Lirréfutable image Sil est une mémoire indiscutable, cest bien celle des images. Les photographies sont des témoins impartiaux de ce qui a été, de ce qui demeure. Cest dailleurs dans ces images de la petite patrie que nos ancêtres et nos parents ont vécu, et dans lesquelles beaucoup dentre nous continuent de vivre. Certes gens et choses ont bien changé mais les souvenirs courent encore sur ces chemins qui poudroient et sattardent sous les platanes des places de village où lon ne sinterpelle plus en patois. Souvent la mairie-école est encore là, et les gamins en galoches et blouses flottantes racontent la même histoire depuis des générations. Les conscrits toujours dans la même pose avantageuse attendent lappel dun clairon enroué. Plus immuables sont léglise et le temple où nos parents se sont mariés et où nous viendrons un jour à notre tour. Le jour du marché donne un air de fête aux rues villageoises avec la foule parmi les carrioles et la calèche du médecin qui avance au pas menu de sa jument. La mémoire peut flancher, le tambour de ville ne résonne plus. Mais la photographie reste, elle est là, fidèle en noir et blanc, qui raconte lhistoire dirréfutable manière. Il faut savoir gré à Gilbert Antressangle davoir consacré une part de sa vie à recueillir cartes postales et photos avec talent et enthousiasme. Aujourdhui, elles disent le vrai de notre histoire provinciale, et cest irremplaçable.
Pierre Vallier
Faire une collection qui sappelle « La mémoire de lArdèche », vous jugerez peut-être cela prétentieux. Pourtant, le terme me paraît juste. Aborder chaque aspect quotidien de la vie en Ardèche de 1900 à lentre-deux guerres, voilà le but de ces livres et lavenir me dira si jai eu raison. Pour montrer cela, quoi de plus révélateur que ces cartes postales anciennes qui ont su fixer pour toujours ces instantanés, ces tranches de vie du passé ? Un ami me faisait récemment remarquer que les cartes postales modernes nétaient plus animées. Elles ne montrent plus que des monuments, des sites. Disparues, ces photos des métiers, ces rues peuplées, ces marchés vivants. Que laisserons-nous comme témoignages à nos successeurs ? Bien sûr, il y aura limage animée, la télévision, le cinéma, mais cela aura-t-il le même charme que ces clichés nostalgiques ? Ce nest pas pour rien que la carte postale a de nombreux passionnés et que cet amour contagieux se développe un peu plus chaque jour... Pour accompagner ces images merveilleuses, même si elles peuvent presque se suffire à elles-même, les journaux de lépoque nous fournissent quantité dinformations et danecdotes. Elles réhaussent encore lintérêt de ces cartes postales. Pour finir, jadresse un grand merci à Gilbert Antressangle sans qui rien naurait été possible et puisse cette collection compter de nombreux autres volumes !
Léditeur
En 1893, lidiome vulgaire est un sous-dialecte de la langue doc, dans lequel on trouve beaucoup de mots dorigine gauloise, latine et quelques mots dorigine grecque, arabe et germanique.
En Ardèche, le patois est une langue le plus souvent parlée, rarement écrite. Compte tenu de la diversité des parlers selon les régions, voire les villages, il serait difficile décrire un livre en patois aisément accessible à tous les Ardéchois.
Quelques érudits ont étudié ces patois, le plus crédible est sans conteste Georges Massot qui, dans « Vivarais-Ardèche » (éditions Bonneton), a apporté des précisions sur les différentes aires des parlers en Vivarais.
Je nai cité, et ne citerai, que quelques mots entendus dans ma jeunesse, patois certes, mais aussi expressions le plus souvent locales et jajouterai une adaptation (sans garantie...) dun poème découvert au hasard de mes recherches et sans nom dauteur, situé dans la région de Bourg-Saint-Andéol : « La Truite et lÂne ».
Il nexiste pas de patois purement ardéchois, chaque zone étant marquée par un voisinage où le vocabulaire est solidement ancré, la langue dOc par exemple ; cest généralement la prononciation qui donne aux mots un caractère plus local.
On peut dire, sans entrer dans le détail, que :
- le patois du nord du département est influencé par celui du Lyonnais et du Limousin ;
- celui de lextrême sud est imprégné de Provençal ;
- au centre, cest un mélange Auvergne/Provençal (aux alentours des Boutières) ;
- au sud-ouest, le parler est teinté de Provençal avec une touche de Gévaudan...
Saint-Maurice-d'IbieProverbes et dictons vivarois (1857)
Dis mé en caou vas, té dirai caou siès.
Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es.Omi dé cadun, omi dé dengun.
Ami de tous, ami de personne.Omi qué noun valio, coutel qué noun talio, sè lous perdés, noun ten chalio.
Si tu perds un ami qui ne peut rien et un couteau qui ne vaut rien, nen aie souci.Aima è estré hoï, espéra è noun véni, estré ei lié è noun durmi, soun trés caousos qué fon mouri.
Aimer et être haï, espérer et ne pas voir venir, être au lit et ne pas dormir, sont trois choses qui font mourir.Entre canalio lon ès bien léou dacord.
Entre canaille, on est bientôt daccord.Coumo lous pouns, vun gasto laoutré.
Ils sont comme les fruits, lun gâte lautre.Lio pa doli san crasso.
Il ny a pas dhuile sans crasse.Lomitié pouo pa véni tou dun caïré.
Lamitié ne peut venir toute dun seul côté.Lar viel bouno soupo, gentu salo pa loulo.
Lard vieux fait bonne soupe, la beauté ne bonifie pas la marmite.Vaou maï omi en plaço, quorihen en bourso.
Mieux vaut ami en place quargent en bourse.Caou li faï, no lou maï.
Plus on donne, plus on reçoit.Un bienfa réprouscha ei dous cos poga.
Un bienfait reproché est deux fois payé.O lomi lou sègré ou lou règré.
Le véritable ami se fait suivre ou regretter.Gardo quand laouras, si noun ten répentiras.
Garde-le bien quand tu lauras, sinon tu ten repentiras.
Deux inséparables...
Lo trouïto et lazé | La truite et lâne |
Un perschaïre o lo luminado / Pren uno trouïto somounado, / Dé vingt liéouros un corteïrou, / Per trota quaouqué grand seignou, / Qué dévio possa lou divendré, / Mais plougué dru coumo dé cendré, / Ainsi mandé per un exprès / Qué vendrié din huiet jhours après ; / Lous consous qué fasien lo pescho / Vésen lo trouito fresco / Qué répaousavo sur lou bord / Diguérent qué falié dabord / Ly mettre ey couol uno clouchetto / Et lo ghita din laïguo netto / Ey pré soun cher Clémen, / Per répréné quan sério ten. Uno ton vénérablo peisso, / Vésés
un paou quanto finesso : / Countavoun quentenden lou soun
/ La manquarian pas ey bésoun, / Dautant miei qué
pauséroun marquo / Vis à vis de la grando barquo.
/ Lou dijhoou daprès sur lou soir, / Lous consous
quittoun lious manoir, / Fasoun battré la généralo
/ Au bun tambour, uno timbalo, / Et munis de lious chapeyrous Quand dey Rhoné soun sur lou bor, / Coumo si chacun
éro mor, / Escoutoun din cun grand silenço, / Doussomen,
sans impatienço / Couro lo truïto passarié,
/ Per ly ghita lious esparvié. / Après avé
fa uno paouzo, / Jusquà la nuiet tout à fait
claouzo. / Un azé (sauf vostré respect), / Un paou
dessous béouré venguet / Cest-à-dire,
près de lo tralio, / En fasen ana so sounalio. / Lous
peschaïres disoun : Chut ! chut ! Davé près uno talo inchoyo / En poumpé, en grando cérémounié, / Lou pourtoun din cun béou panié / Jhusquà la maison dé vilo. / Lous consous ey bout de la filo / Fan dabord souna lou counsel, / Et chacun ven en soun chatel. / Mais un nouma simplicien Blazé / Qué counéguet à qui soun azé / Admiro lhounou qué ly fan / Lou pren, lenméno en resshognan / Et lazé dune pétorado, / Saludo touto lassemblado ; / Dès quès sourti dé soun fiolat, / Broman coumo un vray poussédat ; / Dey soun dé sa voué musicalo / Fay rétenty touto lo salo. Mais en qué songhéo moun esprit / Ses eïgorat, sen contrédit, / Moun dessein néro pas de faïré / Un détail qué duressé gaïré, / Ni may de vous représenta / Dey Bourg touto lantiquita, / Que men passo per los ooureillos, / Ou per miey diré los merveillos, / Car iéou crésé qué mé faudrié / May de vingt ramos de popié. / Daliur dintré nous qui losignero / Dey couchan jhusquo à lauroro / Mé bourné dounc ey cas nouvel / Dun homé qua chambro à Lunel. / Yéou passé soun noum sou silenço / Per respect et per révéranço / Véiez lou fait, escouta lou / Et jhujhorez de so volou. |
Un pêcheur à la lampe prit dans le Rhône une truite saumonée de vingt livres exactement. Alléché, un important seigneur fit dire quil passerait le lendemain, un vendredi. Hélas, ce jour-là, il se mit à pleuvoir dru comme des cordes et le noble annonça par message express quil reportait de huit jours sa visite. Les consuls(1), sachant que la truite hors de leau nattendrait pas jusque-là, proposent de lui mettre au cou une clochette comme en portent les juments et de la remettre dans le fleuve, au pré chez Clément, pour la repêcher au bon moment. Voyez la finesse de nos hommes : ils comptent, grâce au bruit, ne pas la manquer ; dailleurs le pêcheur a déjà mis un repère en face de la grande barque. La veille de la visite, les consuls quittent leur manoir, font battre la générale avec un tambour, une timbale et accompagnés de leurs chaperons. Ils rassemblent des quatre cantons les pêcheurs les plus habiles. Ces derniers laissent tomber ce quils font pour aller prendre au plus vite la truite, notre truite qui nageait bien et qui avait déjà fait plus dune lieue, peu gênée par sa clochette. Quand la troupe arrive au bord du Rhône, nul alors ne parle plus ni mémet un son, pour ne pas rater le bruit de la clochette. Au premier signal, ils jetteront leur épervier(2). Mais la nuit tombe, bien noire, et toujours pas de bruit. Dans lobscurité, un âne (sauf votre respect) vient boire au fleuve, près de la traille, et bien innocemment fait tinter sa clochette. Les pêcheurs sont immédiatement sur le pied de guerre, pensant avoir repéré lanimal tant attendu. Ils jettent alors leur épervier de quinze cannes(3) dans la direction du bruit. Tout le monde tire sur le filet, en trouvant que cette truite est bien lourde, mais dans laction, personne ne songe à le dire tout haut et chacun trompe lautre sans le savoir. Enfin le filet tout entier est à terre et les pêcheurs poussent bien haut des cris de joie. Fiers de cette prise, ils la portent en grande pompe et bien cérémonieusement, le filet mis dans un ample panier, jusquà lhôtel de ville. Les consuls, au bout de la file, font dabord appeler le conseil et chacun vient de son château. On ouvre le filet, point de truite, mais un âne ! Celui-ci, à peine sorti, brame comme un vrai possédé ; du son de sa voix musicale, il fait retentir toute la salle. Un simplet, quon appelait Blazé, reconnaît là son âne et croyant quon a voulu lui jouer une farce, le prend et lemmène en ronchonnant. Pour remercier ses porteurs, la bête salue toute lassemblée dune pétarade. Mais je songe que mon esprit sest égaré, sans contredit, mon dessein nétait pas de faire un détail qui ne durerait guère, ni même de vous représenter du Bourg(4) toute lantiquité qui me passe par les oreilles, ou pour mieux dire les merveilles, car je crois quil me faudrait plus de vingt rames de papier. Notes : |
Note : Plus quune traduction, cest une adaptation qui vous est présentée en regard de ce texte occitan. Il ne faut pas chercher une équivalence fidèle pour chaque mot.
En 1868, le département de lArdèche compte au nombre de ceux où linstruction est la moins répandue.
Les écoles sont assez bien fréquentées lhiver, elles sont pratiquement désertes lété, les enfants étant occupés aux travaux des champs. Ceci est très néfaste à léducation des élèves qui ont vite oublié, pendant les six mois de la belle saison, ce quils ont appris au cours de leur trop courte scolarité.Pour tenter de pallier cette lacune, des écoles dadultes ont été ouvertes, elles fonctionnent uniquement durant lhiver.
Le recensement de 1876 a donné des résultats catastrophiques quant au degré dinstruction des Ardéchois :
- Ne sachant ni lire ni écrire 175 472 45,65%
- Sachant lire seulement 75 919 19,75%
- Sachant lire et écrire 129 575 33,71%
- Dont on na pu vérifier linstruction 3 412 0,89%
Pour une population civile de 384 378 habitants.
Châteaubourg en 1928Instruction secondaire
Établissements publics.
En 1877, on compte 204 élèves au Lycée Impérial de Tournon (ce fut, rappelons-le, le premier lycée de France créé en 1542), 162 au collège communal de Privas.
Établissements libres.
Toujours en 1877, 103 élèves fréquentent les institutions secondaires libres, répartis dans les collèges de Privas, dAnnonay et de Saint-Jean à Bourg-Saint-Andéol.
Lécole chrétienne de Privas accueille 250 scolaires.
Instruction primaire
En 1875, lÉcole Normale Primaire de Privas est dirigée par M. Marlot, officier dAcadémie, le personnel est composé de deux aumôniers (un catholique, un protestant), trois maîtres-adjoints, un professeur de musique et un dagriculture. Trente aspirants instituteurs, classés en trois divisions, se préparent à la carrière de lenseignement primaire.
En 1877, 177 communes sur 339 (soit 52%), sont pourvues dune ou plusieurs écoles (publiques ou privées) ; 54 614 élèves au total se rendent plus ou moins régulièrement en classe et ce pour diverses raisons : éloignement, travaux des champs, et parfois même pour des motifs religieux.
Valeureux élèves
Afin dencourager lémulation chez les enfants, des prix, pour le secondaire, et des bons-points dans le primaire, sont distribués, avec parfois une évidente solennité, notamment dans les collèges et lycées.
Cest ainsi quen 1868, au lycée impérial de Tournon, monsieur le marquis de la Tourette, député, a lui-même présidé la remise des prix, le plus souvent constitués par des livres. Le palmarès était assez élogieux puisque trois élèves furent admis à lÉcole impériale des Arts et Métiers dAix : Deluol, Mathieu (dit Robert) et Bertrand.
Autre prix, celui-ci obtenu par M. Jean-Louis-Marie-Alexandre Deschanel de Largentière : le prix de droit romain et une mention de droit français à la faculté de droit de Grenoble, en octobre 1868.
Nouvelle façon de stimuler les élèves, avec la création le samedi 22 juin 1868 de la Société cantonale de Privas, sous légide de monsieur le baron de Farincourt, dans le but de développer et dencourager linstruction primaire.
Monsieur Fougeirol, membre du Conseil général, installé dans les fonctions de 2e vice-président, informe le comité quune somme de 1 000 francs est mise à la disposition de la commission afin que les instituteurs mariés (les célibataires seraient sans doute tentés de faire lécole buissonnière pour aller dans les quartiers douteux de la capitale ?) puissent visiter lExposition universelle, ce qui contribuera certainement à développer chez les maîtres le goût de lenseignement pratique...
Pour concrétiser les promesses de cette société, une grande fête a lieu à Rochemaure, le dimanche 25 août 1868, à loccasion, un concours avait été ouvert entre toutes les écoles du canton, il était doté de nombreux prix.
Ecole publique de Vogüé-Village en 1931Lu dans « Le courrier de la Drôme et de lArdèche » de 1842
Le 22 décembre, un de nos compatriotes de lArdèche, depuis longtemps domicilié à Paris, M. le comte de Romieu, vient de donner une preuve de son bon souvenir à son pays natal en le dotant, à ses frais, dun utile établissement dinstruction publique gratuite. Pour cela, il a fait don à la commune de Saint-Fortunat dune somme de 2 000 francs pour la création dune école de filles.
Le 27 septembre, le Conseil général renouvelle le vu afin que le collège de Tournon soit élevé à la 2e classe. Il désire vivement que les promesses, par lesquelles ce vu est accueilli depuis plus de dix ans, se réalisent enfin...
En juillet 1868, sur proposition de M. le Préfet, son Excellence M. le Ministre de linstruction publique accorde à la commune de Berzème une somme de 2 000 francs pour létablissement dune maison décole.
Établie par la loi du 19 fructidor de lan IV, la conscription est linscription annuelle des jeunes gens âgés de 20 ans dans le but de les soumettre au service militaire, dont la durée varie selon les guerres en cours et les pertes subies :
- en 1818, elle est de 6 ans ;
- en 1832, de 7 ans, avec possibilité de remplacement en payant son suppléant ; en cas de guerre, si le remplaçant est tué, le remplacé devra partir ou payer un autre remplaçant ;
- en 1872, 5 ans pour lactive, il devient obligatoire pour tous, avec suppression du remplacement ;
- en 1905, 2 ans pour lactive ;
- en 1920, un an pour lactive.
Le conseil de révision est institué le 29 août 1805, il est chargé dexaminer les opérations de recrutement.
Présidé par le Préfet ou par le secrétaire général de la préfecture, il est composé dun conseiller général, un conseiller darrondissement, un officier général, un sous-intendant, un officier de gendarmerie, un commandant de recrutement, un médecin militaire.
Ce conseil siège successivement au chef-lieu de chaque canton.
Saint-Fortunat, classe de 1924... Pour le jour de lAn, les conscrits avaient pour coutume de rendre visite à leurs conscrites.
En 1857, il y a en Ardèche 341 912 catholiques (88%) et 44 647 protestants (12%).
Culte catholique
On dénombre 359 paroisses pour 339 communes. Cela sexplique par le fait que certains hameaux importants sont constitués en paroisse.Culte protestant
En 1802, Bonaparte, par les articles annexés au Concordat, reconnaissait les Pasteurs qui devenaient de ce fait salariés de lÉtat.
Ceci explique laugmentation de leur nombre :
10 en 1806,
54 en 1880.
Le département comprend 9 consistoires, composé de 38 paroisses.
Les inventaires déglise
Promulguée par Émile Loubet (un drômois) le 9 décembre 1905, publiée au Journal Officiel le 2, la loi sur la séparation de lÉglise et de lÉtat reçoit son application effective le lendemain.
Inventaire d'église à Colombier-le-Jeune le 14 mars 1906Il sagit en fait de procéder à un inventaire complet de tous les biens appartenant aux édifices publics de culte, afin de les transmettre aux associations cultuelles.
Simultanément, les budgets de lÉtat, des départements et des communes, destinés aux dépenses des cultes, sont supprimés.
À Paris, les inventaires commencent dès janvier 1906. En Ardèche, ils ont lieu en mars de la même année :
- le 1er à Annonay pour léglise de Saint-Joseph-de-Cance,
- le 6 à Rochepaule,
- le 8 à Auriolles,
- le 10 à Colombier-le-Vieux,
- le 14 à Colombier-le-Jeune.
Cette liste est loin dêtre exhaustive, cest ainsi que les églises de Boulieu-lès-Annonay, la Louvesc, Sablières, Saint-Marcel-lès-Annonay, Viviers, ont eu aussi un inventaire mouvementé... Les autres sont restés plus discrets.
Selon les chiffres de 1859, on peut légitimement penser que la santé des Ardéchois est bonne, puisquil y a autant de sages-femmes que de docteurs...
Il y a 74 docteurs en médecine, 74 sages-femmes, 24 pharmaciens et 16 officiers de santé (médecins autorisés à exercer sans avoir le grade de docteur, faculté supprimée en 1892).
Lassistance publique
En 1868, il y a 11 hospices à Privas, Aubenas, Bourg-Saint-Andéol, Villeneuve-de-Berg, Viviers, Largentière, Les Vans, Valgorge, Tournon, Annonay et Lalouvesc.
On dénombre 214 bureaux de bienfaisance, dont 81 dans larrondissement de Privas, 61 dans celui de Largentière et 72 dans celui de Tournon.
Lhospice de Privas est le seul dépositaire des enfants assistés du département. Ce service donne lieu à une dépense annuelle de 37 000 francs, dont 28 400 à la charge du budget départemental.
Un arrêté du 18 décembre 1848 a institué, dans chaque arrondissement, un conseil dhygiène chargé des questions relatives à lhygiène publique.
Le service de vaccins se compose dun comité central installé à Privas, dune commission établie au chef-lieu des arrondissements et de médecins-vaccinateurs. Une subvention est accordée annuellement par le conseil général, à titre dencouragement, pour la propagation de la vaccine.
Le département compte 35 sociétés de secours mutuel dont le but est dassurer des secours temporaires à leurs membres malades, blessés ou infirmes, et quelques fois aussi de leur donner une pension de retraite.
Le nombre des naissances a été, en 1875 de 11 342 (plus 267 mort-nés) ; celui des décès de 9 431 ; celui des mariages de 3 510. La durée moyenne de vie est de 36 ans et 5 mois.
12 vétérinaires, répartis dans le département, soccupent de la santé des animaux domestiques.
Les sapeurs-pompiers
Dix-sept corps de sapeurs-pompiers sont constitués en 1875 à : Saint-Agrève (50 hommes), Annonay (80), Saint-Péray (45), Serrières (40), Quintenas (41), Glun (50), Tournon (70), Vernoux (60), Joyeuse (80), Vallon (80), Les Vans (40), Chomérac (50), La Voulte (60), Saint-Pierreville (40), Privas (50), Rochemaure (75), Villeneuve-de-Berg (50), soit au total un effectif de 921 hommes.
Plus tard, de nombreuses communes ont créé un corps de sapeurs-pompiers.
Une loi du 16 février 1900 a institué la médaille des sapeurs-pompiers, destinée à récompenser les soldats du feu comptant 30 années de service.
Sapeurs-pompiers à Mauves« Avis à la population... »
... Tels étaient les mots préliminaires des « tambours de ville », une fonction qui existait pratiquement dans toutes les communes.
Muni de son tambour, avec lequel il ameutait les habitants, il parcourait les quartiers populeux et lisait les derniers communiqués de la mairie.
Lu dans « Le courrier de la Drôme et de lArdèche » de 1842.
Le 24/2 : « Il existe dans notre commune dAntraigues un ménage de vieillards, dont lâge réuni sélève à 207 ans ; le mari a 105 ans et la femme 102. Lhomme a exercé létat de maçon jusquà lâge de 90 ans... »
Le 29/3 : « Le canton de Satillieu est depuis quelques mois sans médecin. Un jeune homme actif et intelligent qui voudrait sy fixer y trouverait une position très honorable. Le canton a une population de 10 à 12 000 âmes, il renferme de nombreux établissements religieux et un hospice, et ce qui lui donne une grande importance, cest une population flottante de 15 000 pèlerins qui chaque année vont en dévotion à La Louvesc, commune du canton de Satillieu. »
Le 3/11 : « Par récent arrêté, M. Riffard Rémi-Louis-Adrien, docteur en médecine, domicilié à Annonay, a été nommé vaccinateur pour le canton de Satillieu, en remplacement de M. Durouchet, décédé... »
À propos délections... dans « Le courrier de la Drôme et de lArdèche » de 1842
Le 29/11 : « Les électeurs du canton de Saint-Péray se sont réunis dimanche dernier dans une des salles de la mairie pour procéder à lélection dun membre du conseil darrondissement. Voici les résultats du scrutin : inscrits, 50 ; votants, 38 dont les voix se sont réparties ainsi : M. de Barjac, maire de Cornas, élu par 24 voix ; M. Faure Louis aîné, négociant à Saint-Péray, 9 ; M. Mallet, maire, 5. »
Le 4/12 : « Les résultats des élections cantonales de Tournon pour le renouvellement du conseil général na pas un seul instant été douteux. Il était prévu de tous et il na surpris personne. M. Faure Pierre-Auguste a été réélu à une forte majorité... »
Même date : « Dans le canton de Saint-Martin-de-Valamas, M. Sanial-Saillans Just, propriétaire, a été élu membre du conseil général, en remplacement de M. Jean-Pierre Abrial, juge de paix, qui ne sest pas représenté... »
Le 6/12 : « M. Alexandre Ladreit de Charrières, a été réélu membre du conseil général, par les électeurs du canton de Privas... »
Même date : « À La Voulte, M. Louis Johannec, notaire et maire de Saint-Fortunat, a été nommé conseiller général en remplacement de M. Gally qui ne sest point représenté... »
Même date : « M. Privat, conseiller à la cour royale de Nismes, vient dêtre réélu au conseil général de lArdèche pour le canton de Rochemaure... »
Le 8/12 : « À Montpezat, pour les cantons ruraux de Montpezat et de Coucouron, M. le comte Sosthène de Chanalleilles, officier de cavalerie, propriétaire à Chambonnas a été réélu... »
Même date : « M. Dussargues-Planzolles Jean-Placide-Casimir a été réélu membre du conseil général de lArdèche par les électeurs du canton de Joyeuse... »
Le 11/12 : « Les électeurs du canton de Valgorge ont réélu pour la 3e ou la 4e fois leur représentant ordinaire au conseil général, M. Jossoin de Valgorge Jean-Roch père, propriétaire à Largentière... »
Même date : « À Saint-Agrève, M. Cornut-Chauvine Jean-François, juge de paix, a été nommé membre du conseil général, en remplacement de M. Bollon de Clavières, avocat... »
Même date : « Les électeurs du canton dAnnonay ont réélu M. Antoine Alléon pour leur représentant au conseil darrondissement de Tournon (59 suffrages sur 64 votants)... »
Le 12/12 : « À Saint-Félicien, M. de France, propriétaire et juge de paix ; à Satillieu, M. de Lestrange jeune, propriétaire à Saint-Alban-dAy ; et à Serrières M. Barou Jean-Louis-Marie, propriétaire à Chamas, ont été élus membres du Conseil darrondissement de Tournon... »
« Dans sa séance du 23-8-41, le conseil général de lArdèche, à défaut dinstructions suffisantes, sabstient démettre un avis sur trois demandes en érection de communes, formulées par les habitants des sections :
- de Grozon, commune de Saint-Barthélémy-le-Pin ;
- de Comps, commune de Grospierres ;
- de Pleynel, commune de Saint-Étienne-de-Lugdarès. »
En mars 1868, le corps législatif nomme une commission pour lexamen du projet de loi relatif à une nouvelle délimitation des communes de Bourg-Saint-Andéol et de Saint-Montant avec celle de Donzère. Ce projet distrait du département de lArdèche les îles du Rhône appelées Saint-Féréol, Robillon, Molard et Margeries et les réunit à celui de la Drôme.
Fileuses
Affiche électorale de Raymond BAYLE
Raymond BAYLE
Remerciements
à mes Chers Électeurs et DéléguésÀ ceux qui mont honnorés de leur confiance jusquà présent et des nombreuses communes qui mont accordés de nombreux suffagres. Cest que mon non leur est resté gravé dans la mémoire, vous mescuserez de mon retard « mieux vaut tard que jamais. »
Chers citoyens Car remerciment de bouche par circulaires ou par affiches cest peu de chose cest tout simplement une politesse. En arrivant battu de ma campagne rien de plus préssé que de vite me remettre au travail a la culture pour me procurer de quoi vivre. Si un remerciment pouvait procurer beaucoup davantages a mes électeurs dévoués je me négligerai pour procurer vite une amélioration a mes chers et dévoués zélateurs cest bon.
Amis dévoués Je puis pas tout vous dire cest bon de vous faire connaitre comme la méchanceté politique est grande après mêtre été dévoués pour celui quest aujourdhui mon adversaire après mavoir dévoués en 1889 que jespérais en lui qui me fera obtenir une place à lexposition de Paris 1900 que jespérais aller déposer mes objets darts et mes inventions que jaurais voulu que mon nom figure dans lindustrie depuis 1889 jespérais le faire figurer dans tous lunivers entier je pouvais devenir un homme célèbre, un homme distingué par ma capacité, je pouvais faire fortune, je pouvais monter et jaurais aujourdhui des nombreux ateliers comme dit mon programme, jen aurais dabord monté un dans la commune où jai été le plus aimé ; où il y aurait le plus douvriers sans travail que ce serait par les voix qui sortiront de lurne en mon nom que je saurais aussi le plus aime, après cest le point de vous le dire pour remercier ils ont trouvé le moyen de me faire partir pour Paris pour aller poser ma candidature en remplacement dun député qui était mort en ayant perdu la vie.
Camarades bien-aimés Jai été appeller par le peuple et me sais présenter à lui alors mes adversaires voyant que je gagnée sa confiance mont demander de payer les frais de villégiature, mais moi je refuse de payer ce que je reconnais ne pas devoir.
Électeurs chéris La pelle au dévouement que jai adressé à tous mes saincères électeurs a été entendu, aussi je ne peux cesser de les remercier dun amour ardent. Chers camarades aurvoir ?
Vive la République du peuple
Vendu 10 centimes