve d'abord, dans un appartement de la maison de ses amis Barruel; puis , elle achète aux héritiers Ducros la maison de la Planète dans la rue Neuve. Elle y mourra le 12 avril 1843 à l'âge de 80 ans.
Joseph de La Boissière est juge de paix à Villeneuve. Depuis plus de vingt ans, il fait des recherches sur son compatriote Olivier de Serres.Il publie en 1800 deux études sur ce sujet dans la Décade philosophique et dans le Moniteur. Le préfet Caffarelli veut relancer l'économie de l'Ardèche et la sériciculture. Sur les conseils de La Boissière il lance une souscription pour l'érection d'un monument à Olivier de Serres .L'Obélisque de la place Notre Dame sera inaigurée en 1804. En 1805, il séjourne plusieurs mois à Paris pour solliciter une place dans la magistrature que l'on réorganise sous la direction de Cambacèrès. A cette occasion il rencontre Vanderbourg pour le compte de Madame de Surville. En 1810, il est enfin nommé conseiller à la cour impériale de Nîmes. Il siègera jusqu'en 1817 et sera aussi président de l'académie de Nîmes.
Louis Antoine de Barruel, est membre du tribunal spécial établi à Privas pour juger des désordres auxquels la Révolution a donné lieu dans le département de l'Ardèche (Loi du 18 pluviôse an IX-7février 1801). Vers 1825, il fera construire une levée et une fabrique à soie sur la Claduègne au lieu de Vernède. Au rez-de-chaussée est installé un moulinage, à l'étage, une filature. L'usine emploie 50 femmes et 2 hommes. Cette usine restera dans la famille jusqu'en 1872, date de sa vente à la famille Salomon. Les Barruel garderont leur hôtel de la Grand Rue jusqu'au décès de Louis René Henri Alfred de Barruel, marquis de Bavas, le 10 février 1883. Leur maison sera alors vendue à la famille Deleuze qui y installera la distillerie du Coiron.
L'abbé de Barruel, en août 1792, s'est exilé à Londres. Il y a écrit " Histoire du clergé pendant la Révolution française ", publiée en 1793, et " Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme ", publiés en 1797, dont le succès a été grand chez les contre-révolutionnaires. La Constitution du 28 décembre 1799, instituant le Consulat, exige pour le clergé la prestation d'un serment. Barruel fait campagne pour que les ecclésiastiques prêtent ce serment, mais, il soulève de virulentes protestations de la part de certains de ses soutiens. Le Concordat de 1801 lui permet de rentrer en France. A Paris, il trouve sa bibliothèque et son mobilier vendus. Le chapitre de la cathédrale, à la nouvelle de son retour, l'élit à l'unanimité chanoine honoraire de Notre Dame de Paris, probablement avec l'accord de Bonaparte.
Le 23 octobre 1802, l'abbé écrit :
" Mon cher frère, vous devez avoir reçu une lettre qui vous annonçait mon arrivée à Paris. Depuis ce temps-là, j'ai presque toujours été allant et venant de Versailles à Paris, sans obtenir une décision sur laquelle je puisse me fixer. Instruit enfin de ce qui retardait la décision que j'attendais, je suis facilement venu à bout de dissiper les préventions fondées sur des ouvrages que l'on connaissait mal, et sur des opinions relatives au gouvernement encore plus mal connues, et vraiment risibles, puisque personne ne s'était montré plus zélé que moi pour la soumission à l'ordre actuel des choses et que j'avais été cité plusieurs fois dans les journaux français comme faisant la guerre aux anti-soumissionnaires et anti-démissionnaires; puisqu'à moi seul j'avais déterminé à cette soumission plus de trois ou quatre mille prêtres en Angleterre par les mêmes principes que j'avais soutenus pour la religion et contre les jacobins. "263
Leur père est décédé le 2 juin 1799 sans que l'abbé ait pu le revoir. Il entretient une correspondance avec son frère pour le règlement de la succession et le charge de vendre une propriété qu'il possède nommée Bagatelle, peut-être la ferme des Bombix. En lui faisant parvenir l'argent, Louis Antoine note que depuis la Révolution, la valeur des biens a fortement baissé.
L'abbé a le plus vif désir de rendre visite à sa famille mais il ne peut réaliser ce vu qu'à Pâques 1804, retenu jusque-là à Paris par la rédaction et l'impression de son livre " Du Pape et de ses droits religieux " apologie du Concordat. Après son séjour à Villeneuve, il reprend le chemin de la capitale en passant par Pont-de-Veyle en Bresse chez son frère Saint-Denis. Il est à Paris en juin 1804. Sa première occupation est de faire la promotion et la vente des vins de Montfleury de sa famille.
En 1805, Mgr Morel de Mons succède à Mgr Chabot comme évêque de Mende et de Viviers.
Le 6 juin l'abbé écrit à sa famille :
" Lorsque votre nouvel évêque sera arrivé, au moins faut-il que vous sachiez qu'il n'a pas tenu à lui de m'amener comme grand vicaire; il n'est pas d'honnêteté et d'instances qu'il ne m'ait faites pour cela; je vous laisse le soin de lui dire toute la part que vous prenez à la reconnaissance que je lui dois. Il ne fallait rien moins que le genre de vie auquel je me suis dévoué pour ne pas succomber à la tentation. "
" M. Vernet " écrit Jean Ribon, " de lui même préféra se retirer du devant de la scène et se consacrer au grand séminaire de Viviers. D'ailleurs la situation était redressée, le rétablissement religieux et moral en bonne voie. Il importait désormais d'organiser, et le nouvel évêque y excellera. "
Charles Genton après Thermidor est revenu en Ardèche. Il vit dans son domaine de Jastries à Saint-Jean-le-Centenier sauvé des ventes révolutionnaires. En avril 1802, il se rend à Paris, sans doute pour ses affaires, il en profite pour porter à Vanderbourg une lettre de Mme de Surville. Charles Genton meurt deux ans plus tard à l'âge de 65 ans. Louise Rouvier, sa femme, lui survivra 15 ans. Une de leurs filles, Agnès Barbe Madeleine, retrouvera la maison de ses parents, achetée comme bien national par Nougarèd en épousant le fils de ce dernier.
Stanislas Genton, lui, s'est marié dans la Loire. Dans un acte de donation de sa sur Victoire en date de 1807, il est domicilié à Saint-Haon-le-Chatel. A la restauration, il sera procureur du roi à Roanne. Son cousin Antoine Vidal vit à Nîmes sous l'Empire. On le retrouve Commissaire général de la police dans le Gard à la restauration. Il a pour tâche de rétablir l'ordre pendant la terreur blanche.
Jean Dominique Viguier abandonnant les activités politiques a repris l'office notarial de son père à Jaujac.
Louis Benoît Heyraud, fils de l'ancien greffier de la sénéchaussée, achètera l'hôtel des Tavernol de Barrès ruinés par la Révolution. Il sera notaire de 1800 à 1828. Veuf de Jeanne Marie Vernet, il épousera en secondes noces Marguerite Nougarède. Son fils, Louis Emile, lui succèdera et se consacrera à des recherches historiques sur le passé de Villeneuve.
Jean Baptiste Malmazet de Saint-Andéol, sauvé par son oncle Boissel, archiviste du club des Jacobins, ne verra pas ses biens confisqués et même, selon Pierre Ribon, les accroîtra par l'achat de nombreux biens nationaux.
Louis Antoine Daizac, en juillet 1802, prie Gleizal d'intervenir auprès du sénateur Rampon pour qu'il fasse entrer son fils dans la marine. En 1804, il se rend à Paris pour solliciter un poste de sous-préfet. Il demande l'aide de ses amis Gleizal et Pampelonne afin que Monsieur de la Tourette intervienne auprès du ministre Portalis. Il espère que Pampelonne en parlera au général Rampon.
Ces démarches n'auront aucune suite. Le 1er septembre, Daizac annonce son arrivée à Villeneuve :
" Me voici arrivé, mon cher Glaizal, non sans fatigue, auprès de mes dieux pénates. J'ai vu aujourd'hui Mamarot qui est venu dîner avec moi. Nous nous sommes arrangés par rapport à l'argent que vous avez eu la bonté de me prêter et dont je vous remercie. J'espère avoir bientôt des remerciements à vous faire pour mon affaire plus majeure à laquelle je tiens fort, celle dont vous vous êtes chargé. Je vous prie instamment de ne rien négliger pour cela. Monsieur de la Tourette avait promis de parler à Monsieur Portalis et de le faire agir. Si le général Rampon nous est absolument nécessaire il faudra attendre vu qu'il est encore à Tournon. Je compte aussi sur l'amitié que vous m'avez témoignée pour être convaincu de l'activité que vous y mettrez. J'ai remis à Gautier, au Teil, la caisse, dont vous m'aviez chargée pour Mazon. Elle était en bon état. Mamarot qui va samedi à Aubenas s'informera de Mazon, si elle lui est parvenue, sinon nous tâcherons que cela soit au plus tôt. Adieu mon cher ami, soyez bien convaincu du sincère attachement que je vous ai voué pour la vie
PS: Marie ta douce et récalcitrante moitié. Que je fais des vux bien sincères pour le retour de son embonpoint et qu'elle doit oublier nos montagnes et jeter un coup d'il un peu plus favorable à ta jolie retraite de Vaugirard. "
Le 19 janvier 1805 Daizac , s'interroge :
" Je ne sais que penser, mon cher ami, du silence de Messieurs de la Tourette, de celui du général Rampon et de Monsieur de Pampelonne. L'impitoyable Caron les aurait-il reçus dans sa barque ou bien ont-ils totalement oublié les promesses qu'ils m'avaient faites. Vous-même mon cher Glaizal vous gardez le plus profond silence tant à mon égard qu'à celui de Mamarot, car il s'en plaignait un de ces jours en me parlant de vous. N'est-il pas possible de trouver pour votre ami, parmi tant de place à la nomination de l'empereur, quelqu'une qu'il put demander honorablement et dont il put remplir les devoirs sans manquer à la délicatesse ? Cela me paraît un peu fort soit dit sans me flatter. Il me semble que je vaux bien pour le moins quantité de gens à qui tous les jours on les distribue. "
Et, le 18 septembre 1806,
" Je ne sais que penser mon cher Glaizal de Messieurs les Parisiens. En notre présence bons amis, ils semblent même prendre intérêt à vous, rendus dans nos provinces aussitôt oublié "
Après 1809, n'ayant toujours pas obtenu satisfaction, Daizac vend son domaine de Serres et ses autres biens à Villeneuve. Dès 1813 il n'est plus imposé dans la commune. En fait, il est parti pour Orange, la ville de sa femme Thérèse de La Rouvière. Seule leur fille aînée Justine, épouse Ferrand, demeure dans l'hôtel familial rue Saint-Louis (immeuble actuel du Casino). Elle y décèdera en 1855 nommant pour héritier son frère Louis Aimé Daizac domicilié à Avignon.
François Lejeune a vu ses deux fils mourir dans les guerres de la République, François Clet Lejeune, général de brigade, tué au siège de Jaffa le 7 mars 1799 sous les yeux du général Bonaparte. François Venant engagé volontaire en novembre 1791 et envoyé à l'armée du Nord capitaine à 22 ans , dans un combat livré dans les marais de Hollande pour empêcher le débarquement des Anglais, il reçoit un projectible en pleine poitrine .Il meurt à l'hôpital d'Amsterdam le 5 octobre 1797.
Il décède le 7 mai 1804 à l'âge de soixante ans. Veuf, il a nommé par testament olographe du 18 avril 1804 pour légataire universel Jean Hilaire Mamarot, son compagnon des luttes politiques.
Albin Mazon note dans le dossier Mamarot du fonds Mazon :
" Monsieur Mamarot est l'héritier de Monsieur Lejeune dont les deux fils sont morts au champ d'honneur. C'est le plus fort propriétaire de Villeneuve-de-Berg. Il a exercé longtemps les fonctions de juge de paix dans cette ville et, dans ce moment, il est nommé juge suppléant au tribunal de première instance de Privas. Les habitants du canton de Villeneuve désirent ardemment la nouvelle nomination de Monsieur Mamarot aux fonctions de juge de paix. "
Le 18 mars 1814, on nomme des députés pour porter au pied de sa majesté Louis XVIII l'adresse de félicitations des habitants de Villeneuve-de-Berg. Entre autres signatures, l'adresse porte celle de Mamarot, cela ne l'empêchera pas d'être destitué de sa fonction de percepteur, mais il sera maintenu au conseil municipal jusqu'en 1823. En 1830, le neveu de Mamarot informe à Claude Gleizal :
" On vient de m'annoncer une bien mauvaise nouvelle. J'ai reçu hier une lettre de chez moi dans laquelle on m'apprend que mon oncle Mamarot a succombé le 27 du mois de janvier à une attaque d'apoplexie dont il était atteint depuis le 17 du même mois. "
Villeneuve a fourni à la République environ 200 soldats, la plupart volontaires. Ces survivants des guerres de la Révolution et de l'Empire sont revenus au pays à la restauration. Ces vieux soldats et officiers en demi-solde se rencontrent ordinairement le dimanche au cagnard de l'esplanade où ils viennent se chauffer en racontant leurs exploits. On les voit plus ou moins avec des allures de conspirateurs, ne rêvant que du retour de l'empereur ou de l'avènement de son fils. Ils organisent chaque année le banquet du 15 août pour l'anniversaire de l'Empereur et la messe du 5 mai anniversaire de sa mort.
Selon Albin Mazon, ces survivants se considèrent comme ayant été les agents d'une tâche providentielle. Ils sont animés par une foi profonde dans la justice de l'uvre accomplie et dans le génie de leur empereur. Albin Mazon conclut :
" Peut-être ces vétérans, dans leur naïf orgueil, avaient-ils des hommes et des choses du commencement de ce siècle une idée plus juste que les politiciens de notre temps qui s'en sont fait les détracteurs passionnés. "Extrait 3 : La fameuse conspiration de Saillans et les Volontaires de l'Ardèche :
Les royalistes ne désarment pas
Les royalistes n'ont pas désarmé. Les conjurés connaissent l'arrivée en France du comte de Saillans et la préparation d'une nouvelle insurrection.
Le 24 mai, la municipalité reconnaît qu'elle n'a pu maintenir l'ordre public que grâce au concours du détachement du 38ème régiment en garnison à Villeneuve. Ce détachement devant partir à la fin mai 1792, des malintentionnés qu'on n'a pas pu parvenir à découvrir, déclare la mairie, annoncent qu'à leur départ on verrait renaître des désordres. On note aussi le départ de près de cent Villeneuvois comme volontai-res nationaux.
La municipalité demande au Département de lui conserver le détachement ou, à défaut, de lui accorder des volontaires nationaux dont on connaisse l'attachement à la Constitution.
Le 19 juin, le détachement du 38ème régiment étant parti combattre aux frontières, le procureur de la commune, Pichot de Lespinasse, déclare :
" Chaque dimanche ou fête, on nous a présenté le tableau de quelques disputes (au sujet de la Constitution) ... il nous faut de la troupe. En attendant que le département accorde une nouvelle gar-nison, le conseil municipal décide de réquisitionner, chaque jour, dix hommes de la garde nationale. "
Début juillet, la tension est grande dans la ville. Le conseil municipal s'adjoint les notables pour siéger en permanence.
Les patriotes, exaspérés par la nouvelle affaire de Jalès, menacent les maisons royalistes. Le 11 juillet, Malmazet de Saint-Andéol, instruit par la rumeur publique que le peuple veut se porter chez lui pour piller et dévaster sa maison et celles de plusieurs de ses amis, demande protection à la mairie.Le conseil fait alors une proclamation appelant au calme :
" Citoyens, soyez calmes. Vos ennemis demandent le trouble. Votre tranquillité les confondra. Attendez que nos braves frères d'armes aient exterminé les brigands rassemblés à Jalès ; les efforts des aristocrates seront anéantis ; les patriotes triompheront, ne secondez pas les vues des malveillant... maintenez-vous en paix ; respectez les propriétés et les personnes. "
Le Directoire envoie deux compagnies de Volontaires, les Volon-taires de l'Aude et les Volontaires de l'Ariège.
Le complot de Saillans
Aymard écrit :
" Au commencement de Juillet 1792, la nouvelle se répand que l'infâme Saillans veut lever dans les plaines de Jalès l'étendard de la contre-révolution. Le Département fait des proclamations ; le District met en permanence les gardes nationales ; il requiert 50 hommes du canton de Villeneuve-de-Berg ; j'étais alors lieutenant des grenadiers de la garde nationale. Le capitaine, Lejeune fils aîné , venait d'entrer dans le 1er bataillon des volontaires de l'Ardèche, qui fut aussi employé dans cette expédition. Je me présente le premier à la Municipalité, je déclare que je marche contre les rebelles, et je m'inscris.
Le 8 juillet, je pars dans la nuit avec une partie de mes camarades, parce que tout le canton n'avait pas encore eu le temps de se préparer, je laisse mes enfants aux soins de ma domestique, je ferme l'oreille aux apitoiements, j'arrive à Joyeuse, où devait être le quartier général ; le lendemain, la compagnie fut de 77 hommes ; nous nous présentons au département qui y avait transféré ses séances ; nous sommes à ses ordres, et nous nous portons partout où nous sommes requis, avec le dévouement le plus absolu.
Forcé dans ses retranchements, Saillans termine son entreprise par la lâcheté ; il fuit dans la nuit à l'aide du mauvais temps et d'un grand feu établi dans un bois pour éclairer sa marche. Les patriotes rentrent dans les châteaux de Banne et de Jalès, on y promène les drapeaux tricolores. Le 14, on incendie ces repaires de la rébellion ; nous renouvelons le serment de la fédération, et l'armée retourne à Joyeuse.
Je me rends de suite au Département pour y recevoir de nouveaux ordres. Le Procureur Général Syndic nous donne congé en ces termes : " Le Procureur Général Syndic du Département de l'Ardèche, requiert, au nom de la loi, le commandant du détachement des gardes nationaux de Villeneuve-de-Berg, de se retirer demain matin, 15 Juillet, avec sa troupe dans ses foyers, son service n'étant plus nécessaire dans cette contrée ; ayant rempli exactement toutes les commissions et réquisitions qui lui ont été faites, et il signe pour la garantie dudit commandant. A Joyeuse, le 14 juillet 1792, l'an quatrième de la Libert. Signé BOISSY. "
Cette garantie annonce bien sans doute qu'on ne m'avait pas chargé de commissions ordinaires. J'arrive à Villeneuve-de-Berg, le 15 ; j'y trouve tous les patriotes respirant la joie et le triomphe ; l'arbre de la Liberté y avait été planté la veille, mes camarades d'armes l'aperçoivent, ils veulent à leur tour en célébrer l'inauguration : la fête fut simple, elle fut terminée par un repas civique et par des farandoles. "
Les Volontaires
Les Volontaires, après les événements de Jalès et de Banne étaient très montés contre les royalistes.
Jouve avoué ayant déclaré ouvertement dans les auberges que pour être patriote, il fallait savoir assassiner, piller, voler, incendier, ces propos sont entendus par les volontaires de la Haute-Garonne. La fureur des volontaires est telle que Jouve doit se tenir caché pendant trois ou quatre jours.
Quelques jours après le soulèvement de Saillans, sur la place de Villeneuve, une multitude de personnes et de volontaires conduisent un jeune homme : Debanne fils. Des enfants lui ont crié aristocrates. Aymard raconte :
" Je vois des sabres en l'air, j'entends des menaces qui me firent trembler. Sa vie me paraît en danger. Je m'approche hardiment, malgré que je ne fusse pas connu des volontaires, je réclame la protection de sa personne et l'exécution de la loi ; je demande qu'il soit mis en prison pour être puni, s'il est coupable, et je parviens à m'y faire conduire, on en conduit un autre, Soulery fils : je descends de la maison commune pour le protéger, je parviens aussi à le faire introduire. "
Les deux jeunes gens seront très vite élargis. Lespinasse a saisi le juge de paix de l'affaire. François Cade, juge de Paix, les interroge le 31 juillet; sympathisant royaliste, il prend prétexte de l'absence du procureur de la commune et propose à Aymard de le remplacer, celui- ci refuse, l'affaire est ainsi rejetée.
Cet événement avait jeté l'alarme chez les royalistes. La munici-palité de Dubois Maurin s'adresse aux officiers des Volontaires afin de les ramener au calme ; une représentation des officiers de la garde nationale fait de même. Les officiers des Volontaires assemblent alors les deux compagnies et elles promettent d'être tranquilles.
Cependant les débordements des Volontaires continuent. Ils ont des rapports très tendus avec les paysans. Mal nourris, mal logés, désuvrés, ces soldats improvisés font preuve d'un grave esprit d'insubordination et d'indiscipline.
La municipalité en est réduite à demander leur départ ; le département est réticent. Il exige de la part de la mairie l'assurance qu'elle maintiendra la sûreté dans la ville et celle des prisons qui détiennent des détenus membres du complot de Saillans. Le 30 août, le procureur de la commune déclare à la municipalité :
" Vous venez d'entendre la lecture de la lettre de M. le Procureur général syndic... en réponse à celle que nous lui écrivîmes pour demander le départ des volontaires en garnisons dans cette ville. Il paraît que nous devrions insister de plus fort pour l'obtenir, en assurant l'Administrations que nous veillerons nous-mêmes à la sûreté de la ville et des prisons ; et, cependant, comme je ne cesse d'avoir des plaintes que la dévastation des campagnes continue, que les plaignants désignent des Volontaires, je demande qu'il soit rendu une ordonnance qui fasse défendre à qui que ce soit d'entrer dans les propriétés d'autrui, et que les citoyens soient invités à arrêter quiconque contreviendra, et les traduire devant le juge de paix "
La municipalité approuve et prend l'ordonnance demandée par son procureur. Finalement le Département envoie alors l'ordre de départ aux volontaires de l'Aude, on les remplace par les volontaires de l'Ariège.
" Ils en sont étonnés et soupçonnent, non sans raison, toute la Municipalité d'avoir écrit contre eux. Ils s'en plaignent, une rumeur s'élève, le peuple leur manifeste son attachement et ses regrets, il veut connaître les auteurs de cette démarche. Les volontaires s'adressent au Directoire. Le procureur général syndic, Boissy d'Anglas, leur communique la lettre de la municipalité. "
Le 5 septembre, enfin, les volontaires de l'Aude quittent Ville-neuve. Jean Bernard Bonnal, adjudant du 1er bataillon de l'Ariège, porte plainte :
" Accompagnant la troupe qui partait pour se rendre à Privas, et marchand après les Volontaires, il a vu un homme portant deux poules mortes à la main disant que les Volontaires venaient de les lui tuer, insultant la troupe, disant qu'ils étaient des coquins, des voleurs et qu'il prétendait qu'on lui payât ses poules. Il appelait le capitaine du détachement pour se les faire payer. Bonnal a offert de les lui payer.
Un moment après que la troupe a été partie, Bonnal, se retirant dans la ville, a entendu cet homme derechef insulter la Compagnie qui s'éloignait comme celle qui restait. Ayant entendu ses propos, de même que plusieurs citoyens, Bonnal lui a demandé s'il prétendait parler contre les mauvais sujets ou contre les bons ? Cet homme lui a répondu qu'il parlait à lui-même en premier. Pour lors, Bonnal ayant appel les citoyens en témoignage de l'insulte qu'on venait de lui faire, tant à lui qu'aux Volontaires, cet homme lui a donné un coup de poing, l'a pris par son habit et le lui a même déchiré. Dans le même instant sont sortis des citoyens avec des haches et des fusils qui l'ont couché en joue ; en conséquence, il demande que cet homme soit puni... "
Les Volontaires de l'Ardèche
Le 6 juin 1792, Dalmas commissaire pour l'Ardèche à la formation des bataillons requiert deux bataillons de 800 hommes pour le 1er juillet à Privas. Le 26 juin, le Directoire nomme trois commissaires, Bruyère, Gleizal et Dumont, pour organiser les diverses compagnies, veiller à l'élection des officiers et mettre sur pied les deux bataillons. A 36 ans, Louis Antoine Daizac, membre du directoire de l'Ardèche, s'engage pour sauver la Nation : il fera partie du premier bataillon des volontaires de l'Ardèche, sera capitaine de la 8ème compagnie avec pour lieutenant un autre Villeneuvois, Antoine Dupré âgé de 19 ans. Dans le même bataillon, on relève deux autres Villeneuvois, François Lavalette, quartier-maître c'est-à-dire troisième en grade et François Clet Lejeune, capitaine de la compagnie des grenadiers.
Le premier bataillon des volontaires de l'Ardèche part le 28 juillet pour l'armée du Mont-Blanc. En 1793, il participera au siège de Lyon. Louis Antoine Daizac y sera grièvement blessé.
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