6 MAI 2018
27 avril 2018
RENCONTRE AVEC HENRI
SIRANYAN
Vendredi 27 avril 2018 à 20 h
30, Médiathèque la Passerelle, à Bourg-les-Valence
Vidéo portrait de Jean-Paul Despeisse
avec la participation de sa fille Valérie Siranyan et de
son éditeur, René Adjémian.
" Arménia "
proposait hier le film " Rencontre avec Henri Siranyan "
de Jean-Paul Despesse à La Médiathèque de
Bourg-Lès-Valence
Vendredi 27 Avril à 20h30 à la Médiathèque
La Passerelle de Bourg-Lès-Valence, un hommage fut rendu
à Henri Siranyan avec la projection d'un film documentaire
sur Henri Siranyan réalisé par Jean-Paul Despesse.
La soirée était organisée par " Arménia
" avec la participation de Valérie Siranyan et de
l'éditeur René Adjémian (La Bouquinerie à
Valence) qui édita plusieurs ouvrages d'Henri Siranyan
dont la série de deux livres sur les " Flâneries
arméniennes en Drôme-Ardèche " et ses
" Contes et légendes d'Arménie ".
Outre la présence de Valérie et Alice Siranyan de
nombreux amis et un public d'une soixantaine de personne était
présente à la soirée. On notait également
la présence de Marlène Mourier (maire de Bourg-Lès-Valence)
et Bernard Collignon (premier Adjoint de Bourg-Lès-Valence),
les pères Antranik Maldjian et David Margaryan, le pasteur
Luder Nassanian et les responsables d'associations arméniennes
Khosrof Ilozer (Amicale de Malatia), Jean-Marc Abattu (Président
de l'Office des Sports Valentinois et d'Idjéval), Georges
Eretzian (Anciens combattants français d'origine arménienne)
ainsi que des membres de la Croix bleue arménienne de Valence.
René Adjémian a tout d'abord salué le public
et son bonheur en tant qu'éditeur évoqué
sa rencontre avec Henri Siranyan. Krikor Amirzayan (président
d'" Arménia ") a présenté en quelques
mots Henri Siranyan avant d'appeler Jean-Paul Despesse qui détailla
la réalisation du film documentaire. " Ce soir nous
allons voir ensemble la première partie de mon film sur
Henri Siranyan " dit-il avant de promettre que la deuxième
partie serait diffusée lors d'une prochaine soirée.
Le film fut ponctué d'interventions de Valérie Siranyan
qui dit quelques mots sur son père, d'Edouard Torossian
qui témoigna sur sa famille rescapée du génocide
et de Krikor Amirzayan qui évoqua brièvement l'uvre
d'Henri Siranyan et détailla le traumatisme subi par les
survivants du génocide des Arméniens et le refus
de la Turquie de le reconnaître.
Après la projection, Jean-Paul Despesse, applaudi par le
public pour sa réalisation, répondit aux questions
du public.
Contes et légendes d'Arménie Les anciennes croyances arméniennes Henri Siranyan, auteur des
Flâneries arméniennes en Drôme-Ardèche,
nous livre ici lantique pantéon arménien
et un florilège de contes issus des légendes recueillis
dans la mémoire collective de ce pays.
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dauphiné dimanche 22 octobre 2017
sinon article paru Nouvelles d'arménie
cliquez sur le lien ci-dessous
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=148382
PREFACE
Pendant trente ans, Henri Siranyan a enseigné
le droit à l'IUT de Valence, au Lycée professionnel
Amblard et a été conseiller de l'enseignement technologique,
ce qui lui a valu d'être élevé, outre la Légion
d'Honneur, au rang prestigieux de commandeur des Palmes académiques.
Chaque semaine, il tient une chronique aux couleurs de l'Arménie
dans le journal local le Dauphiné Libéré,
car il n'a rien renié de ses racines arméniennes.
Toute son enfance il l'a passée rue Bouffier à Valence,
une petite colonie de la diaspora arménienne. Son père
qui travaillait dans la ville, lorsqu'il regagnait son foyer,
le soir, ne manquait jamais de dire : " Je quitte la France,
je rentre en Arménie. " Chez les Siranyan on ne parlait
arménien qu'avec la grand-mère, aussi Henri a dû
se réapproprier tout seul la langue et l'écriture
de ses ancêtres. Les Contes et Légendes de l'Ar-ménie
qui ont bercé son enfance font naturellement partie de
ses racines.
Comme souvent dans ces récits qui commencent par "
il y a bien longtemps ", variante du " Il était
une fois " français, djinns, dragons, loups et belle
Princesse ont la part belle, avec toujours le Diable (Dev) et
la Mort ( Krogh) en embuscade.
Le bûcheron Azod qui roule dans la farine la Mort en acceptant
d'être " inscrit " par elle sur sa liste des condamnés
seulement quand il pourra manger une banane du Zanguézour,
c'est-à-dire à la Saint-Glinglin car il ne pousse
pas de bananiers dans le Zanguézour, n'est pas sans évoquer
le bûcheron de La Fontaine " sous le faix du fagot
aussi bien que des ans/ gémissant et courbé
" qui lui aussi craint la mort.
Le pont qu'Achod réussit à faire construire au diable
en lui livrant un âne est une légende que l'on retrouve
avec des variantes animales dans des dizaines de pays. On me l'a
souvent contée dans mon enfance, où le Diable dans
le Jura a construit un pont dans un lieu si escarpé qu'aucun
pont ne pouvait y être construit sauf par son truchement.
En guise de payement celui-ci exige des paysans tout ce qui poussera
sur leurs champs et, malins, ils plantent des betteraves ; puis,
il exige tout ce qui poussera dans la terre de leur champs et,
ils plantent du blé. Finalement, comme dans le cas d'Achod,
le Diable exige d'emporter le premier qui traversera le pont et
les paysans ne lui lancent pas un âne mais un chat noir,
créature du diable La langue arménienne est d'origine
indo-européenne et les légendes arméniennes
font partie du folklore indoeuropéen : les contes de Grimm,
Perrault, Andersen, tout comme ceux d'Henri Siranyan ont des racines
communes.
Quoiqu'il arrive dans les contes et légendes d'Henri Siranyan,
le Diable et les méchants sont toujours vaincus, même
le puissant et horrible Tamerlan trompé par les colombes
divines d'un moine pieux.
De même, les Arméniens lorsqu'ils livrent un combat
épique contre leurs oppresseurs, à dix contre cent,
l'emportent toujours. Je leur préfère cependant
la toute petite et mignonne grenouille qui ne se veut pas plus
grosse que le buf et que Vanig le malin sauve du méchant
sort qui l'a réduite à l'état de batracien
.
Il y a quelques années, l'éditeur Nathan publiait
une série de Contes et Légendes du monde . Les récits
alertes d'Henri Siranyan y auraient eu toute leur place, et comme
le disait La Fontaine en parlant des contes de Perrault, à
les lire " vous trouverez un plaisir extrême ".
Jacques Delatour,
agrégé de l'Université,
inspecteur d'académie honoraire.
INTRODUCTION
L'Arménie est une terre de légende. Depuis des temps
immémoriaux les bardes l'ont narrée, les trouvères
l'ont chantée et les trou-badours l'ont mise en musique.
L'été, dans un décor ruisselant de lumière
et l'hiver par la rudesse de ses collines les conteurs se sont
succédés au fil du temps. Et il n'est pas rare encore
aujourd'hui d'en-tendre dans une rustique demeure, le patri-ar-che
évoquer l'ancien troubadour qui chan-tait la fable du rossignol
à la lueur d'une veilleuse.
Pendant les soirées d'hiver, les grands tra-vaux des champs
terminés, autrefois les paysans s'assemblaient chez l'un
d'eux, à tour de rôle, et le conteur commençait
son histoire, en jurant ses grands Dieux, qu'elle était
véridique. Il ne commençait jamais par la célèbre
introduction : " Il était une fois
", mais
par : " Il y a longtemps, longtemps
"
Chaque histoire était assortie d'une mo-rale, à
son terme, que le conteur, bien sou-vent, avait lui-même
élaborée. Allongé sur son divan oriental
aux reflets colorés, le patriarche hochait la tête,
signifiant à ses invités que lui-même avait
compris la haute signification des exhortations qui ponc-tuaient
le récit final.
Ces récits, je les ai entendus maintes fois à chacun
de mes voyages, dans ce pays où le vaste domaine des chants
et des contes s'est rassemblé au cours des siècles,
depuis la très haute antiquité. J'en ai parcouru
la dimen-sion pour mieux connaître, voire recon-naître,
à l'accent alterné des deux langues qui furent miennes
dès l'enfance, tout ce qui en a fait la distante beauté,
de génération en génération, malgré
les invasions, la barbarie, les déportations et le génocide.
Sérieuse, trop sérieuse Arménie, clame le
poète, à l'image même de son peuple, dans
sa puissance poétique où la rhétorique enva-hissante
parfois, et les discours aux tonalités solennelles alternent
avec la com-plainte anonyme de l'exilé invoquant l'oiseau
migra-teur, ou bien la prière lentement balbutiée
du moine en son église millénaire.
L'histoire de ce pays se conte ainsi en cette terre de légende,
avec bien souvent un fond de vérité, depuis Noé
amarrant sa nef au sommet du mont Ararat, jusqu'à Thamar
la belle du lac de Van, ou encore l'ermite Hov-hannès du
monastère des Colombes.
LES ANCIENNES
CROYANCES
ARMÉNIENNES
LE PAGANISME SOURCE
DE LEGENDES
Comme dans beaucoup de pays les an-ciennes croyances arméniennes
sont issues du paganisme.
C'est ainsi que la Perse zoroastrienne a influencé en Arménie,
les récits épiques, che-valeresques ou mythologiques
qui ont constitué la source même des contes et des
légendes.
Très souvent les ménestrels qui les chan-taient
ont été inspirés par les cultes du feu, du
soleil, de la lune, avec le principe du bien et du mal issu du
mazdéisme.
Les forêts, les profondes vallées où rugissaient
les bêtes féroces ont forcé l'ima-gination
des trouvères qui contaient leurs récits dans les
chaumières. Il est vrai que dans un pays où bouillonnaient
les fleuves, les torrents et les cascades, où s'étendaient
les lacs et où se dressaient des volcans en activité,
cette imagination a pu être fertile face aux bouleversements
de cette nature et a influencé les perceptions surna-turelles
des conteurs.
Avédis Aharonian mentionne dans son sujet de thèse
pour l'obtention du grade de Docteur ès-lettres, en 1913,
à l'Université de Lausanne, l'Arménien primitif,
sans défense devant les forces terribles de la nature,
pleure comme un enfant et s'agenouille, en priant, devant les
phénomènes naturels : le soleil, l'eau, les forêts,
les montagnes crac-hant le feu, autant de divinités vivantes
pour cet homme simple. Il sourit aux cieux clairs, aux astres
brillants ; il tremble devant l'obs-curité qu'ils croient
hantée par les esprits ; la tempête l'effraie et
pense que le " dev " (démon) lui-même lance
la foudre ". C'est ainsi qu'il entretiendra le feu, source
de lumière pour chasser les esprits malfai-sants. C'est
également ainsi que la croyance popu-laire va engendrer
des divinités bien-faitrices tels que Aramazd, la divinité
suprê-me, créateur du ciel et de la terre, dispensa-teur
de l'abondance et de la fertilité, le père de tous
les dieux, Vahagn, qui est à la fois l'Hercule et l'Apollon
arménien, doué d'une force et d'un courage surnaturels.
Agathan-ge, le secrétaire du roi Tiridate, dans son "
Histoire " l'appelle le destructeur des dra-gons et le vaillant
qui inspire du courage.
Des déesses, également vont figurer dans ce panthéon.
Anahit sera celle la plus renom-mée et la plus aimée
en Arménie. Fille du grand et puissant Aramazd, elle sera
consi-dérée comme la gloire et la vie de la nation
arménienne, la mère de toute sagesse, la bienfaitrice
du genre humain et couvre de sa protection le peuple entier. Astghik
(petite étoile) est assimilée à la déesse
de l'amour, en quelque sorte, la Vénus armé-nienne,
elle est la femme de Vahagn.
Par opposition à ces dieux, les devs (dé-mons) vont
incarner les forces du mal, la croyance populaire fera des ténèbres,
leur royaume. Ayant pour mission de tout détrui-re, de
tout anéantir, ils seront combattus par les auteurs de
contes qui les ridiculiseront quelquefois, tels Archag le malicieux
qui berna le diablotin, ou encore Achod, qui au lieu de donner
son âme au diable lui offrira un âne.
AZAD ET LA FAUCHEUSE
Il y avait autrefois dans les montagnes du Zanguézour,
un bûcheron nommé Azad. Veuf et sans enfant il vaquait
à sa besogne quotidienne, en craignant la mort qu'il appréhendait,
étant donné son âge avancé.
Un soir d'hiver, la Faucheuse fit son apparition dans sa demeure
et lui dit : " Azad ! C'est l'heure, tu dois me suivre, je
t'ai inscrit sur la liste de ceux qui doivent partir ". A
cette époque la Faucheuse en Ar-mé-nie, était
appelée " Krogh ", ce qui peut se traduire par
" celui qui inscrit ". D'ailleurs cette expression a
traversé les siècles puis-que longtemps après,
la mère de famille devant les turpitudes répétées
de son bam-bin lui lançait quelque fois : " Kroghe
dani " c'est-à-dire : " Que celui qui écrit
t'emporte " et qui peut se traduire de façon plus
nu-ancée par : " Va au diable ".
Donc Azad fut épouvanté, en entendant le rituel
du grand départ et surtout d'avoir à quitter ce
monde, malgré son grand âge, alors que sa santé,
pensait-il, lui permettait encore de vivre de nombreuses années.
Il implora, supplia, mais rien n'y fit, la Fau-cheuse restait
intransigeante. Devant les suppliques d'Azad, elle ne cessait
de répé-ter : " Celui qui est inscrit doit
partir! ". Alors le vieux bûcheron eut une idée,
et s'adressant à celle qui voulait l'emporter coûte
que coûte, il lui dit :
- Tout condamné à mort a droit à un der-nier
vu, je vous demande d'exhausser le mien.
- Soit ! Quel est ton vu, Azad ?
-Je de l'abricotier qui est dans mon jardin .
- Mais nous sommes en hiver, l'abricot ne mûrit qu'en été.
- Mais qu'à cela ne tienne, j'attendrai, Répondit
Azad, content de sa trouvaille.
- Soit ! répondit la Faucheuse en ajoutant : Je viendrai
te chercher fin juillet de l'an prochain, mange tous les abricots
que tu voudras d'ici là, mais soit prêt ! Et elle
disparut en un clin d'il par la cheminée.
Azad se frottant les mains et content de son stratagème,
reprit ses occupations habi-tuelles en oubliant même l'échéance
fatidi-que à laquelle il était soumis.
Hélas, la fin juillet arriva bien vite, et un soir, la
Faucheuse réapparu dans la cheminée, en disant :
" Prépare-toi Azad, c'est l'heure, tu es inscrit ".
Alors devant l'intransigeance de celle qui devait l'emmener, il
dit : " Noble Faucheuse, la tradition veut que l'on offre
à boire à tout condamné à mort ".
- C'est bon ! Que veux-tu ?
- Je voudrais boire une dernière fois cette belle eau pure
et claire qui nous vient des sources de l'Ararat.
- Mais nous sommes en été, les sources de l'Ararat
sont taries, il faut attendre l'hiver pour que ces sources jaillissent
de nouveau.
- Mais qu'à cela ne tienne, répondit Azad, j'attendrai
!
Dépitée, la Faucheuse dit : " Soit, je vien-drai
te chercher l'hiver prochain, mais cette fois-ci, tiens-toi prêt
". Et elle disparut par la cheminée.
Content de lui, Azad pensa que d'ici l'hiver bien des choses pourraient
changer, et il reprit ses occupations habituelles. Ce-pen-dant
l'hiver arriva bien vite et la Fau-cheuse réapparu en intimant
Azad de la suivre. Ce dernier, après ses vaines suppli-ques,
se préparait à la suivre, se morfondant en pensant
à tout le travail qu'il lui restait à faire. Soudain
une folle idée germa dans sa tête : " Noble
Faucheuse, je vous demande d'exhausser un dernier vu. "
- Peux-tu me jurer que ce sera le dernier.
- Je vous le jure.
- Soit ! Quel est-il ?
- Je voudrais manger une dernière fois, l'une de ces belles
bananes de notre Zan-guézour.
- Mais le Zanguézour ne produit pas de ba-na-nes !
-Cela ne fait rien, j'attendrai qu'il y en ait.
Furieuse d'avoir été ainsi bernée, la Faucheuse
disparut à tout jamais de la vie d'Azad, qui vécut
des années, des années et des années encore.
Alors si d'aventure, vos pas vous condui-sent jusque dans les
gorges du Zanguézour, vous entendrez srement le vent relayer
les cris d'un bicentenaire à travers la mon-tagne : "
Noble Fauûcheuse, venez me cher-cher, la vieillesse a fait
de moi un pauvre hère qui en a assez de vivre. "
Certains villageois disent même avoir vu Azad, essayer de
planter un bananier dans son jardin.
Note de l'éditeur
:
Mon ami Henri Siranyan nous a quittés le 8 janvier 2017.
Je travaillais avec lui depuis de nombreux mois pour préparer
la sortie des nouvelles flâneries en Drôme Ardèche
parues en mars 2017 et des: " Contes et légendes d'Arménie,
les anciennes croyances arméniennes " qui sortira
en septembre 2017
pour commander le livre
envoyez un chèque de 15 euros franco à nos éditions
avec votre adresse précise. Offre valable jusqu'au 30 septembre
2017.
Après cette date
15 euros +7 euros de frais de port = 22 euros
expédition à réception du règlement
Editions et Régions. La Bouquinerie - 77 avenue des Baumes - 26000 Valence - France
ci dessous, les 2 autres livres d'Henri Siranyan parus à nos éditions