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Article Dauphiné du jeudi 15 novembre 2018 première page et page intérieure.
Cet ancien combattant
a assemblé un document évidemment unique qui pèse
plus de 15 kilogrammes des documents retraçant toute la
grande guerre. Gazé mais jamais blessé (une courroie
de son bidon a été coupé par une balle et
sa manche a été trouée !
Il a envoyé plus de 1500 lettres à ses parents dont
certaines ont été incluses et collées dans
cet album.
On y trouve aussi sur un fort carton de sa citation à l'ordre du Régiment, le 22e RI d'infaterie : " le sergent-fourrier Vallet, alphonse très bon sous-officier, modèle de devoir et de dévouement, a constamment montré les plus belles qualités militaires. S'est particulièrement distingué à l'affaire de la Bovelle. Signé le 7 octobre 1917 ".
Parmi les souvenirs émouvants, nous retrouvons à la page 270 intitulée : " une punition bien méritée " l' " avis de punition " daté du 2.5.16 est signé Borne : " malgré la défense faite, est allé prendre de l'eau à la source de la ferme ". Vallet y fut punit de 8 jours d'arrêt qu'il n'effectuera d'ailleurs pas. L'auteur raconte que ses amis et lui mourraient de soif et qu'il leur était interdit d'aller chercher de l'eau car une mitrailleuse ennemie couvrait le terrain. Chacun y allait à tour de rôle pour approvisionner les copains Vallet y alla aussi et recupéra de l'eau dans une flaque où nageait des doigts qui avaient dû être coupés à la mitrailleuse. Il raconte : " Sans rien dire, je fis la distribution qui fut très bien accueillie et n'informais mes camarades de l'incident qu'après m'être assuré d'une bonne digestion. La sanction ne tarda pas, j'avais été vu par un observateur du colonel qui m'infligea sur le champs huit jours d'arrêt de rigueur. Ce n'était rien en comparaison de la joie que j'avais procurée "
Nous ne pouvons évidemment pas citer toutes les anecdotes
de terrain mais citons encore cette histoire cocace où
l'auteur fut fait prisonnier sans le savoir et relaché
sans le savoir : la tranchée ayant été attaquée,
il va informer à la radio ses supérieurs qui lui
disent qu'ils ne peuvent pas envoyer des renforts et lorsqu'il
remonte, les Allemands ont fait prisonniers tous ses copains et
sont partis avec eux, il se retrouve seul ! " Cette action
se passe le 8 mai 1917 au fameux " Chemin des dames ",
secteur de la Bovelle et de Cerny.
Ce document tout à fait exceptionnel et unique relate des
détails très précis au jour de jour de combats,
des effrayants corps à corps, d'actions d'éclats,
de chansons, d'aventures et de témoignages poignant comme
le souvenir du Mont Kemmel où " ils partirent 1800
et ils revinrent 135 ".