(PARTIE 1)
Du 4 au 7 juillet 1946, se déroulèrent les fêtes
du couron-nement de la Vierge Noire au sanctuaire de Notre-Dame
de la Mûre à Cornas (Ardè-che). Cette cérémonie
gran-diose attira des milliers de person-nes. Elle fut placée
sous la présidence du Nonce apos-tolique Angelo Roncalli,
et sous la direction de Mon-seigneur Cou-derc, évêque
de Viviers en présence de trois archevêques (Avignon,
Alger, Chambéry) et de cinq évêques (Rodez,
Valence, le Puy, Tarentaise et Men-de). Les révérendissimes
pères abbés d'Aigue-belle et de N.D. des Neiges
étaient aussi présents.
Deux questions se posent ? Pour-quoi couronner les Vierges et
pourquoi une Vierge Noire ? Cet article essayera d'y répondre
Le couronnement
des Vierges
L'usage de la couronne est vieux comme le monde. Elle fut d'abord
l'apanage des dieux : Cérès et ses épis,
Mercure et l'olivier, Apollon et le laurier... Le symbole fut
ensuite trans-mis à la royauté, mais on couronna
bientôt le gladiateur, le poète et le soldat victorieux...
Les chrétiens ne connaissent que la couronne d'épines
du Christ et la couronne des martyrs appelée " immaressible
".
Le Moyen Âge couronne empereurs, rois, ducs, comtes, barons...
Elle fleurit sur les écussons et les blasons. Marie est
appelée " Reine de la France " et l'idée
vint tout naturellement de poser sur son front l'insigne de la
royauté au temps de l'Assomp-tion.
Trois conditions sont fixées pour le couronnement des Vierges
: antiquité de la statue, son ca-rac-tère mira-culeux
et grand concours de pèlerins.
N.D. de Lour-des fut couron-née en 1876, N.D de Bon Se-cours
à Labla-chère en 1880, N.D. d'Ay en 1890. (Considérée
com-me la Reine du Haut-Viva-rais).
Par chau-vinisme nous intégrerons dans l'Ar-dèche
la Vierge Noire de Pradelles en limite de notre départe-ment
après Peyre-beille. Elle fut trouvée en 1512, dans
un coffre enfoui sous les fondations d'un mur. (Sa réplique
n'est plus noire). Ce qui porte à trois le nombre des Vierges
Noires ardéchoi-ses. Le décompte officiel est à
19 ! Suivez le guide !
Promenade chez nos Vierges Noires ardéchoises
Nous devons citer la Vierge Noire de Joyeuse dont le couvent de
Picpus, sur la rive droite de la Seine possédait une réplique
détruite en 1793. Selon le P. Hilarion (1837), l'original
était dans la famille des Joyeuse depuis le XVe siècle
et passait de génération en génération
au plus dévot. P. de Godefroy (1935) pense que la statue
fut exécutée en 1518 par un élève
de Michel Colombe, à la demande de Jean de Joyeuse qui
l'offrit à sa jeune femme Françoise de Voisins.
En effet cette statue porte l'empreinte de la Renaissance : vêtue
à la grecque, elle porte à la main droite un rameau
d'olivier. (Cf E. Saillens, Nos Vierges Noires, 1945).
Inventaire de nos Vierges
- Andance. Vierge Noire de Saint-Bosc. Cette Vierge Noire de 73
cm, assise avec un enfant, mu-ti-lée en 1793 (René
St-Alban, Ardè-che Insoli-te) et dont il ne reste que le
buste, avait été placée dans la cha-pelle
de Saint-Barulas. Elle serait con-ser-vée aujourd'hui par
un parti-culier.
- Baix. Vierge Noire de Saint-Euphémie signalée
par le docteur Francus (Albin Mazon) dans son voyage autour de
Privas, 1882. Elle a disparu vers 1930.
- Le Béage. Il y aurait une photo de cette Vierge Noire
disparue signa-lée par un ancien curé.
- Borée. Notre-Dame d'Échamps (petit hameau et non
pas des Champs, comme signalée par erreur). Ardèche
Verte, p 73.
- Bourg-Saint-Andéol. Notre-Dame de Coussignac. (Conservée
par des particuliers). Ne pas confondre avec sa sur Notre-Dame
des Ruines en pierre calcaire noircie.
- Châteaubourg. À l'église, Vierge Noire du
XVIIIe classée (Ardèche Verte, Haut Vivarais, p
83).
- Félines. Un guide de 1974 signale cette pseudo Vierge
Noire.
- Lablachère. Notre-Dame de Bon Secours. Cette Vierge Noire
serait une copie de celle de Joyeu-se (Photo ci-contre, la statue
intérieure en bois foncé, le vierge extérieure
est blanche).
- Mayres. Un de nos vieux clients nous aurait signalé une
Vierge Noire.
- Pont-de-Labaume. Notre-Dame de Niei-gles. Une Vierge Noire du
XVIIe avec à ses pieds, l'oiseau de proie favori, attend
la restauration complète de l'église pour y retrouver
sa place. La légende affirme que la Vierge de Nieigles
fut donnée par l'évêque, Bernard de Ventadour,
copie conforme de celle donnée par Saint-Louis au Puy.
Une autre légende prétend qu'au temps de leur splendeur,
les seigneurs de Venta-dour pouvaient venir assis-ter à
l'office de Nieigles en empruntant un passa-ge secret qui reliait
l'église au château en passant sous la rivière.
Les jeunes femmes nouvellement mariées allaient prier la
Vierge Noire et lui demander la bénédiction de leur
union ainsi qu'une heureuse mater-nité. L'imposition de
la cein--ture de cette Vierge favorise les accou-che-ments, les
jeunes femmes enceintes viennent l'implorer. (Mazon/Francus, Voyage
aux pays volca-niques du Vivarais, T 1, p.182). Elles portaient
durant leur grossesse une ceinture qui avait touché celle
de la Vierge.
- Prunet. Sainte-Reine. Serait chez un particulier (Roland Comte,
Vierges Noires Viva-roises, CTL, N°3, 1988)
- Sablières. Notre-Dame de Sabliè-res. (voir encart
pages 86 et 87)
- Saint-Agrève. N.D. de Lestra. Ma-zon, le célèbre
auteur des voyages à travers l'Ardèche, dans ses
Notes historiques sur St-Agrève, nous en parle avec ferveur
: " Nous avons vu cette vénérable relique chez
M. l'abbé Legroux (à Rennes) qui l'a fait restaurer
avec soin : c'est une Vierge Noire, en bois de cèdre ou
de pin, qui a près d'un mètre de hauteur. Elle est
vêtue d'une robe rouge avec des bandes d'or et un collier
d'or à trois rangs. L'enfant Jésus est devant elle."
- Saint-Romain-d'Ay. N.D. d'Ay. (Voir encart pages 84 et 85).
- Saint-Victor : N.D. de Navas. Dans la chapelle, on venait vénérer
un cheveu de la Vierge. Notre Vierge actuelle n'est pas noire
car elle aurait été repeinte.
- Thines. La Vierge assise avec l'enfant aurait été
noire avant sa restauration dans les années 40. Elle a
été volée dans les années 70. Plusieurs
répliques et des photos sont exposées dans l'église.
Dossier Vierges Noi-res en 3 parties. Suite page 123.
DOSSIER (PARTIE 2)
LES VIERGES NOIRES
EN DRÔME-ARDÈCHE
Les Vierges drômoises
La Drôme est plus pauvre avec 3 Vierges Noires à
son palmarès. Pierre Palengat, dans La Drôme Insolite
en a fait l'inventaire :
- À Pont-de Baret dont l'église date du XIIe siècle,
elle est appelée Notre-Dame de la Brune. Un nom prédis-posé
pour une madone de cette couleur.
- À Chantemerle-les-Blés, l'église bâtie
aux 11e et 12e siècles sur une butte de molasse dominant
le village passion-nera les amateurs d'art roman. On y retrouve
des influences auvergnates (le prieuré dépendait
du chapitre du Puy-en-Velay), proven-çales et arabes, en
particulier dans la fenêtre polylobée de la façade.
À l'intérieur, en plus d'une Vierge noire, vingt-six
chapiteaux sculptés : feuillages, oiseaux, un personnage
tire la langue, un autre porte une barbe tressée à
la mode celtique, un troisième est représenté
nu et renversé.
La Vierge Noire de Soyans Dans le ravin de Montchaud où
coule le ruisseau de Lambres se trouve l'ancienne chapelle Notre-Dame
de Bon Secours de Bois-Vieux. Une légende chrétienne
rap-porte l'origine de cet édifice : un riche voyageur
s'était égaré dans les bois, la nuit approchait
et des bêtes féroces, des ours, des loups, tournaient
autour de lui. Se sentant perdu, le voyageur invoqua Notre-Dame
de Bon Secours et fit le vu de lui ériger un sanctuaire
dans les bois s'il était sauvé. Les bêtes
qui le menaçaient s'éloignèrent, l'homme
retrouva son chemin et fit donc bâtir la chapelle promise
qui devint un but de pèlerinage célèbre dans
la région.
De nombreuses processions venues des villages alentour s'y rendaient
le lundi de Pentecôte. Les pénitents blancs montaient
à Bois-Vieux demander des indulgences et en rapportaient
des pains bénits qui servaient ensuite de remèdes
pour les hommes et les animaux.
La chapelle de Bois-Vieux fut ruinée une première
fois pendant les guerres de Religion, vers 1575. Partiellement
reconstruite, elle fut à nouveau saccagée à
la Révolution, et la statue de la Vierge jetée dans
le ruis-seau. Ramas-sée par des voisins, elle passa plus
d'un siècle dans une ferme avant d'être portée
à la nouvelle église de Soyans vers 1908, où
elle se trouve encore.
Cette Vierge Noire bien connue autrefois dut-elle sa couleur à
son séjour prolongé près de l'âtre
de la ferme ou à quelque peintre facétieux ? Toujours
est-il qu'elle n'est plus noire puisqu'après 1945 elle
fut repeinte par un prisonnier allemand aux couleurs traditionnelles
de la Vierge : bleu, blanc et or. Quant à l'ancienne chapelle
de Bois-Vieux, elle fut transformée en ferme après
la Révolution.
L'énigme des Vierges Noires
On en a recensé 198 existant en France en 1550. Depuis
plus de 80 ont disparu suite aux guerres de religion (30) et à
la Révolution (50). La célèbre Vierge Noire
du Puy fut brûlée en 1794.
Les savants ont beaucoup discuté pour donner à cette
couleur une explication ration-nelle. Voici un rapide aperçu
des principales thèses.
1- Un enfouissement dans la terre plus ou moins long afin de soustraire
les statues lors des inva-sions ou des persécutions.
2- Certaines statues étaient bardées de métal
(voire d'argent) pour les protéger des attouchements et
même des coups de langues (Vierges de Rocamadour et Orcival).
Au contact du sol, c'est le métal qui aurait produit par
exemple le nitrate d'argent qui aurait coloré les statues
en noir.
3- La fumée des cierges aurait contribué à
noircir les parties décou-vertes des statues.
4- Beaucoup de Vierges sont des répliques faites, soit
pour être promenées en procession, soit pour remplacer
une Vierge abîmée par l'adoration des fidèles.
Les colorier en noir les rendaient plus vieilles, plus authentiques...
5- Le fameux " Nigra sum ", je suis noire du Cantique
des Can-tiques (I,9) qui se poursuit par " sed formosa "
mais je suis belle et par : Ne prenez pas garde à mon teint
hâlé, c'est le soleil qui m'a brunie.
Notons, parmi les Vier-ges Noires les plus célèbres,
celles de Char-tres, Four-vière, Roca-ma-dour, du Puy...
6- Les Vierges noires sont censées avoir été
ramenées des Croisades du marché de Jérusalem
par exemple, or les artistes orientaux repré-sentaient
aussi les Vierges en noir parce que cette couleur est estimée
pour la carnation à l'égal du blanc.
7- Par assimilation, la figuration des person-nages venant d'Orient
était censée être de couleur noire. Ne trouve-t-on
pas en noir un Christ (St-Flour), sainte Anne (Chartres - vitrail
du transept noir, Champa-gnac ou Com-ma-ra), sainte Cathe-rine
( Mont-moril-lon), et sain-te Sara dite l'Égyp-tienne...
Les Vierges Noires sont fort nom-breuses en Euro-pe : N.D. de
Hal à Lon-dres, Roumanie (Bu-ca-rest), Espa-gne (Avila),
Ita-lie (Naples, Venise.). Une tapisserie à Salers repré-sente
Joseph et la Vierge en noir, Jésus est blanc.
8- Dans l'Antiquité, le noir fut consacré aux divinités.
L'Isis de l'Égypte est ténébreu-se, Krishna
le plus beau des dieux indiens est noir. Les musulmans ont dans
leur sanc-tuaire le plus sacré, la Kaaba, une pierre noire.
Il n'était donc pas du tout choquant de repré-senter
une mère du Christ en noir dans les églises qui
fleuris-saient sur les côtes d'Asie Mineure.
9- Notre art roman doit aux Coptes. Les Arlé-siens et Marseille
avaient des échanges fort nombreux avec eux et faisaiaient
des pélerinage en Égypte. Or les Coptes christia-nisaient
Isis. Les sta-tues n'ont été faites ni en ébène
(connu au XIIIe) ni en basalte noir (trop dur à sculpter).
Nous pouvons aussi ajouter que de nom-breuses statues antiques
romai-nes retrouvées sur des sites ont été
prises à tort pour celle de la Vierge. Cybèle, dont
le culte était très ancien a été rem-placé
par la Vierge, (Chartes en serait le cas).
Dans une lettre Grégoire le Grand enjoint de " ne
pas détruire les images des anciennes divinités,
mais bien de les conserver pour les consa-crer au culte nouveau."
10- Les Vierges Noires rem-placent les déesses primi-tives,
les déesses anti-ques, les fameu-ses dées-ses mères
qui remontent à la nuit des temps. On parle de leur origine
chthonienne (qui appartient à l'intérieur de la
terre)
Rappelons que c'est seulement en 431 au Concile d'Éphèse
que Marie fut reconnue Mère de Dieu.
Nous avons relevé dans La pierre et la Lumière,
La femme sage de Chris-tian Jacq (p 340) un passage nous intéressant.
Il fait dire à un person-nage qu'il faut peindre en noir
la statue de la mère d'Amenhothep 1er, Ahmès-Néfer-tari.
" - Pourquoi cette reine doit-elle appa-raître noire
?
- Parce qu'elle est la mère spirituelle de la confrérie,
porteuse de toutes les poten-tialités créatrices
comme notre terre noire et féconde*. Elle nous guide dans
les ténèbres et nous fait décou-vrir l'im-mensité
du ciel nocturne où brille la lumière des origines
de la vie.
* Le mot Kemet (l'Égypte) est for-mé de la racine
Kem " noir " par allu-sion au limon, la terre noire
et riche déposée par la crue du Nil. "
Cette théorie peut nous faire re-monter au paléolithique.
Des statu-ettes stéatopyges, aux seins mons-trueux, dans
la position accroupie (de l'accouchement) incarnaient la divi-nisation
de la maternité.
N'oublions pas que c'est quand l'homme passa de la chasse et la
cueillette à l'âge agricole qu'il comprit ce secret
merveilleux : " Si tu veux du pain l'an prochain, enterre
ton grain cette année, car la vie sort de la mort ",
axiome fondamental des mystères d'Eleusis et du mystère
chrétien.
Dès le Néolithique, il y 6 000 ans, la France dût
connaître la déesse de la terre au double aspect.
11- Je poursuivrai le raisonnement jusqu'à une extrême
limite que personne n'a encore formulée. La Vierge symbole
de la mère nous rapproche de la source de la vie et les
recherches sur nos tout premiers ancêtres nous ramènent
dans un coin d'Afrique. Les premiers hommes étaient noirs,
leurs mères noires. Quoi donc de plus logique que de remonter
à la nuit des temps, celle de nos chromosomes " profonds
" ? Nous avons tous des gênes noirs ! Cette image est
rassurante alors que lorsqu'on a demandé comment était
la Vierge à ceux ou celles qui l'avaient vue lors d'apparitions,
ils ou elles ont déclaré qu'elle était blonde
aux yeux bleus et... blanche !
Voilà dix raisons qui vous confirmeront ou infirmeront
dans votre opi-nion. Libre à chacun d'y croire ou non,
de prier ou non celle qu'il lui plaira.
Le Couronnement
de Notre-Dame de la Mure
Cornas avait une abbaye men-tionnée en 940, dépendant
de Saint-Chaffre, elle même dépendant du Puy. Une
" mure " (latin mura) est un enclos muré, refuge,
poste militaire, cara-vansérail, petit sanc-tuaire. Celle-ci
borde la voie romaine qui va de Cornas à Guilherand. Notre-Dame
occupe une chapelle dans les vignes non loin de Cornas. Elle était
au départ dans la chapelle du château de Durtail
que les huguenots détruisirent en 1570. La chapelle relevée
en 1901, ruinée en 1793 fut réparée en 1854.
Alors fut rapportée la statue disparue à la Révolution
et sauvée par une famille inconnue.
" C'est une majesté d'un bloc étrange: l'artiste
a sculpté d'un seul bloc la mère, l'enfant et le
man-teau en cloche."
La chapelle restaurée rouvrit ses portes et le pèlerinage
recommença.
En 1935, des fêtes attirent plus de 3 000 personnes. Le
couronne-ment de la Vierge est demandé par Monsei-gneur
Leynaud, archevêque d'Alger.
Pendant la guerre de 39-45, un obus épargne miraculeusement
la chapelle. Le 15 août 1944, lors des terribles bombar-dements
de Valence, une foule de fidèles est blottie dans la chapelle
pour les Vêpres. La prière est fervente et le curé
propose de faire un double vu pour obtenir la protection
de la Madone : la restau-ration totale de la chapelle et l'obtention
du cou-ron--nement.
Quelques jours plus tard, du 27 au 30 août 1944, l'armée
allemande en déroute ne commettra pas d'exactions à
Cornas.
Les paroissiens se sont montré fort géné-reux,
des terrains furent donnés, la chapelle agran-die. Les
couron-nes de la Vierge et de l'Enfant-Jésus furent exécutés
par les ateliers d'art religieux Amédée Cateland
de Lyon. 89 pierres précieu-ses offertes (saphirs birmans
et australiens, opales) ont été mon-tées
en cabochon. Des rubis, des grenats, des éme-raudes ornent
la petite couronne.
La cérémonie se déroula devant des milliers
de personnes et commença par cette antienne prononcée
par Mon-seigneur Cou-derc à genoux :
Regina cli lætare, Alléluia
Reine du Ciel, réjouissez-vous, Alléluia
Afin de parfaire mon article, je suis allé en mai 2006,
aux Saintes-Maries-de-la-mer, pour voir une Vierge noire. En entrant
dans la crypte illuminée de centaines de cierges, j'ai
aperçu une femme voilée, agenouillée qui
priait et touchait la robe de sainte Sara. J'ai été
ému et ai pensé à ces milliers de croyants
aux pieds de ces Vierges au fil des siècles...
Une personne qui m'accompagnait a fui en entrant dans la même
crypte ayant pensé m'a-t-elle dit à un culte païen,
tout à fait primitif, un culte des idoles. Deux personnes,
deux appro-ches. Il ne vous reste plus qu'à aller voir
une de nos Vierges Noires ardé-choises ou drômoises,
histoire de vous faire votre opinion. À défaut,
la magnifique Vierge blanche de Notre-Dame-des-Neiges, à
Saint-Laurent, mérite le voyage !
Dossier Vierges Noires en 3 parties. Suite page 163